Arco, Cristal du meilleur long-métrage à Annecy, est un magnifique film d’animation de l’auteur de bande-dessinée Ugo Bienvenu. Il est construit autour du télescopage d’Iris et Arco, deux enfants venus de deux époques très éloignées, dans un monde à la fois ultra-technologisé et complètement ravagé en termes climatiques. Au cinéma le 22 octobre. On vous offre des places dans l’espace Concours Mafamillezen !
Arco : l’histoire
En 2932, dans un futur très lointain, Arco, dix ans, vit avec ses parents et sa grande sœur Ada sur des vastes plateaux fixés sur les arbres artificiels à hauteur des nuages, la surface du globe étant devenue trop polluée, stérile et hostile pour continuer à être habitée. Curieux, il a des fourmis dans les jambes et rêve de pouvoir voler, ce qui lui est interdit avant ses douze ans…
Un matin, Arco enfreint les consignes qui lui ont été données en enfilant la cape d’Ada. Il s’empare de son diamant afin de pouvoir voyager à travers le temps, comme le font ses ainés. Mais un orage contrarie ses projets et il tombe du ciel. Il atterrit en 2075 dans une forêt, à côté d’Iris, une petite fille de son âge qui comprend rapidement qu’il est en danger et décide de le ramener chez elle. Et elle a un bon réflexe puisque trois hommes bizarres, avec des cols roulés, des costumes et des lunettes ridicules, sont eux aussi sur la piste d’Arco…
Les deux enfants vont rapidement devenir très proches. Une complicité bientôt renforcée par le fait qu’ils se retrouvent rapidement livrés à eux-mêmes, sans même la compagnie de Mikki, le robot-nourrice censé s’occuper d’Iris et de son petit frère, car le droïde vient de tomber en panne… Pourtant, Arco, qui est conscient que son geste de désobéissance pourrait avoir des conséquences graves, doit impérativement rentrer chez lui. Malgré l’affection qu’elle éprouve pour cet ami de l’azur, Iris va tout faire pour l’aider à rejoindre son siècle et sa famille.
A partir de quel âge ?
Les enfants pourront voir Arco dès 7-8 ans.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Ugo Bienvenu a décidément de l’or dans les doigts. Le dessinateur-virtuose, qui a reçu il a six ans le Grand Prix du jury au Festival international d’Angoulême pour son album Préférence système, et qui s’est aussi illustré en co-réalisant la mini-série Ant-Man pour Marvel, offre avec Arco une fresque futuriste brillante pleine de recherche et d’inventivité, d’abord en matière de graphisme. Il y a chez lui de belles inspirations qui vont chercher du côté de l’animation japonaise, notamment de Miyazaki. Mais aussi une vraie singularité dans sa patte, à la fois plein de douceur, de couleurs et d’expressivité.
Il y a également beaucoup de créativité dans le récit qu’il nous propose. En filigrane, Arco brosse en effet un tableau alarmiste mais cohérent de l’avenir proche de notre planète. Une ère où les catastrophes écologiques, loin de continuer à faire les gros titres, sont devenues une norme quotidienne. Et où les relations entre les humains se désincarnent, au point ici qu’ils ne se fréquentent parfois plus que par hologrammes interposés. Une ère où les maisons sont par ailleurs individuellement placées sous des cloches protectrices.
Mais tout n’est pas catastrophiste non plus dans Arco : le personnage du robot Mikki, prêt à tout pour choyer et protéger Iris et le bébé, montre que l’intelligence artificielle peut être une alliée, à condition de ne pas la dévoyer. Et, à travers l’univers d’Arco où tout rime avec le retour à la nature et aux origines, on voit que le processus est réversible et que les fonctions que l’on délègue aux machines peuvent être rendues aux personnes réelles. Mais encore faut-il le vouloir !
Vocalement brillamment interprété, Arco peut enfin se prévaloir d’un casting digne d’une cérémonie des César, incluant entre autres Swann Arlaud, le rappeur Oxmo Puccino et dans la peau de trois ringards et faux méchants, les irrésistibles Vincent Macaigne, Louis Garrel et William Lebghil.
La seule réserve qu’on peut avoir concernant cet opus est que son intrigue et ses thématiques paraitront peut-être un peu compliquées pour le jeune public auquel il s’adresse. Même les adultes doivent en effet un peu réfléchir au départ pour comprendre la superposition des temporalités. Et les références aux menaces environnementales seront évidemment plus parlantes pour les grands que pour les petits…
Arco
Réalisé par : Ugo Bienvenu
Avec les voix de : Swann Arlaud, Vincent Macaigne et Louis Garrel
Genre : Animation
Durée : 1h28
Sortie au cinéma : le 22 octobre 2025
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