L’Homme qui rit, fable cruelle et baroque inspirée de Victor Hugo

Blog L’Homme qui rit, fable cruelle et baroque inspirée de Victor Hugo

Par Eliane de Thoisy le

Sortie le : 26 décembre 2012
A partir de : 12 ans
Réalisé par : Jean-Pierre Améris, d’après le roman de Victor Hugo
Durée : 1h33
Avec : Gérard Depardieu, Marc-André Grondin, Emmanuelle Seigner, Christa Théret

Ce film du réalisateur français Jean-Pierre Améris est la quatrième adaptation du célèbre roman de Victor Hugo écrit entre 1866 et 1869, lors de l’exil politique de l’écrivain dans les îles anglo-normandes.

Pour qui ?

A partir de 12 ans. L’Homme qui rit entre dans le cadre du programme des classes de 4ème, de 2nde et de 1ère et à l’occasion de la sortie du film, les éditions Gallimard ont réédité le roman dans la collection Folio. Une bonne façon de faire aimer les classiques à nos ados (ce sera le thème d’un prochain dossier de Mafamillezen).

L’histoire du film

Ursus, un forain au grand cœur, recueille dans sa roulotte deux orphelins perdus dans la tempête hivernale : Gwynplaine, un jeune garçon marqué au visage par une cicatrice qui lui donne un rire permanent, et Déa, une fillette aveugle. Quelques années plus tard, ils sillonnent ensemble les routes et donnent un spectacle dont Gwynplaine est la vedette. Partout on veut voir « L’Homme qui rit », il amuse et émeut les foules. Ce succès ouvre au jeune homme les portes de la célébrité et de la richesse et l’éloigne des deux seuls êtres qui l’aient toujours aimé pour ce qu’il est : Déa et Ursus.

 

 

L’avis de MAFAMILLEZEN

Jean-Pierre Améris a pris des risques avec son nouveau film. Il est passé de la comédie intimiste (Les Emotifs anonymes, joli succès de 2009) au mélodrame historique à grand spectacle en choisissant d’adapter l’un des romans les plus étranges et les plus denses de Victor Hugo.

Tourné entièrement dans les décors reconstitués d’un studio de la banlieue de Prague, L’Homme qui rit adopte le parti pris d’une mise en scène très théâtrale, qui donne à la première partie de l’histoire un aspect un peu figé et poussif. La seconde partie, véritable déchaînement baroque, est beaucoup plus réussie. Le réalisateur explique que la reconstitution historique l’intéresse peu et qu’il a voulu rendre le caractère intemporel du propos de Victor Hugo sur la différence, physique et sociale. Il ne donne aucune indication de lieu ni d’époque et s’attache surtout au personnage de Gwynplaine, écorché et candide, qui découvre la cruauté du monde. Dommage que Marc-André Grondin, l’ado inoubliable de Creazy, soit un peu crispé dans le rôle…

A la sortie cette Commedia dell’arte filmée qui oscille entre réalisme et onirisme déstabilise un peu et donne l’impression d’avoir effleuré une œuvre importante. Prenons la chose positivement : cela peut donner envie aux enfants de lire le roman d’origine ! Et puis il y a les costumes somptueux, Emmanuelle Seigner en marquise perfide et touchante, Serge Merlin impeccable en chambellan machiavélique et enfin Gérard Depardieu, notre acteur encore national pour ce rôle, qui donne au personnage d’Ursus une présence magnifique. Massif et magistral, explosif et généreux… il porte le film à lui tout seul !

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