Parentalité affirmée : un livre pour retrouver sa boussole   

Blog Parentalité affirmée : un livre pour retrouver sa boussole   

Par Céline Conte le

Parentalité affirmée

« Parentalité affirmée » est un guide pour devenir un parent « Phare ». PHARE : Positif, Humble, Affirmé, Responsable et Empathique. Une mine d’exemples, de conseils, de pistes concrètes pour y voir plus clair en soi et endosser pleinement le rôle de capitaine du navire familial. Rencontre avec Charlotte Uvira, coach familial.

De nombreux articles et livres sur l’éducation positive ou bienveillante sont sortis ces dernières années. En quoi votre ouvrage se distingue des autres ?

Parfois, la parentalité positive est caricaturée. Ses détracteurs la taxent de laxisme, d’abandon de l’autorité. Or, ce n’est pas cela du tout. Quelques lignes ne suffisent pas à expliquer ce qu’est concrètement une démarche aussi profonde que la parentalité affirmée. Il fallait tout un livre. Par exemple, il n’est pas évident d’expliquer comment une autorité naturelle s’installe dès lors qu’on incarne les valeurs qu’on défend. Une réflexion sur la connaissance de soi et la régulation émotionnelle est aussi nécessaire pour construire une relation saine avec les autres.

Vous proposez de créer un cadre à partir de valeurs choisies et de le maintenir : comment procéder si on n’a pas mis en place ce système depuis la petite enfance ?

C’est vrai que c’est mieux de commencer tôt mais si ce n’est pas le cas, je pense quand même utile de s’orienter dans ce cheminement. C’est comme un fumeur qui se pose la question d’arrêter de fumer après de longues années. C’est peut-être plus difficile mais il n’est jamais trop tard.

Et quand l’enfant cherche à déstabiliser le cadre instauré ?

Il faut tenir le cap. C’est très inquiétant pour l’enfant de voir qu’à la moindre contrariété, l’adulte panique. C’est comme si vous étiez dans un avion et que l’hôtesse de l’air s’affolait à la moindre turbulence. Il est très sécurisant pour notre enfant de constater que nous ne flanchons pas dès qu’il nous « secoue » un peu.

Quand par exemple, l’enfant refuse de ranger sa chambre après plusieurs sollicitations, un parent a parfois tendance à menacer, voire à punir. Quelle autre réaction est possible ?

Tout d’abord, il faut avoir conscience qu’on ne peut pas tout contrôler dans la vie ! Et cela vaut malheureusement aussi pour notre enfant. La répétition, la patience sont importantes. Mais il est aussi essentiel d’expliquer pourquoi le rangement est important pour lui et pour la famille. Chaque fois que l’adulte est frustré, il montre par sa réaction comment on peut répondre face à une frustration. L’adulte donne l’exemple. Son attitude déteindra sur celle de son enfant.

Vous exposez la méthode du « check » : en cas de tension, vérifier qu’il n’y a pas de faim, de soif, de fatigue, de manque physique du côté de l’enfant et du parent. Pourquoi ?

Tout inconfort physique devient intolérable si la nervosité s’applique dessus. Par exemple, s’il fait simplement trop chaud et qu’il y a un désaccord, le conflit peut exploser plus vite.

Est-il possible de se rattraper si on a commis beaucoup d’erreurs dans l’enfance ?

Si à l’adolescence, de grosses difficultés se présentent, je préconiserais dans un premier temps de lâcher prise sur l’éducation et de se focaliser sur le lien. Créer des occasions de vivre ensemble des moments de joie. Renforcer la communication. S’excuser aussi si dans le passé on a mal agi, expliquer pourquoi on a agi comme cela, exprimer ses émotions par rapport à tout ce qui s’est passé.

Comment prendre conscience de son mode d’éducation ?

Cela demande une présence à soi. Il s’agit d’identifier ses automatismes et de chercher à en sortir. Ne pas toujours reproduire la même approche. Idéalement, on devrait toujours analyser la situation, son niveau d’énergie, l’environnement et adapter son attitude en fonction. Un autre point clé consiste à repérer les croyances que l’on a sur la façon dont un enfant devrait se comporter dans telle ou telle situation et s’en détacher. Souvent ces croyances posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

Qu’est-ce que la communication connectante ?

C’est une idée qui m’est venue à partir des travaux de Dan Siegel. Poser des questions ouvertes permet de sortir d’une relation de domination. Cela intensifie la relation, développe la pensée et la réflexion. Sans elles, nous passons à côté de tout ce que les enfants ont à dire.

Qu’en est-il de la culpabilité que l’on peut ressentir quand on se rend compte de ses erreurs ?

C’est une émotion désagréable mais pas négative. Finalement, c’est le signal qui nous dit « il faut  changer ! ». Un indicateur du chemin à prendre. Heureusement que le parent est imparfait car ainsi, l’enfant apprend comment faire face aux situations où l’on est imparfait.

 

Parentalité affirméeCharlotte Uvira est mère de 2 enfants, animatrice d’ateliers et coach. Elle forme et conseille familles et  professionnels d’accueils para scolaires ou de la petite enfance. Elle est également présidente de l’association Ratatam-Plus qui diffuse un label d’éducation positive.

Plus d’information sur ses activités sur son site : www.formations-positives.com

A lire : Parentalité affirmée. Et si le capitaine du navire familial, c’était vous ?, de Charlotte Uvira, aux éditions Happyologie, 19,94 €. Commander

 

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  1. Marie Carmelle Cesar

    j’aimerais recevoir tous les sujets concernant L’Enfant et l’adolescent

    1. Rédaction MaFamilleZen

      Bonjour, en vous abonnant à la newsletter et à la page Facebook Mafamillezen, vous serez informée des nouveaux articles publiés.

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