Adapté du livre pour enfants Poupelle et la ville sans ciel, le film d’animation De l’autre côté du ciel, qui fait le récit de l’étrange amitié qu’entretiennent un petit garçon et une créature constituée de déchets, livre une partition poétique et forte sur l’urgence écologique ainsi que sur le deuil et la résilience. A voir au cinéma à partir du 17 août.
De l’autre côté du ciel, l’histoire
Un soir d’Halloween, à Chimney Town, une cité angoissante que nimbent et obscurcissent en permanence des fumées épaisses sortant des cheminées d’usine, et où l’on ne croise ni fleurs, ni arbres, ni animaux, Lubbichi, un petit ramoneur qui vit seul avec sa mère, assiste à un drôle de phénomène : devant ses yeux, un cœur de cristal traverse le ciel. Bientôt, ce drôle d’organe volant aimante tous les objets mis au rebut qui se trouvent autour de lui, pour former une sorte d’être bancal fait de bric et de broc.
Avec ce camarade aussi sympathique et paradoxalement humain que moche et malodorant, qu’il va surnommer Poupelle, Lubbichi va bientôt quadriller les rues de sa ville, et se mettre en tête d’éclaircir un mystère. Son père, aujourd’hui décédé, lui a raconté autrefois qu’il existait derrière cet oppressant horizon, un firmament arborant toute une constellation d’étoiles. Est-ce juste une fable, que cet homme, considéré par certains comme excentrique ou fou, a inventée ? Ou serait-ce une réalité ?
Cette quête dans laquelle s’est lancé le jeune Lubbichi aux côtés de Poubelle, son compagnon de fortune, va lui valoir d’être poursuivi par les inquisiteurs. Employés par le despote local, ils veulent à tout prix empêcher qu’on puisse voir.. au-delà du cie,l et surtout rêver d’autre chose et d’ailleurs.
L’avis de MAFAMILLEZEN
De l’autre côté du ciel est un film remarquable. D’abord parce qu’il cultive une étonnante esthétique où se mêlent ( harmonieusement) plusieurs styles graphiques, allant chercher à certains égards du côté de l’animation classique. Mais regardant parfois davantage du côté du manga, combinant la 2D et la 3D et jouant du contraste des différentes gammes de couleurs. Ce qui lui permet de se focaliser sur ce qui reste beau dans la laideur de ce monde en teintes sombres et grises….
L’incarnation vocale de ce film est également très réussie, avec notamment Philippe Katherine, comme toujours irrésistible, qui prête son timbre avec candeur et drôlerie au « monstre » Poupelle.
Mais si De l’autre côté du ciel séduit et émeut, c’est aussi et surtout par la richesse de son message ou plutôt de ses messages. Cet opus aux allures de dystopie nous parle en effet de périls environnementaux et de ce que serait un quotidien où la biodiversité serait éradiquée. En creux, il fait, dans le même temps, la critique des régimes dictatoriaux qui cherchent non seulement à contrôler les faits et gestes de leurs peuples, mais aussi à orienter leurs convictions et leurs pensées. A Chimney Town, il est en effet interdit de raisonner différemment de la norme, sous peine d’être sévèrement puni, voire d’y laisser la vie.
Enfin, là où le film vise le plus juste, c’est certainement dans l’allégorie qu’il offre sur ce que l’on ressent et traverse lorsque l’on perd un proche. Du travail psychologique que l’on effectue à ce moment-là et qui permet, petit à petit, que la blessure de l’absence cède la place à la joie du souvenir et des instants partagés avec la personne qui nous était si chère. D’une manière subtile et imagée, De l’autre côté du ciel montre enfin que ceux et celles qui ne sont plus là nous ont en fait portés, forgés et aidés à devenir ce que l’on est aujourd’hui…
De l’autre côté du ciel
Réalisé par : Yusuke Hirota
Avec les voix de : Philippe Katherine, Philippe Masataka Kubota et Mana Ashida
Genre : Animation
Durée : 1h40
Sortie au cinéma : le 17 août 2022
A partir de quel âge : dès 6 ans
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