Les relations mères-filles et mères-fils vues par Maryse Vaillant.

Blog Les relations mères-filles et mères-fils vues par Maryse Vaillant.

Par Nathalie Brunissen le

La Fête des mères est l’occasion de fêter toutes les mamans. Nos experts Maryse Vaillant et Judith Leroy nous en disent un peu plus sur cette relation unique avec la mère.

– Le rapport à la mère est-il le même entre les filles et les garçons ?

Pas du tout. D’abord parce que le rapport de la mère à l’enfant fille ou garçon n’est pas le même, et bien des mères en conviennent. Elles n’établissent pas tout à fait la même relation avec leur fille (qui leur ressemble ou ressemble à leur mère) qu’avec leur fils (qui ne ressemble à personne ou à leur père).

Des études américaines auraient montré (je n’ai pas les références) que les mères gardaient plus longtemps leur bébé garçon au sein.

Et dans la vie quotidienne, chacun peut observer que les mères sont plus exigeantes avec leur fille qu’avec leur fils. Question de regard, la mère se voit dans sa fille et veut que cette dernière fasse mieux qu’elle.

– Comment évolue-t-il, en fonction du sexe de l’enfant ?

Toute relation vivante évolue. la relation de l’enfant à sa mère s’étaye sur son rapport au père, à la fratrie, à la famille, la vie se charge de bousculer les choses. La personnalité de l’enfant, sa santé, ses difficultés ou ses dons vont également changer la donne.

Mais le fils gardera tout au fond de lui l’image de ce premier amour merveilleux qui ne lui a jamais rien demandé d’autre que de l’aimer. la fille sera plus ambivalente car elle apprendra que la féminité est complexe et la maternité également.

– Ma maman, c’est la plus belle du monde ! A quel moment l’enfant prend-il de la distance avec cette vision idyllique de la mère ?

Jamais pour le fils ! En tout cas jamais complètement pour beaucoup de fils.  à l’adolescence pour la fille. Le fils garde souvent une image idéale au fond de lui. La fille se mesure à cet idéal et trouve cela difficile. La mère est son amour secret mais aussi sa rivale. elle l’aime, la déteste, veut faire mieux qu’elle et jamais ne  lui ressembler.

– A l’adolescence, filles et mères rentrent-elles inexorablement dans une relation conflictuelle ?

Il vaut mieux avoir des conflits pendant l’adolescence. Cela aide les ados à devenir eux mêmes.

Ne pas oublier qu’entre une mère et une fille, l’ambivalence est toujours présente. Même lorsqu’elles s’entendent bien. La complicité et la rivalité, la parole et le secret, la confiance et la méfiance. Les conflits s’accumulent mais les crises permettent de les dépasser. Car les femmes et les filles parlent. Elles se disputent mais expriment leurs sentiments et leurs ressentiments. Donc entre elles les choses bougent.

– Une fois adulte, comment évoluent les rapports à la mère ?

Rapprochement au moment des grossesses, autour de la naissance des enfants, des crises, des deuils, éloignement lorsque chacune vit sa vie. la mère reste souvent la personne la plus importante pour sa fille mais cette dernière sait qu’elle doit garder ses distances pour ne pas se faire dévorer. Elles ont besoin toutes les deux d’exister séparément.

– Certains enfants, une fois devenus adultes, on du mal à couper le cordon avec leur mère. Pourquoi ?

Par nécessité économique et surtout affective. tout le monde ne mûrit pas à la même vitesse. Aujourd’hui certains cordons se coupent tard, car les enfants ne sont pas pressés de quitter des parents devenus très tolérants et la société n’invite pas les jeunes sur le marché de l’emploi. La situation économique maintient des dépendances qui n’existaient pas au temps du plein emploi.

Et la mère des jeunes adultes est une jeune femme -ou du moins une femme jeune- qui ne veut pas toujours renoncer aux joies de la maternité. la jeunesse des femmes de cinquante ans ou soixante ans a un prix. Celui de la solitude parfois. Les femmes qui refont leur vie, ont des amants, voyagent et s’amusent coupent nécessairement le cordon plus tôt.

Que souhaiter à sa mère pour sa fête : qu’elle soit heureuse, à sa façon ! Qu’elle rompe sa solitude, qu’elle s’amuse et profite de la vie.

A lire :

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