Six à table à Noël : les clés pour éviter les tensions familiales

Blog Six à table à Noël : les clés pour éviter les tensions familiales

Par Bénédicte Flye Sainte Marie le

6 à table à Noël, comment gérer les tensions familiales

Traditionnellement synonyme d’effusions, de bonne chère et de convivialité, le 24 décembre va prendre cette année des contours très singuliers à cause des restrictions sanitaires, notamment la jauge maximale des six adultes à table édictée par Jean Castex le 3 décembre dernier. De quelle manière s’organiser ? Ondine Khayat, psychopraticienne et auteure de Faites l’expérience de vous-même nous explique comment désamorcer les conflits et profiter malgré tout de ses proches.

Six à table à Noël. Est-il possible de ménager les susceptibilités de chacun si l’on est obligé(e) de sélectionner les proches dont on s’entoure le jour du réveillon de Noël. Est-ce que fractionner et échelonner le réveillon est une bonne solution ?

Nous vivons actuellement une situation violente, ce depuis plusieurs mois. Il est important pour ce Noël particulier de ne pas mettre d’affectif dans les choix que nous allons devoir faire. Si nous ne pouvons pas être plus de six adultes au même moment, il faut créer un Noël multiforme, pour que personne ne se sente lésé ou mis de côté. Je conseille dans ce cas d’effectuer un ou plusieurs tirages au sort, ce qui permettra de respecter les consignes gouvernementales. Les combinaisons aléatoires créés par le biais du tirage au sort permettront des manières différentes de vivre cette soirée, en créant de nouveaux équilibres.

L’application de cette règle de 6 à table peut renforcer chez certains la sensation qu’il y a des « chouchous » et des mal-aimés au sein des familles ?

C’est justement pour éviter cela que je conseille le tirage au sort. Pour permettre de ne pas mettre de l’affectif là où il n’y en a pas. Il y a des consignes. Si on veut les respecter sans qu’elles augmentent le niveau de mal-être, il faut se garder absolument de devoir choisir ses convives, particulièrement s’il s’agit de la très proche famille, car alors il y aura immanquablement des personnes qui se sentiront rejetées ou coupables.

Quelles sont celles qui sont les plus susceptibles de souffrir de cet impératif du Noël à six ?

Celles qui souffrent de solitude sont particulièrement touchées par les deux confinements et cette perspective de vivre un Noël réduit, beaucoup de personnes âgées n’ont pas vu leurs petits-enfants depuis longtemps. Je conseille d’écrire aux personnes qui comptent pour nous et que nous ne pourrons pas voir à Noël. Préparer des lettres en indiquant « A ouvrir le 24 décembre » sur l’enveloppe, leur permettra de vivre un moment de joie et de reliance.

Si l’on ne passe pas Noël avec les êtres que l’on aime, quels moyens préconisez-vous pour transformer cette frustration en sentiment positif, par exemple en aidant une association ? Et ces options peuvent-elles s’appliquer à ceux qui détestent les fêtes, afin de les traverser autrement, avec moins de pression ?

Noël ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Il serait utile cette année en particulier de se demander ce que chacun a vraiment envie de vivre ce soir-là, et de le mettre en œuvre, nous avons eu suffisamment de contraintes cette année, il n’est pas utile d’en rajouter. On peut aider une association, je pense notamment à Dons Solidaires, pour offrir des cadeaux à des personnes qui ne pourront pas se le permettre, préparer avec ses enfants, pour ceux qui en ont, une soirée empreinte de poésie et de rêves, qui laisse une place à la créativité. Penser Noël différemment, préparer des plats ensemble, organiser la soirée en enlevant toute la pression qui a cours les autres années. Et ne surtout pas parler du Covid à table.

Et s’il advient que Noël, sous quelque forme que ce soit, ne peut avoir lieu cette année en famille (même dans la limite des six adultes) à cause d’une recrudescence de l’épidémie, de quelle manière gérer psychologiquement cet état de fait ?

Il nous faut apprendre à prendre la vague, comme le font les surfeurs. Si on ne peut pas du tout se réunir, chacun doit préparer la soirée qui lui ferait plaisir, seule ou avec son conjoint et/ou enfants. Chacun peut dire ce dont il a envie et choisir ce qu’il souhaite faire. Une boîte à idées mise dès à présent dans le salon permettra à chacun de formuler ses souhaits. Là encore, un tirage au sort pourra délimiter le cadre de la soirée. Nous sommes très contraints actuellement, mais il nous reste le pouvoir de rêver. Ne nous en privons pas !

En pratique :
Faites l’expérience de vous-même d’Ondine Khayat est paru le 16 septembre aux éditions First. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.ondinekhayat.com

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