
A l’occasion de la fête des pères et des mères, ou tout simplement des gens qu’on aime, Mafamillezen vous propose une sélection d’albums jeunesse, dès 3 ans, à se faire offrir par ses enfants ou à leur offrir pour un moment de complicité autour de la richesse du lien parent-enfant. Tendresse garantie !
La maison Maman, chez Bayard Jeunesse
Dès les premières pages, on est bluffé par cette fable initiatique qui met en scène un petit garçon perdu, sillonnant entre de nombreux univers, en quête de sa maison. Il y a d’abord les incroyables illustrations de Léa Ducan, chatoyantes et oniriques, qui s’appuient sur un travail à la gouache et offrent, nichées dans chaque double page, une multitude de détails propices à nourrir l’imagination du lecteur. Ces dessins tout en courbes accompagnent un texte ciselé, poétique, et d’ailleurs tout en rime, qui aborde de manière aussi subtile qu’accessible des sujets tels que l’angoisse de la séparation, la sécurité affective, la quête d’identité, et bien évidemment l’amour maternel, comme ultime refuge.
Un très très bel album, au style unique qui vient ouvrir une nouvelle collection prometteuse des édition Bayard intitulée « Môme ».
La maison maman, par Jo Hoestlandt et Léa Decan à l’illustration, chez Bayard Jeunesse, mars 2025, 32 pages, 12€90. A partir de 4 ans. Acheter sur Amazon.
Dans le magasin des papas, j’aurais choisi toi, chez Robert Laffon
Après le succès de Dans le magasin des mamans, j’aurais choisi toi (2023), la dessinatrice Mathou -maitresse dans l’art de narrer les tracasseries du quotidien – revient avec un deuxième opus cette fois dédié aux pères.
Bien vu de bout en bout, l’ouvrage dessine la relation tendre entre un père et sa fille, à hauteur d’enfant, et avec un sens certain de l’humour. Qu’importe que son papa s’endorme en lui lisant des histoires, se prenne pour le roi du square, lui cuisine toujours des gratins de courgette alors qu’elle DETESTE ça, lui enfile des vêtements trop petits ou soit mauvais joueur au Monopoly ; pour rien au monde, l’héroïne de cette histoire ne changerait de papa.
Une déclaration d’amour décomplexante, ode aux imperfections parentales autant qu’à la complicité, qui brille par son espièglerie et sa tendresse et dont la lecture séduira aussi bien les enfants que les parents, ici démasqués !
Dans le magasin des papas j’aurais choisi toi, par Mathou, chez Robert Laffont, mai 2025, 32 pages, 14€90. Acheter sur Amazon.
Je t’aime mon papa, chez Gallimard Jeunesse
Voilà un concentré de mignonnerie qui réinvente le concept de Cherche et Trouve dans une version poétique et tout en rimes. Pour prouver l’étendue de son amour à son petit ourson, un papa a caché 100 petit cœurs dans six scènes illustrées foisonnantes de détails. Pour les retrouver, le lecteur embarque dans une balade champêtre joyeuse aux dessins tendres et intemporels signés par Freya Hartas. Une illustratrice dont on avait déjà pu apprécier le talent dans de nombreux autres albums de la collection « Promenons-nous dans les bois ».
Pour ne rien gâcher, cet album compact est aussi un joli objet à l’écrin cartonné et aux bords arrondis.
Je t’aime mon papa, 100 cœurs à trouver, par Rachel Piercey et Freya Hartas à l’illustration, Gallimard jeunesse, mai 2024, 14 pages cartonnées, 9€90. A partir de 3 ans. Acheter sur Amazon.
Et si ma mère était une sorcière ?, chez Saltimbanque
Parce qu’elle aime danser en passant le balai, cuisiner des biscuits sains aux gouts bizarres, parler à son chat, concocter des tisanes pour soigner les maladies ou se déguiser en « enchanteresse des bois » pour son anniversaire, l’héroïne de cet album en est convaincue : sa mère est une sorcière. Pourtant, il y a des détails qui clochent, comme le fait qu’elle n’aime pas manger les enfants et que son nez soit loin d’être crochu. Alors pour en avoir le cœur net, la petite fille mène l’enquête, mêlant réel et imaginaire.
Page après page, on découvre une ode à l’enchantement du quotidien, à cette capacité qu’ont les enfants de transformer des gestes banals en choses mystérieuses ou extraordinaires. Un album fin à hauteur d’enfant, au style graphique légèrement décalé, qui sonne très juste et explore la richesse du lien mère-fille.
Au-delà, on apprécie la manière dont cet ouvrage s’inscrit dans le mouvement de déconstruction de la figure négative et maléfique des sorcières, au non de laquelle de nombreuses femmes furent persécutées durant des siècles…
Et si ma mère était une sorcière ? de Myriam Bendhif-Syllas et Mayana Itoïz à l’illustration, chez Saltimbanque, 2024, 40 pages, 14€50. A partir de 4 ans. Acheter sur Amazon.
Ton papa pour la vie, chez Larousse Jeunesse
« Tu vois, je suis ton papa depuis ton premier jour… jusqu’à ma dernière nuit… et éternellement dans ton cœur ». Ainsi se clôt cet album qui tisse le lien indéfectible entre un père et sa fille depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte.
La grande force de ce texte repose sur sa portée universelle, grâce au récit de tranches de vie tout au long de l’existence, dans lesquels tout le monde pourra se reconnaitre. L’attente de son arrivée, la farandole de toutes les premières fois, l’accompagnement vers l’indépendance, la construction de son propre foyer, les hauts et les bas… : tout y est, illustré dans des teintes pastelles qui viennent accentuer la tendresse du propos.
Hymne à l’amour inconditionnel d’un père, ce livre fera aussi, au-delà de la fête des pères, un parfait cadeau de naissance façon promesse des bonheurs à venir.
Ton papa pour la vie, de Marion Donon et Elisa Paganelli à l’illustration, chez Larousse jeunesse, 2024, 40 pages, 16€95. A partir de 3 ans. Acheter sur Amazon
La fête des gens qu’on aime, chez Des Ronds dans l’O
Comment célébrer la fête des pères quand on n’a pas de papa ? Autour de cette question délicate, Stéphanie Trouillard et Saeko Matsushita composent un album résolument inclusif et malin qui s’appuie sur l’expérience personnelle de l’autrice. Il met en scène des jumeaux qui rentrent de l’école préoccupés par la préparation de la fête des pères alors même qu’ils n’en ont pas.
Leur maman, qui a décidé de les avoir toute seule, leur raconte alors l’histoire de leur conception, depuis son désir d’être une super maman à leur naissance, en passant par le donneur anonyme qui lui a offert des petites graines d’amour à semer. Pour les aider à accepter la différence de leur famille, elle leur propose ensuite de célébrer plutôt « la fête des gens qu’on aime ». Et les candidats ne manquent pas : les super grands-parents avec qui ils font des ateliers potagers, les oncles et tantes qui les emmènent à des matchs, les amis avec qui faire des sorties…
Un album nécessaire qui rappelle que la famille est celle que l’on se crée et qui met en lumière la diversité des structures familiales dont le point commun réside dans l’amour qui les régit.
La fête des gens qu’on aime, par Stéphanie Trouillard et Saeko Matsushita à l’illustration, chez Des ronds dans l’O, 36 pages, 13€90. A partir de 3 ans. Acheter sur Amazon.
Mon père Hélicoptère, chez Flammarion Jeunesse
Pour l’héroïne de cet album malicieux, son père est tout sauf ordinaire. Son super pouvoir : être toujours là pour la sauver en un clin d’œil, volant à son secours tel un hélicoptère. Et évitant ainsi, années après années, bobos et chagrins. Jusqu’au jour où malgré une difficulté – en l’occurrence un « grand » l’empêchant de dévaler un toboggan – il ne vient pas. Ce moment de bascule, suscite de l’incompréhension, de la colère et de l’inquiétude chez la petite fille. Mais lui révèle aussi qu’elle est capable de surmonter seule la situation, voire qu’elle est aussi dotée de supers pouvoirs.
On aime beaucoup cet album qui aborde avec finesse la question de l’autonomie, de la confiance en soi mais aussi la découverte par les enfants des failles ou imperfections de leurs parents, ce moment où ces derniers apparaissent comme des êtres humains et non des magiciens, sans que cela ne touche à l’essentiel : l’amour inconditionnel qui les unit. Une perle !
Mon père hélicoptère, de Jo Hoestlandt et Héloïse Solt à l’illustration, chez Flammarion jeunesse, 2022, 32 pages, 13€50. A partir de 3 ans. Acheter sur Amazon.
Je t’aimerai jusqu’au bout du monde, aux Arènes
Est-ce que tu m’aimeras toujours, quoi que je fasse ? Tous les enfants ont au moins un jour eu cette question en tête, surtout après une bêtise ou une colère. Cet album, très travaillé, avec couverture en tissu imprimé, renferme une délicieuse réponse à cette question existentielle.
Après s’être fait gronder par sa mère, un petit ours, vexé, en conclut qu’elle ne l’aime plus et décide de partir, loin, tout au bout du monde. Mais avant cela, il s’interroge : est-ce que sa maman sera triste de son absence ? « Je serai si triste que je pleurerai jour et nuit, je verserai des larmes si grosses qu’elles formeront une mer immense » répond sa mère avant de raconter en détail comment elle arpentera le monde et mobilisera l’ensemble des éléments de la terre pour le retrouver.
Un beau conte sur l’amour inconditionnel des parents porté par des dessins adorables.
Je t’aimerai jusqu’au bout du monde, par Ronda Armitage et Victoria Turnbull à l’illustration, aux Arènes, 2024, 32 pages, 15€90. A partir de 3 ans. Acheter sur Amazon.
Dans le grand manteau de Maman, chez Glénat Jeunesse
Après une journée difficile, Noé sort de l’école en pleurant et jure qu’il n’y retournera plus. Il se refugie dans les bras de sa mère qui tricote alors un grand manteau blanc doté d’une vaste poche dans laquelle le petit garçon peut se pelotonner. Apaisé, il sent l’odeur et les battements du cœur de sa maman, comme lorsqu’il était bébé, et se laisse bercer. Les jours passent et c’est à travers ce cocon protecteur qu’il perçoit le reste du monde, les conversations des grands, une réunion familiale, une balade à la mer… Petit à petit, le nid devient trop étroit, voire étouffant, alors lorsqu’il est prêt à affronter le monde, il finit par sortir et retrouve avec joie ses jeux et ses copains.
Tout en même temps ode à l’amour maternel et invitation à la réflexion autour de la maturation émotionnelle – et de ses potentielles régressions – cet album très réussi est aussi un bonheur pour les yeux grâce à des illustrations délicates et apaisantes.
Dans le grand manteau de maman, par Eve-Marie Lobriaut et Emilie Angebault à l’illustration, chez Glénat Jeunesse, 2024, 38 pages, 13€90. A partir de 4 ans. Acheter sur Amazon.
Mon papa, chez Circonflexe
Coup de cœur de notre sélection, cet album est une petite merveille qui peint, à hauteur d’enfant, la relation entre un père et son fils. Un kaléidoscope d’instants choisis, de tranches de vie, de rituels qui mettent en lumière un papa de compétition : du genre à lire une histoire tous les soirs à son fils car, selon lui, « un enfant sans livre c’est comme une maison sans fenêtres », à l’écouter aussi longtemps qu’il le faut s’il est triste, à accueillir ses larmes comme ses doutes ou ses colères, à faire des câlins à volonté et le clown même en public, à l’accompagner vers l’autonomie tout en gardant toujours un œil sur lui…
Un portrait émouvant, teinté d’une douce mélancolie renforcée par des dessins aux couleurs joliment passées, sur ce que c’est que d’être père et sur le pouvoir des valeurs transmises aux enfants. Moment d’émotion garanti !
Mon papa, de Victor Dias De Oliveira Santos et Anna Forlati à l’illustration, chez Circonflexe, mai 2025, 32 pages, 14€95. A partir de 6 ans. Acheter sur Amazon.
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