Que penser de Super Nanny ?

Blog Que penser de Super Nanny ?

Par Marie-Charlotte CLERF le

vignette_programme_Super_Nanny_NT1La nouvelle « Super Nanny » est arrivée sur NT1 : Sylvie, aussi brune que Cathy était blonde, vient à l’aide des familles en difficulté. Que valent les méthodes de cette Super Nanny ? Et que penser des familles qui font appel à elle ?

Indulgence pour les familles qui font appel à Super Nanny

Il est facile de se moquer de ces familles : « tu as vu ces parents comme ils sont nuls ! C’est trop drôle ! ». « Et les enfants : ils sont vraiment mal élevés… les parents sont vraiment incompétents ! »

Je ne suis pas d’accord. En effet, je trouve plutôt courageux de la part de parents d’accepter de montrer à toute la France leurs difficultés. Et puis, s’il est simple de critiquer devant sa télé, mais il peut être beaucoup plus difficile de réaliser ses erreurs lorsque nous sommes « pris dedans » ! L’espace nécessaire qui permet de prendre du recul est compliqué à mettre en place dans sa propre famille.

De plus, ces familles sont en grande souffrance : alors que la vie de famille devrait être pleine de rires, de joie, de partages heureux, chez elles, c’est plutôt l’enfer. Comment peut-on vivre sereinement lorsque vos enfants ne respectent rien, crient, se battent, vous insultent, ne vous obéissent pas et font la loi ? Chercher une solution pour retrouver le plaisir de vivre ensemble est une preuve de volonté pour faire changer les choses.

Les méthodes de Super Nanny : les « pour »

Restaurer l’autorité parentale

Sylvie Super Nanny 2014Je trouve qu’elle fait preuve d’une très bonne analyse : tout de suite, elle trouve les dysfonctionnements de la famille ; son analyse est juste et cohérente. De plus, son objectif de redonner l’autorité aux parents et de remettre les enfants à leur place d’enfants est tout à fait louable. Ce n’est pas aux enfants de faire la loi dans la famille ! Chacun sa place : les parents sont là pour faire preuve d’autorité bienveillante, dans le but d’élever (dans les 2 sens du terme, éduquer et tirer vers le haut) les enfants, c’est-à-dire leur apprendre les règles de vie (en famille, à l’école puis en société), à devenir autonomes et responsables de leurs actes mais aussi qu’il y a des conséquences lorsque l’on fait quelque chose de « mal ».

Elle a, à mon sens, raison sur le fait que pour faire preuve d’autorité, il faut utiliser un ton et une attitude adéquate : mon corps doit faire passer mon message, tout autant que mes mots, à condition de rester dans une fermeté bienveillante. Les règles doivent être claires (et énoncées à deux : père et mère ensemble) et les enfants doivent les connaître : ses tableaux sont une bonne idée. Les règles sont ainsi expliquées et clairement annoncées. Les parents n’ont ainsi pas à se justifier de leur mise en place !

J’apprécie aussi qu’elle pousse les parents à passer des « bons moments » en famille : les souvenirs se construisent ainsi !

Les méthodes de Super Nanny : les «contre »

Des méthodes qui n’encouragent pas l’autonomie de l’enfant

En revanche, je ne suis pas toujours d’accord avec ses méthodes d’intervention et son positionnement : par exemple quand elle dit « il n’est pas question de récompenser un enfant parce qu’il a eu un comportement normal », cela me met mal à l’aise. Ne pas donner de récompense : elle a raison ! Mais ne pas remarquer et féliciter un enfant qui s’est bien tenu ne l’incitera pas à recommencer !

Ou quand elle dit qu’un enfant n’obéit pas parce qu’on lui a trop laissé le choix : « tu préfères mettre ton pantalon bleu ou le rouge ? ». C’est contraire à toutes les règles menant à l’autonomie ! En ne laissant pas le choix à mon enfant, je lui apprends que ses désirs n’ont aucune valeur, qu’il n’est pas capable d’avoir du goût, qu’il n’est pas capable de choisir. Mon objectif ressemble plutôt à celui du Général qui doit faire avancer une armée de petits soldats… Quel dommage d’imaginer la famille ainsi ! Et comment l’adolescent élevé dans une famille où on ne lui laisse pas de choix, fera-t-il pour choisir, dès la fin de la 3ème, son orientation, puis son métier ?

Des méthodes punitives contestables

Mais mon désaccord MAJEUR avec Super Nanny est l’utilisation qu’elle fait des punitions. Priver un enfant de son doudou, l’envoyer « réfléchir » dans sa chambre… Cela apprend quoi à l’enfant ? Que lorsque l’on est grand et fort, on peut utiliser n’importe quel moyen, y compris pas humain (enlever le doudou ou la lampe rassurante dans la chambre, c’est du chantage… alors que Super Nanny dit refuser cette forme d’autorité dans chacune de ses présentations) ?

Et si l’on punit un enfant dans sa chambre, celle-ci ne devient plus un endroit où l’on aime être, au contraire, la chambre est associée à « punition ». Pas étonnant que cela donne des problèmes de couchage au bout de quelques temps ! Et même les quelques psychologues favorables au « temps de calme » disent tous que celui-ci ne doit en AUCUN CAS excéder une minute par année d’âge de l’enfant.

Enfin, c’est présager que les enfants ont la réflexion des adultes. Aucun enfant ne pensera, une fois puni « ce que j’ai fait est mal… je ne dois pas recommencer ! ». Au contraire, ce qu’il va penser c’est « maman, papa est méchant… je ferais mieux d’obéir… mais si je peux, je me vengerai…et ne me ferai pas prendre ! » (apprentissage de l’obéissance, certes… ET du mensonge).

Mes recommandations

En revanche, si l’objectif est que l’enfant ne recommence pas, qu’il réalise que ce qu’il a fait est mal, alors il vaut mieux utiliser les conséquences. Pas toujours simples à mettre en place, celles-ci doivent respecter quelques règles :

– Y réfléchir, dans la mesure du possible AVANT : ainsi on peut donner la conséquence à l’enfant EN MEME TEMPS QUE LA REGLE. Il sait à quoi s’en tenir !

– La conséquence doit avoir un lien DIRECT avec le comportement. Elle peut être naturelle, logique, éducative ou créatrice.

Elle doit être tenue : il vaut mieux une conséquence tenue une fois, que des punitions intenables ! Vous redonnez ainsi de la valeur à votre parole, c’est essentiel .

– L’attitude de fermeté, certes, mais aussi de bienveillance est essentielle : on ne punit pas pour se venger d’un enfant (demandez-vous, lorsque vous punissez, si ce n’est pas par esprit de vengeance ?) Mais on applique une conséquence pour lui apprendre une leçon de vie et pour l’aider à grandir.

Les punitions fonctionnent, certes, mais avec quels résultats ? Des enfants qui ont peur des parents, dont l’estime de soi est entachée. Cela ne tient pas dans la durée. Alors pour finir, laissons la parole au grand psychologue Haim Ginott : « ne soyez pas des parents, soyez des êtres humains qui êtes des parents ».

Super Nanny – Les mercredis sur NT1 (rediffusions dans la semaine)

A lire pour aller plus loin :

Enfant roi, enfant sans loi. Apprenons à dire non !, de Martine Robustelli Neu chez Res publica éditions,  avril 2010, 18,90 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2358100196[/amazon-product].
Savoir dire non aux enfants, de Robert Langis, chez Ambre, avril 2010, 18 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2940430128[/amazon-product].
Une discipline sans douleur. Dire non sans marchandage, sans cris et sans fessée, de Brigitte Langevin, aux Editions de Mortagne, 14,95 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2890749274[/amazon-product].
Nous sommes des parents formidables. 100 clés pour réussir l’éducation de nos enfants, de Jean Epstein, chez Flammarion, 15 € sur[amazon-product text= »Amazon » type= »text »]2081229439[/amazon-product].

A lire autour du même sujet :

Les piliers de l’estime de soi
Donner le sens de l’effort à ses enfants
La préadolescence : comment mieux la gérer ?

Marie-Charlotte Clerf
Thérapeute Vittoz certifiée, coach certifiée en développement personnel,  formatrice parentale. Elle a créé « MC2 coach-famille » pour aider les parents à améliorer leur  vie de famille. Ses spécialités : accompagner chaque membre de la famille à  trouver sa juste place, faire progresser la communication et les relations parents / enfants et enfants entre eux  , favoriser  la prise de conscience de ses points forts et des points d’amélioration possibles, aider à sortir d’un burn-out familial ou d’une dépression, se sentir utile et plein d’énergie, tout en ayant le temps de s’ occuper de soi-même…
www.coach-famille.fr
contact@coach-famille.fr - 06 60 87 20 35

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  1. Nous avant c’était le martinet et personne ne disait rien la c gens qui critique et. … il on rien d autre à faire qu ils s occupe plutôt de ce qu’il violé et tabassé leur enfant au lieu de juger une personne qui aide d famille moi j’aime bien cette émission mes enfant pareil et si sa continu de passer à la télé c kil n’y a aucun problème jusqu’à qu une personne trouve klk chose à redire kel aille voir les vrai cas de maltraitance aussi nn kl arrêté son métier si el ve pas aller chercher plus loin …

  2. Se sont que chez les gens du nord qu on voit ca …apres moi jai deux enfants jamais ils ne m ont jamais manquer de respest et je pense ke si on est pas capable d elever des enfants ont en fait pas…apres faire des enfants et ke se soit une personne extérieure qui vienne les éduquer Je ne comprend pas surtout quand la maman ne travaille pas

  3. tristemt caricatural: que des familles de prolos (les prénoms pseudo-américains st de lourds marqueurs sociaux !) abrutis, des enfants caractériels, des logements bordéliques et des repas qui n’en st pas alors que les mères ne travaillent pas, des pères totalemt immatures: on est vraimt aux frontières de l’humanité et de la civilisation ! Je serait curieuse de voir leur situation bancaire et l’état des familles ds 10 ans ! Bon courage à super-nanny !!!

  4. Marie-Charlotte CLERF

    et bien j’apprécie tous ces commentaires. Chloé, je suis d’accord avec vous, Super Nanny semble s’être nettement améliorée cette année (mais je n’ai pas eu le temps de voir une émission entière!).
    Arthur, j’ai peur que vous ne confondiez autoritarisme et autorité. Oui les parents doivent avoir de l’autorité sur leurs enfants, et oui, plus les enfants sont petits, plus l’autorité s’exerce. cependant autorité ne veut pas dire maltraitance. et l’autorité bienveillante existe. Interrogez les personnes que je suis en coaching parental : je vous assure qu’ils sont humains avec leurs enfants et retrouvent leur autorité !

  5. Pas d’accord avec tous le monde : autorité en priorité car un enfant en bas âge n’a pas à décider de sa vie ni de celle des autres ! Après il ne faut pas se plaindre que vous ayez des gamins intenables..

  6. Lorsque j’ai découvert les débuts de cette Super Nanny Sylvie, j’ai été choquée par les mêmes choses que vous : des punitions inadéquates pour l’âge, voire traumatisantes (confiscation de doudou et de veilleuse), qui tombent inopinément, sans préavis, sans cohérence, ni les explications que recommandait systématiquement feu Nanny Cathy. Une Sylvie qu’on a vu hurler rageusement sur des tout petits et des enfants manifestement malheureux, des mots simplement blessants, avec cette impulsion de « vengeance » mal placée que vous avez bien cernée.

    Alors oui, elle refuse la comparaison, et on ne lui demande pas de réincarner totalement la même personne que Cathy, c’est déjà assez fort qu’on lui impose la même tenue, jusqu’au port de lunettes dont elle n’a pas besoin… mais force est de constater que 1- on reprend quand même clairement le concept copié-collé de l’émission originale donc la comparaison on n’y échappera pas, et 2- de toute façon elle fait le même métier, il y a les mêmes attentes et objectifs, et des principes de base qui s’appliquent toujours à elle, comme à Cathy, comme à n’importe quelle personne travaillant dans l’éducation. Ne pas réincarner la même personnalité ne l’affranchit pas de tenir compte de ces principes « de base », quasi « universels », de ce que nous enseigne la pédopsychologie, et il y a des choses sur lesquelles, désolée, Cathy s’en sortait mieux oui (et d’autres inversement, où Sylvie a aussi apporté ses qualités et ses points forts).

    Après une saison d’essuyage de plâtres cependant, j’ai l’agréable surprise en retombant sur l’émission de voir une méthode qui semble avoir tenu compte de ces erreurs, et faire preuve de plus de psychologie.

    S’il arrive encore à Sylvie de parler un peu fort, elle ne hurle plus comme on l’a vue faire, et le volume de sa voix s’adapte à la situation : on la voit parler un peu fort dans les familles où les parents se défilent et ont trop peur pour sévir, et au contraire montrer aux parents comment se faire obéir d’une voix posée et douce dans celles où le problème réside dans la surenchère de cris. Et je ne l’ai plus revue depuis un moment saper la crédibilité des parents et blesser les enfants avec des mots comme « ils t’ont abandonné mais moi pas » (dire ça alors qu’on n’est même pas là pour une semaine…).

    Les confiscations ne concernent plus que les jouets superflus et les « privilèges » (TV, jeux vidéo…) des enfants, je ne la vois plus priver un enfant de ce qui l’apaise ou lui est tout bonnement nécessaire, et au contraire souvent user de stratagèmes doux qui aident aux transitions. Et désormais elle n’en vient généralement aux privations que lorsque l’isolement et les punitions ne font pas effet (souvent dans les cas où le parent en a usé à tort et à travers auparavant et que l’enfant est habitué se moquer de ce système-là).

    Elle fait maintenant preuve de plus de discernement dans les sanctions, la chambre est employée pour « réfléchir » (comprendre « se calmer »), le coin véritablement pour « punir » les enfants suffisamment grands, et pour un temps plus adapté à leur âge.

    Elle commence timidement à ramener la bienveillance dans le punitions. Ce n’est pas aussi systématique que chez Cathy où c’était vraiment la règle primordiale d’expliquer à l’enfant en quoi la consigne est pour son bien, pourquoi la punition est nécessaire, et que le parent l’aimait. Mais je vois çà et là apparaître des explications, des discussions avec l’enfant pour lui faire comprendre les choses et lui expliquer la bienveillance du parent… ça vient doucement quoi.

    Je pense que l’autonomie est également plus présente dans les problématiques.

    Alors oui, justement sur la question des vêtements, je l’ai vue proposer deux solutions opposées mais qui d’après moi venaient en réponse à des problèmes différents. Il faut tout de même ne pas perdre de vue que chaque famille est face à des problèmes différents et a très peu de temps pour intervenir, elle propose donc des solutions qui viennent en compensation des habitudes lourdement ancrées.
    Chez une famille où l’enfant était habitué à toujours pouvoir tout décider, négocier et grappiller plus de caprices à la moindre concession, jusqu’à prendre 45 minutes pour choisir comment s’habiller, c’est ce comportement négociateur qui était à éliminer d’urgence, dans l’immédiat elle a donc supprimé cette liberté pour ne plus ouvrir de faille de ce côté-là. Chez une famille où la mère était omniprésente au point de tout faire pour l’enfant à sa place, elle a au contraire enjoint la mère à laisser l’enfant choisir ses vêtements et à lui montrer plus de confiance.

    Je crois que le concept cohérent derrière sa stratégie est la compensation. Dans la mesure où elle n’intervient que sur quelques jours, elle instaure des règles qui viennent contrebalancer des années de mauvaises habitudes et qui ciblent les problèmes « clés ». Je pense qu’une fois que ces mesures drastiques ont permis de rééquilibrer les choses, dans la durée il est possible de revenir au même niveau de responsabilisation pour tous, mais seulement lorsque les mauvaises habitudes qu’il était le plus urgent de rectifier au quotidien sont vraiment vaincues.

    Votre recommandation d’une punition en adéquation avec la règle enfreinte semble une idée constructive dans l’absolu… mais là encore, quand on n’a que quelques jours pour remettre les choses en place, c’est parfois impossible à appliquer.

    Face à des enfants qui ont pris l’habitude de rire des punitions et de faire tout sauf ce qui leur est dit, leur faire réparer une bêtise est une nouvelle injonction à laquelle ils peuvent tout aussi bien refuser d’obéir… que faites vous face à un enfant si excité qu’il ne tient pas en place à moins d’être physiquement empoigné et tenu, ou si peu enclin à obéir qu’il vous fait le coup de la poupée de chiffon amorphe qui ne tient plus sur ses jambes et se laisse traîner de tout son poids par exemple ? Avec toutes les bonnes intentions du monde, allez les forcer à faire quoi que ce soit quand ils sont dores-et-déjà dans un état d’esprit désobéissant ou excité. Une des failles de ces punitions, c’est que s’ils ne participent pas, vous êtes démuni(e) et ils le savent.

    Alors la punition d’isolement dans une pièce et les privations deviennent les seules sanctions applicables dans l’immédiat, car elles se dispensent de la coopération de l’enfant… Ce n’est pas idéal, évidemment ça doit être le dernier recours, mais chez les familles que visite Super Nanny, c’est justement à des situations critiques de ce genre qu’on a affaire. Après, une fois que quelques punitions de ce type ont été appliquées de manière cohérente et sont devenues une menace crédible, il est possible à nouveau d’appliquer des injonctions plus constructives qui impliquent réparation de sa bêtise par l’enfant. D’ailleurs on voit que quand la situation le permet, Sylvie invite l’enfant à nettoyer ou s’excuser afin de lever sa punition.

    L’autre faille avec certaines punitions a priori « constructives », c’est attention aux enfants « réponse à tout » qui vont à l’avenir refuser de rendre service, vous renvoyant à la figure la règle « c’est celui qui cause les dommages qui les répare et personne d’autre », qui se change en « c’est pas moi qui l’ai causé, donc c’est pas à moi de le récupérer ». On en a vu dans l’émission d’ailleurs. C’est un peu comme ce que vous pointez du doigts dans le problème de désigner la chambre comme un lieu négatif. Quand le nettoyage, les réparations, et les services rendus dans la maison deviennent une punition, il devient plus difficile de leur donner le goût d’être spontanément serviables. Et d’autres qui finissent par s’imaginer que le fait de présenter des excuses ou des réparations faciles les autorise à faire la bêtise (je fais un gros rot à table, je dis « pardon », mais je rigole et je recommence, ça ne me coûte pas cher à dire).

    Donc le compromis « punition d’isolement PUIS réparation pour lever la punition » est finalement sans doute assez équilibré, car ainsi, la punition en elle-même n’est pas associée à un concept qui devrait être vertueux, réparer ce qu’on a fait est présenté comme salvateur et non comme un châtiment en soi, et ne devient pas non plus comme le moyen trop facile d’annuler le tort qu’on a fait.

    Là où Sylvie pèche encore un peu, et souffre de la comparaison avec Cathy, d’après moi, c’est sur 3 points:

    – d’une part dans la conciliation du parent punisseur et du parent aimant, que Cathy avait particulièrement à cœur. Sylvie affirme pourtant bien « éduquer c’est aimer », et je pense qu’elle y croit, mais il faut bien réaliser que ça n’est jamais évident dans le monde d’un enfant, lorsqu’on lui pose des limites, de comprendre que leur parent n’est pas une double entité bipolaire qui est tantôt la parent méchant tantôt le parent aimant, mais la même personne qui se voit obligée d’agir pour son bien et celui de toute la famille. Je pense que c’est ce que Cathy avait sans doute mieux compris, et ça rassurait tout le monde, entre l’enfant à qui il faut voir de la cohérence chez les adultes, et le parent qui a lui-même peur que son enfant ne l’aime plus ou ne se croie plus aimé.

    – d’autre part, ceux que Sylvie ne responsabilise pas non plus assez, ce sont les parents. Elle leur montre comment faire, oui, mais trop souvent encore, intervient intégralement à leur place. Cathy n’intervenait généralement pas plus d’1 fois pour montrer comment faire, et ensuite se plaçait en « souffleuse » des parents, leur disant en direct ce qu’ils devaient faire ou dire, mais les laissant appliquer eux-mêmes: « maintenant vous allez dire sans crier à votre fils que (…) l’emmener au coin et lui expliquer que (…) ». Sylvie est encore trop interventionniste et le moment où elle s’absente est dans de trop nombreux cas encore la première fois où les parents peuvent vraiment mettre en application eux-mêmes ce qu’elle leur a montré. Comme lorsqu’elle prétend que les parents « ont abandonné mais pas elle », elle est encore trop encline à se substituer à des parents qui manquent déjà de confiance en leur pouvoir d’autorité, plutôt que de les « former » et de les faire se sentir capables.

    – et enfin, il y a toujours très peu d’anticipation chez Sylvie. Je l’ai vue une seule fois se réjouir en voyant des parents prévenir leurs enfants de la conduite attendue AVANT d’entrer dans un magasin, mais dans l’émission on ne l’avait pas vraiment vue donner ce conseil aux parents (ou alors c’est la faute au montage ?). C’est comme ça pour les enfants comme pour beaucoup d’adultes, dès qu’une distraction est présente, on oublie facilement les contraintes qui nous ennuient. L’anticipation et la répétition des règles est donc primordiale, plus encore que l’application de sanctions, les lui rappeler avant qu’elles ne tombent évite aussi beaucoup de drames.

    Pour finir, pour rendre à César ce qui est à César, je dirais que ce qu’elle apporte à l’émission, je crois, c’est une manière personnelle d’accompagner les parents et de les réconforter. Les deux montrent en tout cas une humanité très touchante au fil des émissions, mais de manières différentes.

    Et je crois que Sylvie s’est améliorée très rapidement, et personnellement, j’ai confiance en elle pour finalement faire de l’émission quelque chose de digne de ce que ça a été auparavant.

  7. Bonjour Gautier,
    Hier soir, je suis tombée pour la première fois sur cette émission. Quelle indignation ! Je suis encore extrêmement choquée aujourd’hui qu’une chaîne de tv diffuse des programmes prônant la violence et la maltraitance. Un enfant de 4 ans en sanglot s’est vu punir violemment parce qu’il refusait de manger le poisson servi au dîner. Ce dernier à été puni dans sa chambre en plus de la leçon de morale exprimé très fortement par la  »nounou ». J’ai envoyé un mail à NT1, comment faire pour diffuser le message. Il n’ya que sur ce site que les gens sont outrés ?

  8. si je suis d’accord avec vous sur le fait que Sylvie Jenaly réussit à synthétiser la situation dans la famille, je trouve tout de même qu’elle humilie souvent parents et enfants et que ses actes contredisent complètement ses propos… elle n’a visiblement aucune compétence dans la psychologie de l’enfant et j’ai même constaté qu’elle emploie la manière forte pour prendre en charge les souffrances des enfants. Notamment, dans un épisode où elle exprime clairement « cet enfant est en souffrance, il faut que ça cesse » et, en guise de « soin », elle lui parle sèchement, voire méchamment, lui crie quasi dessus alors qu’elle dit toujours aux parents de ne pas crier, lui balance un « tes parents t’ont abandonné, (devant la mère), mais moi je ne le ferai pas ! » hyper agressif… un peu comme si un médecin prenait la jambe cassée d’un patient et la secouait en guise de traitement… bref, je pense qu’il n’y a rien à retenir de bon dans cette émission qui bafoue le droit élémentaire de l’enfant à son image, au respect de sa personne et de ses émotions… ce type d’émission devrait être interdite de passage, étant donnée qu’elle ne sert qu’à nourrir le voyeurisme de téléspectateurs en mal de sensations… et qu’elle est regardée par de nombreux enfants qui sont en adoration devant cette femme qui est tout sauf bienveillante. Cette émission est dangereuse pour ceux qui la vivent autant que pour ceux qui la regardent et en faire l’éloge, ne serait-ce que pour une partie, me semble aller dans le sens recherché par la production…
    nadette
    responsable d’une association de soutien à la parentalité

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