Frères, sœurs… Les erreurs à éviter dans la fratrie

Blog Frères, sœurs… Les erreurs à éviter dans la fratrie

Par Marie-Charlotte CLERF le

Quel parent ne s’est pas interrogé sur la façon d’annoncer la grossesse d’un nouvel enfant à son (ses) aîné(s) ? Ou ne s’est pas un jour inquiété des relations entre ses enfants ? Quel parent n’a pas eu peur des bagarres entre eux ? Ou ne s’en est pas voulu d’avoir plus d’atomes crochus avec l’un de ses enfants ? C’est pour répondre à toutes ces questions et bien d’autre que Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, a écrit Frères, soeurs… Les erreurs à éviter dans la fratrie. Un livre qui apporte plein de réponses pratiques à nos interrogations, pour nous permettre d’éviter les erreurs les plus courantes et arrêter de culpabiliser sur tout !

Ne pas tout « psychologiser » 

Une des plus grandes qualités de Didier Pleux est sans aucun doute qu’il a les pieds sur terre ! Il est rare d’entendre un psychologue dire que l’on a trop tendance à tout « psychologiser ». Qu’il faut être un peu plus confiant dans son « bon sens ». Et qu’il faut travailler avec la réalité.

Face à nos craintes à l’annonce d’une nouvelle grossesse à son enfant, il affirme que « cela fait partie du grand mythe de la psychologie classique de croire que cet événement sera fatalement traumatisant pour l’enfant déjà né. Or, plus on y croit, plus on prend des précautions, plus on risque de traumatiser l’enfant. […] l’annonce sera faite simplement, sans trop de pathos, sans anticiper d’éventuelles angoisses que l’enfant n’aurait pas. »

Le ton de Frères, soeurs… Les erreurs à éviter dans la fratrie est donné. Et tout le reste du livre est du même ordre. A force de chercher des raisons psychologiques à tous les comportements des enfants, on finit par les affaiblir au lieu de les renforcer. Ou de leur donner les outils pour faire face aux difficultés inhérentes à la vie. Et cela parce que les parents n’arrivent plus à frustrer leurs enfants, à leur donner des règles qu’ils feront appliquer sans négociation. Ainsi, nous arrivons à une situation où les « carencés affectifs sont toujours moins « cassés » que les carencés éducatifs » (pour reprendre ses mots). On dit trop à nos enfants qu’on les aime. Et on ne leur prouve pas assez en refusant de les frustrer, en n’arrivant pas à tenir un cadre solide. Ainsi, il ne faut pas s’étonner – et s’en prendre à nous, parents – si nos enfants deviennent des adultes « tyrans », incapables de vivre la frustration, de respecter les règles de la vie en société, de prendre la responsabilité de ses actes.

Les « 5 plaies de l’éducation » sont, selon Didier Pleux : surprotection, sur-stimulation, survalorisation, sur-communication et sur-consommation. Dans son dernier chapitre appelé « parents, et si nous arrêtions nos bêtises », il recommande des techniques d’affirmation de soi très directives, pour faire des humains polis, conséquents et responsables.

Aider chaque enfant à prendre sa place

Dans Frères, soeurs… Les erreurs à éviter dans la fratrie, Didier Pleux aborde de nombreux thèmes : préparer l’ainé à la nouvelle naissance, mettre en place de bonnes bases dès les premières semaines. Il parle également des problèmes de place, de chouchous, de comparaison… Et pour finir trois grands chapitre portent sur les techniques à privilégier en cas de disputes et de bagarres !

En ce qui concerne les « chouchous », il explique bien la différence entre « affinités » et « chouchou » : il est normal d’avoir, à certains moments, plus d’affinités avec l’un ou l’autre de nos enfants. En revanche, si l’on préfère vraiment l’un de ses enfants, alors il vaut mieux consulter un psychologue, afin de comprendre ce qui se passe et comment le changer.

Pour les bagarres, il conseille d’intervenir en rappelant les règles de manière ferme « on n’a pas le droit de se battre ! sinon… » Et surtout, pour les éviter, de prévoir un temps dédié seul avec chaque enfant. Bref, des conseils de bon sens !

Et il conclut en disant que le travail du parent est d’apprendre à ses enfants à vivre… en dehors de la famille !

Les outils pour répondre aux craintes des enfants

A la fin de chaque chapitre, on trouve « les outils de PsychoEnfants » : des paragraphes courts et concrets, qui donnent des « clés » pour avancer.

Exemple : « la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur est toujours un bouleversement pour un enfant. Parce qu’il craint de perdre l’amour de ses parents, il peut adopter un comportement régressif (par exemple sucer son pouce) ou dévoiler sa jalousie par des formules de type « elle va vraiment habiter chez nous ? », « je n’en veux pas », etc.
Laissez votre enfant exprimer son désarroi, sans le juger, mais sans le plaindre non plus : c’est le meilleur moyen d’apaiser sa colère contre cet « intrus ».

L’avis de notre expert, Marie-Charlotte Clerf, coach parental

J’ai aimé :

– Le bon sens de Didier Pleux ! Et aussi qu’il recommande de se faire aider par un coach parental si l’on ne s’en sort pas… Rare sont les psychologues qui ont cette approche pragmatique.
– Un apport théorique mais très accessible et compréhensible.
– Les « outils de psycho enfants » qui sont courts et concrets.
– Le dernier chapitre et son titre : « parents, et si nous arrêtions nos bêtises »

J’ai moins aimé :

On tourne toujours autour des mêmes grandes idées dans le livre, rien qui ne soit révolutionnaire. Mais a-t-on besoin de techniques révolutionnaires alors qu’il suffit d’appliquer quelques techniques pragmatiques pour que les choses – souvent – s’arrangent ?

En conclusion : intéressant pour les parents inquiets ou qui ont de gros problèmes de jalousie dans leur famille.

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