De nos jours, de plus en plus de jeunes adultes retournent vivre chez leurs parents après avoir quitté le nid familial. Ce phénomène, connu sous le nom « d’enfants boomerang », soulève des questions sur les dynamiques familiales et les conséquences économiques et sociales. Zoom sur les clés pour mieux comprendre et gérer ce phénomène qui touche de nombreuses familles aujourd’hui.
Les enfants boomerang : qui sont-ils et pourquoi reviennent-ils vivre chez leurs parents ?
Pour mieux appréhender le phénomène des enfants boomerang, il est essentiel de comprendre en quoi il consiste et quels en sont les facteurs déclencheurs. Bien que les statistiques soient peu disponibles sur le sujet, et ne permettent pas de distinguer clairement les enfants boomerang (partis et revenus) et les Tanguy (qui n’ont jamais quitté le nid), il est largement reconnu que le phénomène est en augmentation.
Qu’appelle-t-on les enfants boomerang ?
L’appellation « enfants boomerang » désigne une tendance croissante où de jeunes adultes (voire même des quinquagénaires) choisissent de retourner vivre chez leurs parents ou grands-parents après avoir quitté le foyer familial. Une réalité qui suscite de nombreuses interrogations, et qui a des répercussions sur la vie sociale et familiale de ces adultes revenus dans le giron familial après des années d’autonomie. Une situation qui a également des conséquences sur le budget des familles.
Loin du très connu Tanguy qui semble se complaire au domicile familial, les enfants boomerang ont eux pris leur envol avant de faire demi-tour. Un retour en général contraint. La plupart de ces adultes qui reviennent vivre chez leurs parents le font en effet pour des raisons financières. Cependant, les aspirations à l’indépendance tendent à diminuer avec l’âge, souvent liées à des problèmes de santé, ou à l’état de santé de leurs parents.
Pour certains, ce retour chez les parents est temporaire, le temps de trouver un nouveau logement ou de faire construire une maison. Pour d’autres, la situation est plus délicate, due à des difficultés qui tendent à durer dans le temps.
Quelles sont les raisons qui incitent à retourner vivre chez ses parents ?
Plusieurs facteurs contribuent à l’émergence du phénomène des enfants boomerang. Parmi les principales raisons qui incitent ces adultes à retourner vivre chez leurs parents, on peut citer l’instabilité économique et financière qui rend difficile l’accès à un logement autonome. C’est notamment le cas des jeunes adultes, des couples séparés ou divorcés, ou des quinquagénaires qui peinent à retrouver un emploi. Les études prolongées, les difficultés à trouver un emploi et l’incertitude quant à son avenir professionnel sont également des éléments déterminants.
Alors que chaque parcours de vie est unique, on peut citer 4 principaux facteurs qui incitent des adultes, jeunes ou moins jeunes, à retourner vivre chez leurs parents :
– L’état du marché du travail ;
– La qualité du système de protection sociale ;
– La situation familiale ;
– Les conditions du marché de l’immobilier.
Quel impact a ce phénomène des enfants boomerang sur la famille ?
Dans nos sociétés occidentales, partir du foyer familial est considéré comme une étape essentielle vers l’indépendance et l’âge adulte. Les répercussions psychologiques de ce phénomène en constante progression sont réelles. De nombreux jeunes (ou moins jeunes) ont en effet le sentiment de régresser en revenant vivre chez leurs parents après quitté le logement familial, car ils ne parviennent pas à atteindre pleinement leur statut d’adulte.
Impact sur la vie des parents
Qu’un adulte, qu’il ait 25, 30, 40 ou 50 ans, revienne vivre chez ses parents a un impact significatif sur la vie des parents. En accueillant à nouveau leurs enfants adultes à la maison, ils doivent faire face à des changements dans leur routine, leur vie privée et parfois même leurs finances.
Conséquences économiques
Le retour des enfants boomerang a des répercussions économiques pour les parents. Ils doivent souvent assumer des charges financières supplémentaires, comme l’augmentation des dépenses courantes ou des charges liées au logement. Ces nouvelles contraintes financières peuvent affecter leur budget et réduire leur capacité d’épargner pour leur propre avenir.
Conséquences sociales et familiales
Les conséquences sociales et familiales du retour d’enfants adultes à la maison n’est pas négligeable non plus. Les dynamiques familiales sont souvent modifiées, entraînant des changements dans les relations parent-enfant et entre frères et sœurs. De plus, le qu’en-dira-t-on et les normes sociales peuvent avoir un impact sur l’ensemble de la famille.
Comment éviter d’en arriver à une telle situation ?
Les parents ne peuvent malheureusement bien souvent rien faire contre les aléas de la vie qui poussent leurs enfants une fois adultes à revenir vivre chez eux. Toutefois, si les raisons sont économiques, parfois dues à une mauvaise gestion de son argent, il est important de responsabiliser ses enfants dès leur plus jeune âge et de leur apprendre à gérer leur argent et à leur donner le sens des responsabilités.
L’éducation financière dès le plus jeune âge
Pour prévenir le phénomène des enfants boomerang, il est essentiel de mettre en place une éducation financière dès le plus jeune âge. En enseignant aux enfants la valeur de l’argent, en leur apprenant à gérer leur argent de poche, en les éduquant aux principes de l’épargne, on les prépare à une plus grande autonomie financière à l’âge adulte. Cela leur permettra de prendre des décisions éclairées et de mieux gérer leur argent, réduisant ainsi le risque de dépendance à long terme envers leurs parents.
Encourager l’autonomie et la responsabilité
En donnant aux enfants des responsabilités progressives et en les encourageant à prendre des décisions par eux-mêmes, on favorise leur développement de compétences essentielles à leur vie adulte. Cela inclut des tâches ménagères, la gestion de leurs études, la recherche d’emploi et la prise en charge de leurs dépenses personnelles. En renforçant leur autonomie, on augmente les chances de voir ses enfants prendre leur envol, et on limite les chances de les voir revenir vivre chez leurs parents.
Favoriser une communication ouverte et respectueuse
Une communication ouverte et respectueuse au sein de la famille est également cruciale pour prévenir le phénomène des enfants boomerang. En encourageant le dialogue, en écoutant activement les préoccupations et les aspirations des enfants, on crée un climat de confiance où ils se sentent soutenus et compris.
Une communication saine favorise la résolution de conflits et aide les parents à fournir des conseils et un soutien adaptés aux besoins de leurs enfants. Cette approche permet de construire des relations familiales solides et encourage les enfants à chercher des solutions alternatives plutôt que de revenir vivre chez leurs parents par défaut.
Comment faire pour la cohabitation enfants adultes et parents se passe au mieux ?
Si malgré tout, l’enfant adulte est contraint de revenir vivre chez ses parents, voici quelques conseils pour que la cohabitation se passe au mieux.
Établir des règles et des limites claires
Il est essentiel d’établir des règles et des limites claires de cohabitation. Définissez vos attentes en termes de contribution financière, de responsabilités ménagères et de respect des horaires. Etablir des règles contribue à faire respecter un équilibre familial. En fixant des règles et des limites, vous laissez de l’autonomie à votre enfant adulte, tout en préservant l’harmonie au sein du foyer.
Encourager la recherche d’emploi ou la poursuite d’études
Il est important si votre enfant adulte est au chômage, de l’encourager activement à chercher un emploi, ou à poursuivre ses études. Il convient de l’aider à explorer les opportunités professionnelles, à rédiger un CV percutant et à préparer des entretiens d’embauche. Cela permet bien souvent de limiter la cohabitation dans le temps, et appuiera le fait que la situation est provisoire.
Le phénomène des enfants boomerang représente un véritable bouleversement pour de nombreuses familles. Il convient de faire preuve de compréhension, ce retour chez les parents étant souvent subi. Certains adultes cachent leur situation à leurs amis ou collègues. Il n’y a pas de honte à revenir vivre chez ses parents pendant un temps. En parler librement et ouvertement dédramatisera les choses.
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