Les repas sont des moments de détente et de partage.

Blog Les repas sont des moments de détente et de partage.

Par Martine Valton Jouffroy le

Martine Valton-Jouffroy

Chez l’enfant, l’alimentation satisfait deux besoins fondamentaux : celui de se nourrir pour se développer, mais aussi la satisfaction d’un besoin d’amour, de communication et d’échange. L’alimentation est liée à la notion de plaisir puisque à travers elle, l’enfant fait de nombreuses expériences affectives.

Ça passe par la bouche !

Votre enfant mange donc d’abord pour se procurer un plaisir. Cette satisfaction orale est provoquée par les organes sollicités lors de la succion : les lèvres, la langue, le palais.  Manger est un plaisir et ce plaisir est un facteur dynamisant grâce auquel il éprouve le désir de vivre, le désir de se tourner vers l’autre et vers le monde extérieur.

Alimentation : une forme de tendresse

Vous les parents,  vous devez  maintenir l’équilibre entre le plaisir et l’alimentation. L’absence de plaisir ou sa diminution au cours des repas est aussi grave pour l’évolution psychique de votre enfant que le manque de nourriture pour son évolution physique. L’alimentation apporte la somme de tendresse dont il a besoin.  Il ne mange pas seulement pour s’accorder une satisfaction individuelle, mais il mange pour « obtenir sa mère » qui doit être la plus disponible possible pour participer à l’échange des regards et lui offrir paroles et caresses dans des instants de relation privilégiée.

Ainsi l’alimentation est non seulement source de réconfort et d’apaisement, mais elle est aussi pour votre enfant, l’occasion de l’éveil au monde environnant.

Les repas sont des moments privilégiés

Après le malaise de la faim et l’activité fatigante de la succion, vient le moment délicieux du plaisir satisfait et de la détente partagée par vous et votre enfant serrés l’un contre l’autre. C’est aussi au moment des repas qu’il a l’occasion de mener une vie plus active : il se met peu à peu à regarder, à scruter ce qui l’entoure, ses premières visions s’organisent, accompagnées bientôt d’un sourire, d’abord un peu vague, puis plus nettement orienté vers votre visage. Ainsi l’alimentation est l’occasion de l’éveil au monde environnant.

Attention, les relations qui se nouent au moment des repas entre parents et enfants mais aussi entre frères et sœurs ne sont pas anodines !
Manger, c’est passer de l’intime au public. Les premiers repas d’un bébé se passent dans le cadre d’une relation de corps à corps, de cœur à cœur, le plus souvent entre mère et enfant. Cette relation est exclusive, le temps du repas. Peu à peu, la vie vient s’en mêler, pour faire de ce moment un temps de convivialité où être à table, c’est aussi rencontrer d’autres personnes.

Manger, c’est aussi s’humaniser

C’est faire « comme un grand» quand on est assis sur un siège, et se tenir comme un adulte se tient habituellement à table. Dès qu’il est « verticalisé» et bien tenu, l’enfant, par son port de tête, peut suivre un regard, et cela participe à son éveil. Être à table ensemble, c’est aussi l’occasion d’un échange entre frères et sœurs. Et si votre bébé essaie de faire comme ses aînés – tenir sa cuillère par exemple -, les grands ont bien souvent envie de faire comme lui, en mangeant avec leurs doigts !

Goût, odeur et toucher forment l’harmonie du repas

Les parents doivent respecter leur enfant en tant que personne ayant un besoin d’activité et créer les conditions les plus favorables pour que le repas se déroule sereinement
Ce qui se passe autour de la préparation du repas – faire les courses, laver et éplucher les légumes… – compte autant que le repas lui-même. Celui-ci est l’aboutissement d’une longue démarche qui peut être vécue comme une joyeuse habitude ou au contraire comme une contrainte, que l’enfant va partager avec ses parents.

A ne pas faire :

– forcer un enfant à finir.
– s’impatienter.
– se dire que, si il ne mange pas à ce repas, c’est grave.
– crier, rouspéter ou faire peur.

A  faire :

– proposer un biberon, un plat, si on sent que c’est ce que veut votre enfant.
– comprendre et accepter son rythme.
– être patient.
– se dire qu’il décide quand il n’en veut plus
– créer un atmosphère détendue et souriante pendant les repas.

En conclusion :

L’alimentation ouvre l’accès à la première expérience de satisfaction, fondement du désir et source de l’éveil affectif. Bien conduite, l’alimentation est un facteur dynamique de croissance. Dans le cas contraire, c’est un facteur négatif qui se traduit par des troubles plus ou moins graves… alors autant, dès le démarrage, mettre en place les conditions favorables.

Martine Valton-Jouffroy, psychothérapeute gestaltiste, Bruxelles.
Diplômée du Centre d’intervention gestaltiste de Montréal, Martine a suivi ses études de psychothérapie clinique en 1995 et a elle-même suivi une thérapie de 5 ans avec des psychothérapeutes d’orientation gestaltiste, à Montréal. Cette orientation lui correspond, car elle aide les personnes dans l’ici et maintenant. Elle a accompagné des personnes en fin de vie et des familles touchées par des maladies génétiques ou le SIDA. Elle a, aujourd’hui, une pratique privée de psychothérapie gestaltiste, et de coach parental. Elle a un site Internet sur lequel elle explique davantage ses services, dont le coaching par téléphone ou par courriel moyennant des frais. Pour la joindre : martine@taktic.eu

A lire :

Au coeur des émotions de l’enfant, de Isabelle Filliozat
Poser des limites a son enfant et les respecter, de Catherine Dumonteil-Kremer
Alimentation de l’enfant de 0 a 3 ans de Patrick Tounian, Francoise Sarrion, Celine Rinquede.

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