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Isolement des aînés : comment garder le lien et éviter la solitude extrême ?

Par Nathalie Brunissen - Mise à jour le

solutions contre l'isolement des personnes âgées

Noël est ce moment où l’on se retrouve en famille, où tout devient plus lumineux et plus doux. Sauf pour celles et ceux qui vivent seuls. L’isolement des personnes âgées explose en France, et les fêtes rappellent à quel point garder le lien est vital. Que peut-on faire, à notre niveau, pour changer les choses ?

Chaque année, on prépare les fêtes avec les enfants, entre les décorations, les courses et nos petits rituels. Pendant que la maison prend vie, beaucoup de personnes âgées, elles, voient le silence prendre toute la place. L’enquête 2025 des Petits Frères des Pauvres montre une réalité difficile à ignorer : l’isolement des aînés augmente à une vitesse inquiétante. Pour certaines familles, cela signifie des grands-parents qu’on voit moins. Pour d’autres, cela révèle des situations bien plus graves, où la personne âgée ne voit plus personne du tout.

Isolement des personnes âgées : une hausse alarmante

Les chiffres du Baromètre 2025 des Petits Frères des Pauvres sont édifiants. Plus de 750 000 personnes âgées vivent aujourd’hui en situation de mort sociale, c’est-à-dire sans aucun lien familial, amical ou de voisinage. Une hausse de 150 % en dix ans. Et si rien n’est fait, ce chiffre pourrait dépasser le million d’ici 2030.

Toutes les personnes âgées isolées ne vivent pas la même solitude. Certaines ont une famille, mais vivent seules. Elles voient leurs enfants et petits-enfants plus ou moins régulièrement. Mais peuvent souffrir de la solitude pendant les vacances d’été ou les périodes où la vie trépidante de leurs enfants les oblige à espacer leurs visites. Elles ne veulent pas déranger, minimisent leurs besoins, mais leur moral décline. Cela se remarque parfois dans leur façon de parler, leur manque d’élan, ou cette maison qui semble figée dans le temps et le silence.

De la solitude ordinaire à la solitude extrême : comment reconnaître les situations les plus graves

À l’inverse, les aînés en solitude extrême, ceux que l’étude des Petits Frères des Pauvres appelle en “mort sociale”, n’ont plus personne. Pas de famille. Pas de voisins qui passent. Pas d’appels. Leur isolement est total. Ils ne sortent presque plus, ne participent à aucune activité, et vivent dans un repli complet.

Repérer ces situations d’isolement extrême n’est pas simple, car ces personnes âgées n’ont souvent plus personne vers qui se tourner. On commence souvent à s’inquiéter quand il n’y a plus aucune nouvelle depuis longtemps, quand la personne ne sort plus du tout, ou quand on réalise qu’il n’existe même pas un proche à prévenir en cas de souci.

Dans ce contexte, la téléassistance joue un rôle clé. Pour les familles, c’est un soutien rassurant qui permet de garder leurs proches âgés à domicile en sécurité. Pour les personnes vraiment seules, c’est parfois le seul lien humain qui reste. Une voix qui répond quand elles appuient sur le bouton, qui prend de leurs nouvelles, qui s’inquiète de comment elles vont. Plus qu’un service, c’est pour ces aînés isolés un lien social régulier qui les maintient connectés au monde.

personnes âgées seules à noël

Comment éviter l’isolement des aînés pendant les fêtes et tout au long de l’année ?

Garder le lien, ce n’est pas uniquement rendre visite à ses parents ou grands-parents. C’est aussi porter attention à ces personnes âgées qui nous entourent : ce voisin veuf que l’on croise en allant chercher le pain, cette dame du palier que l’on salue vite fait, ce monsieur discret du quartier qui vit seul depuis longtemps. Ils ont parfois une famille, mais la voient peu, ou pas du tout.

Des gestes simples qui changent vraiment le quotidien

Pour les personnes âgées qui vivent seules, ce sont souvent les petites attentions régulières qui apportent le plus de réconfort. Les aider à régler une démarche administrative, à déplacer un meuble ou à régler un problème de box internet. Aller faire les courses avec elles, partager un café en prenant le temps de discuter, évoquer des souvenirs ou simplement écouter leur vie d’avant crée un vrai moment de lien. D’autres gestes tout simples comptent autant : mettre un peu de musique qu’elles aiment, les accompagner faire une promenade, les emmener au marché, jardiner ensemble, ou leur proposer une sortie pour casser la routine. Leur laisser la possibilité de se sentir utiles, en leur demandant un conseil ou un coup de main adapté à leurs capacités, aide aussi à maintenir l’estime de soi.

Quand arrivent les fêtes de Noël : redoubler d’attention

En période de fêtes, ces gestes prennent encore plus de sens. Si vous connaissez une personne âgée totalement seule, l’inviter à partager un repas peut illuminer son Noël. On peut aussi lui apporter un petit cadeau, venir la saluer le jour J, l’associer à un moment de préparation comme réaliser quelques décorations, ou lui préparer un plat pour le réveillon. Sortir ensemble voir les illuminations du centre-ville ou flâner au marché de Noël peut aussi créer un instant de chaleur qu’elle n’aurait pas vécu autrement.

Les fêtes sont une période idéale pour ouvrir les yeux. Qui, autour de nous, est vraiment seul ? Qui ne verra personne à Noël ? Qui espère une visite sans oser la demander ? Nous n’avons pas le pouvoir d’être partout, mais nous avons celui d’exister pour quelqu’un. Et parfois, c’est largement suffisant pour rompre cette solitude qui ronge certains de nos aînés.

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