Une mise au vert oxygénante, mais qui manque parfois d’inspiration

Blog Une mise au vert oxygénante, mais qui manque parfois d’inspiration

Par Bénédicte Flye Sainte Marie le

mise au vert film avis

Dans Mise au vert, un couple en crise prend la direction du Vercors, accompagné de ses enfants, pour retrouver l’harmonie, se déconnecter des écrans et se recentrer sur les fondamentaux. Mais dans ce film qui sort en salles le 20 septembre, la cure de nature se passe exactement comme elle avait été planifiée.

Mise au vert : l’histoire

Surmené et stressé, Régis Blondin, cadre dans une compagnie d’assurance à Paris, éprouve le besoin de changer d’air. Sans les avoir consultés, il décide d’emmener Claire, son épouse, Charlotte, sa fille et Benoit, son fils, à Saint-Julien-en-Vercors, village dont il est originaire et où il a passé toute sa jeunesse. Il est persuadé que ces vacances champêtres le rapprocheront de ses rejetons, bien davantage passionnés par leurs téléphones et consoles que par les discussions avec leur père, et de sa femme, qu’il sent s’éloigner davantage de jour en jour….

Mais ce bain de chlorophylle loin de tout, dont il attendait tant de bienfaits, prend dès le commencement une étrange tournure : une fois arrivée sur place, dans le gite isolé dont Régis a hérité, la petite famille réalise que les lieux sont occupés par une drôle de tribu d’altermondialistes, dirigée par un certain JC. Régis est surpris de découvrir au sein de ce groupe Léa, qui a été sa petite amie pendant son adolescence. Peu nostalgique de cet ancien amour, il est bien décidé à faire déguerpir les intrus au plus vite, pour pouvoir profiter sereinement de sa maison.

Mais ces invités indésirables vont lui donner du fil à retordre, notamment parce qu’ils vont rapidement créer des liens d’amitié, voire plus si affinités, avec Claire, Charlotte et Benoit. Et « Rej » va devoir également composer avec son vieil oncle Léon, qui lui en veut d’avoir déserté la région il y a plusieurs décennies et de n’y être jamais revenu depuis….

A partir de quel âge ?

Vous pouvez emmener vos enfants voir Mise au vert dès 9-10 ans.

L’avis de MAFAMILLEZEN

Il y a du pour et du contre dans cette Mise au vert qu’a imaginé Yoann Charrin.

Coté pile, on apprécie que le réalisateur soit sorti des sentiers battus -et il y en a beaucoup dans le Vercors- et ait osé miser sur des comédiens que le public est encore peu habitué à voir au cinéma . Une petite bouffée d’air frais bienvenue quand on sait que ce sont souvent les quinze ou vingt mêmes têtes d’affiches masculines et féminines qui ont tendance à squatter la quasi-totalité des génériques des films français. Une prise de risque qui s’avère judicieuse, puisque Frédérick Guillaud et l’ancienne journaliste et animatrice télé Alexandra Holzhammer sont assez convaincants dans les rôles principaux. Et on a plaisir à retrouver à leurs côtés des acteurs comme Jean-François Balmer, en vieux loup des campagnes goguenard mais tendre, qui ne compte pas s’en laisser compter par des Parigots.

Côté face, on regrette que les contours de la plupart des personnages de Mise en vert et les situations qu’on leur donne à jouer soient stéréotypés, et donc un peu trop prévisibles. On a l’impression d’avoir déjà croisé les personnages qui constituent la galerie des protagonistes de cette histoire, du bobo en fin de quarantaine qui est en panne de sens et cherche à renouer avec ses racines, au pré-ado rondouillard accro à ses jeux vidéo, en passant par la desperate housewife qui trompe l’ennui – et pas que l’ennui- parce qu’elle se sent délaissée et pas assez considérée par son mari, ou la post-hippie à la cuisse légère qui sait comment vous « ouvrir vos chakras ».

Les figures des ruraux, qui sont dépeints au choix comme des alcooliques, des racistes, des débiles légers ou des babas cool, versent aussi trop facilement dans la caricature, même si on garde à l’esprit qu’il s’agit d’une comédie. Quitte à aller dans cette voie-là, il aurait fallu s’orienter carrément vers l’absurde et le trash, comme l’a fait avec succès, sur une thématique assez voisine, Éric Judor dans Problemos en 2017.

Malgré ces défauts, compréhensibles pour un premier long-métrage, il convient de saluer comme il se doit la sortie de Mise au vert, un film à petit budget qui s’est monté grâce à l’acharnement de Yoann Charrin, une campagne de financement participatif lancée en 2019 sur KissKissBankBank, beaucoup de coups de main apportés bénévolement par les habitants de Vitry-sur-Seine, et la bonne volonté des comédiens qui ont accepté d’être rémunérés au salaire minimum.

Mise au vert
Réalisé par : Yohann Charrin
Avec :
Frederick Guillaud, Alexandra Holzhammer et Juliette Charrin
Genre :
Comédie
Durée :
1h34
Sortie au cinéma :
le 20 septembre 2023
A partir de 9 ans

CONCOURS : A gagner 5 places pour 2 personnes du 11 au 19 septembre 2023 dans l’espace Concours !

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