Quelles sont les dernières mesures mises en place pour protéger les jeunes du cyberharcèlement ?

Blog Quelles sont les dernières mesures mises en place pour protéger les jeunes du cyberharcèlement ?

Par Anna Spaar le

cyberharcelement que faire

Selon l’association e-Enfance, 12 % des 8-18 ans * ont déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement. Face à cette augmentation des violences en ligne qui touche les enfants dès l’école primaire, les parents se sentent vite dépassés et démunis. Conscient de l’urgence à sécuriser l’utilisation que font les enfants et les ados d’internet et des réseaux sociaux, le Gouvernement a lancé dès 2018 un plan de lutte contre le harcèlement autour de trois grands axes : prévenir, former et intervenir. L’association e-Enfance, Tralalère et son programme de sensibilisation Internet sans Crainte, des sociétés de cybersécurité comme Kapersky, mais aussi les réseaux sociaux prisés des jeunes comme Tik Tok ou Instagram, mettent en place des dispositifs pour protéger les mineurs des violences en ligne. Petit tout des dernières mesures de lutte contre le harcèlement en ligne.

Des jeunes hyper connectés : quelques chiffres

La crise du Covid a bouleversé les comportements numériques des enfants et des ados, on a déjà eu l’occasion de vous en parler dans cet article. Entre les confinements et les cours en ligne dus aux classes fermées, le maintien des relations sociales, les jeux vidéo et autres activités, le temps d’exposition aux écrans des jeunes a atteint les 7h par jour ! Des heures passées notamment sur les réseaux sociaux. Au top 3 ** des réseaux préférés des jeunes : Instagram (84 %), Snapchat (76 %) et TikTok (52 %). WhatsApp étant la messagerie instantanée la plus utilisée par les ados (66 %).

Plus inquiétant, si plus de 8 parents sur 10 *** se disent préoccupés par ce que font leurs enfants sur Internet, ils sont 21 % des parents d’enfants à l’école primaire à reconnaître que ces derniers ont un compte sur un réseau social… alors que l’âge minimal pour s’y inscrire est de 13 ans. En 2021, 15 % des 6-11 ans avaient un compte sur WhatsApp, 14 % sur TikTok, et 12 % sur Facebook et Snapchat. Par ailleurs, 74% des parents ayant un enfant scolarisé du CP à la 3ème déclarent qu’il a accès à Internet depuis un équipement personnel. Donc moins facile pour les parents d’avoir un regard sur leur utilisation d’Internet.

Cyberharcèlement : 2 jeunes sur 10 sont harcelés sur les réseaux sociaux

Les heures qu’ils passent en ligne peuvent favoriser l’exposition des enfants et des ados à certains contenus inappropriés, violents, ou encore au cyberharcèlement. 20 % des jeunes* auraient déjà été confrontés à une situation de harcèlement en ligne. Dans la majorité des cas il s’agit jeunes filles (51 %) de 13 ans en moyenne. Par ailleurs, 1 parent de collégien sur 5 *** affirme que son enfant ou un de ses camarades a déjà été victime de cyberharcèlement.

Des jeunes qui sont principalement harcelés par des inconnus (57%) **, par des camarades de classe (44%), par des connaissances rencontrées sur Internet (22%) ou par des amis (14%). Des chiffres qui montrent l’ampleur du phénomène.

harcelement en ligne loi

Quelle prise en charge pour les jeunes victimes de harcèlement ?

Le cyberharcèlement peut provoquer chez les enfants et les ados qui en sont victimes un mal-être pouvant les conduire au suicide. Pour être accompagnés au mieux face à ces situations dramatiques, plus de 9 parents sur 10 ** déclarent souhaiter de l’aide et des informations en premier lieu par une association de protection des enfants et des adolescents sur Internet, puis par l’établissement scolaire de leur enfant. Des parents également demandeurs d’un accompagnement psychologique et de conseils juridiques en cas de cyberharcèlement. Certaines banques ou mutuelles proposent des contrats d’assistance scolaire intégrant une assistance psychologique en cas de harcèlement en ligne. C’est notamment le cas de la mutuelle santé Groupama, qui renforce l’assistance scolaire proposée dans son assurance Garantie des accidents de la vie, en prenant en charge trois consultations par an avec un psychologue pour les enfants victimes de harcèlement.

Quelles sont les dernières mesures mises en place pour protéger les jeunes du cyberharcèlement ?

Dans le cadre du plan de lutte contre le harcèlement du Gouvernement, les associations de protection des mineurs sur le Net et les plateformes de réseaux sociaux ont mis en place un certain nombre de mesures visant à sécuriser l’utilisation d’Internet par les enfants et les ados, et à lutter contre le cyberharcèlement.

L’application 3018, pour une prise en charge rapide et efficace des victimes de harcèlement

Lancée à l’occasion du Safer Internet Day 2022, l’application 3018, gérée par l’association e-Enfance, permettra aux enfants victimes de cyberharcèlement une prise en charge rapide et globale. Elle est téléchargeable gratuitement sur tous les smartphones, et propose quatre fonctions clés :

  • Une prise de contact instantanée au travers d’un tchat avec un professionnel du 3018, ainsi que le contact direct au numéro national 3018 ;
  • Le stockage des preuves du harcèlement vécu (captures d’écran, photos, liens url, etc.) dans un coffre-fort numérique et sécurisé, ainsi que la possibilité de transférer tout ou partie de ces preuves aux équipes 3018 ;
  • Un accès rapide à des fiches pratiques sur le cyberharcèlement pour s’informer sur ses droits et savoir comment réagir ;
  • L’auto-évaluation de sa situation à l’aide d’un questionnaire, pour encourager la victime à demander de l’aide.

Le 3018 dispose de procédures de signalement accélérées pour faire supprimer les comptes ou les contenus en quelques heures sur les réseaux. Il est le partenaire du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, de la plateforme PHAROS et du 119-Enfance en danger pour réaliser des signalements prioritaires. Il conseille en outre les victimes dans leurs démarches pour porter plainte le cas échéant.

TikTok : des outils de modérations efficaces pour lutter contre le harcèlement

La plateforme TikTok, l’une des plus utilisée par les jeunes, s’est fermement engagée à supprimer, de manière pro-active, tous les contenus et comptes associés à des comportements malveillants en s’appuyant à la fois sur une modération technologique et humaine. Ainsi, entre avril et juin 2021, plus de 81 millions de vidéos ont été supprimées au niveau mondial pour avoir enfreint les Règles communautaires de TikTok. 73,3 % des vidéos supprimées pour harcèlement ou intimidation l’ont été avant même de faire l’objet d’un signalement, contre 66 % sur le premier trimestre. Des progrès qui sont notamment liés à l’amélioration continue des systèmes de signalement proactifs des symboles et mots haineux.

TikTok a par ailleurs conçu des outils pour aider les parents à mieux comprendre le fonctionnement de l’application. Ils disposent également d’un guide dédié disponible sur le Centre de sécurité TikTok, ainsi que d’un mode Connexion Famille, avec des contenus et conseils.

Instagram : des fonctionnalités pour limiter les interactions avec les adultes

Instagram empêche désormais les adultes d’envoyer des messages aux moins de 18 ans, à moins qu’ils ne suivent ces adultes (famille ou proches).  Cela empêchera des inconnus de marquer ou mentionner vos enfants dans leurs publications s’ils ne les suivent pas, ce qui limitera au maximum les interactions inappropriées avec eux.

Par ailleurs, pour limiter le déversement de commentaires malveillants et de messages insultants sur le compte de vos ados, vous pouvez cacher les commentaires offensants à la fois aux yeux de vos enfants et à ceux de leurs followers. Pour ce faire, vous devez activer le système de filtrage des commentaires d’Instagram. Le système masquera alors les commentaires qui contiennent les termes signalés, la même option étant disponible pour les DM (messages directs). En outre, vous pouvez configurer une liste de mots personnalisée, dans laquelle vous pouvez inclure les termes que vous trouvez personnellement offensants.

*Etude Audirep pour Association e-Enfance, Juin 2021
**Etude BDM pour Diplomeo réalisée du 30 novembre 2021 au 5 janvier 2022
*** Etude IFOP pour Kaspersky France réalisée entre le 17 et 22 septembre 2022

Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?

Articles en relation

A lire aussi dans la rubrique Ma Famille

Plus d’articles sur MAFAMILLEZEN