
Réalisé par Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi, tandem à qui on devait déjà la série d’animation éponyme, La Vie de château, mon enfance à Versailles est un film d’animation attendrissant qui dépeint le retour à la surface d’une petite fille accablée par la perte de ses parents, et l’indéfectible lien qu’elle va tisser avec son oncle, lui aussi peu épargné par les épreuves de l’existence. Au cinéma le 15 octobre. On vous offre des places dans l’espace Concours Mafamillezen.
La Vie de château, mon enfance à Versailles : l’histoire
Tout ce qui faisait le bonheur de Violette s’est effondré en quelques secondes. A huit ans, elle a perdu sa mère et son père dans l’attentat du Bataclan. Geneviève, l’assistante sociale, décide alors de confier sa garde à Régis, le frère de la maman de Violette, avec qui sa famille n’avait pourtant plus de contacts depuis très longtemps. C’est la catastrophe pour elle : non seulement, elle ne supporte pas ce quasi-inconnu (et trouve qu’il sent mauvais !) mais cela l’oblige à quitter Paris et la rue Toudic où elle habitait, pour déménager à Versailles, où Régis travaille comme agent d’entretien au sein du fameux château. Et il habite en plus dans une maison délabrée qui n’est pas du tout faite pour l’accueillir…
Furieuse au départ de cette situation, au point de fuguer plusieurs fois, Violette va peu à peu trouver ses marques auprès de Régis et découvrir la sensibilité qu’il cache derrière son allure d’ours mal léché. Car avant de manier le plumeau, le balai et le seau dans le fief du Roi-Soleil, Régis a été danseur dans une célèbre compagnie. Il a dû faire le deuil de sa carrière après avoir subi une très grosse blessure. Auprès de lui, elle va apprendre l’art des entrechats mais aussi se construire un cocon et des habitudes rassurantes. A force de se côtoyer, au fil des jours et des mois, Régis et Violette vont s’aider l’un l’autre à apaiser leurs blessures et à regarder le présent et l’avenir avec un œil différent…
A partir de quel âge ?
6-7 ans. La Vie de château, mon enfance à Versailles aborde des thèmes graves mais à hauteur d’enfant !
L’avis de MAFAMILLEZEN
Comme les chats, La Vie de château, mon enfance à Versailles s’est réincarnée plusieurs fois. Successivement déclinée sous la forme d’un dessin animé, d’une collection de livres et d’un court-métrage, cette fiction s’offre un nouveau tour de piste en débarquant en salles en format long. Et il se trouve que cette quatrième version des aventures de Violette, aux manettes de laquelle on retrouve toujours Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi, n’a rien perdu de sa puissance et de sa capacité à émouvoir.
Car en une heure vingt à peine, ce film nous conquiert, d’abord par sa capacité à embrasser avec finesse et subtilité une variété de sujets importants. Cet opus aborde évidemment la question du deuil et de ses étapes, le choc, le déni, la colère. Puis le fait de renouer avec la joie et l’espoir au bout de ce processus. Deuil qui concerne Violette, mais aussi Régis, qui a perdu sa sœur aînée et a dû renoncer il y a longtemps, à ce premier métier qui était une vocation absolue pour lui. Or, à la fin du film, tous les deux parviennent à faire la paix avec ce qui leur est arrivé et constituent une vraie famille soudée
Mais résumer ce film à cette seule problématique serait injuste, car beaucoup d’autres choses sont traitées. Le récit qu’il propose montre également à quel point il est difficile de combattre et de s’affranchir, même adulte, du poids des projections de l’entourage sur ce qu’on devrait ou ce qu’on aurait dû faire de sa vie. Les parents de Régis n’arrivent pas à concevoir que le job d’homme à tout faire à Versailles puisse le passionner, et ne cessent de le culpabiliser d’avoir renoncé à la danse. Et c’est Violette, pourtant aux prises avec ses propres douleurs, qui va intervenir pour casser ce cycle d’incompréhension. Enfin, La Vie de château, mon enfance à Versailles célèbre très joliment le pouvoir réparateur de l’amitié et de l’amour, sous toutes leurs formes.
La beauté un peu naïve du graphisme contribue à cette réussite, tout comme la qualité du casting de comédiens qui officie au doublage. La voix si particulière de Frédéric Pierrot (alias l’incontournable psy d’En thérapie), qui prête la sienne à Régis, ne pourra que vous conquérir, tout comme celles d’Anne Alvaro, Jacques Weber, Ariane Ascaride et Thierry Lhermitte, qui hérite d’une brève mais souveraine partition, en fantôme de Louis XIV !
Et il y a enfin beaucoup d’humour et de malice chez les protagonistes, surtout chez les enfants qui encouragent les grands à arrêter de fuir et de se mentir…
La Vie de château, mon enfance à Versailles
Réalisé par : Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi
Avec les voix de : Nina Perez-Malartre, Frédéric Pierrot et Anne Alvaro
Genre : Animation
Durée : 1h21
Sortie au cinéma : le 15 octobre 2025
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