Le vapotage chez les adolescents progresse, et les parents ne savent pas toujours comment aborder le sujet. Comment en parler sans faire peur… ni minimiser les risques ? On vous aide à trouver les bons mots, au bon moment.
L’e-cigarette chez les ados : un phénomène à ne pas prendre à la légère
Vapoter n’est plus un geste marginal chez les jeunes. Selon l’étude EnCLASS 2022, 3,8 % des lycéens vapotent tous les jours. Et même au collège, 1,4 % des élèves utilisent une cigarette électronique quotidiennement. Ce qui, pour certains parents, peut être un choc.
Les modèles se sont multipliés, parfois discrets, souvent colorés, avec des arômes attrayants (bubble gum, fruits rouges, menthe givrée…). Il existe même des modèles conçus pour résister à l’eau, comme la cigarette électronique waterproof, de plus en plus populaire auprès des jeunes qui l’emmènent en vacances ou à la plage.
Pourquoi les jeunes sont-ils attirés par la cigarette électronique ?
Pas de tabac, pas de feu, pas (toujours) de nicotine… Sur le papier, l’e-cigarette semble « moins dangereuse » que la cigarette classique. C’est d’ailleurs l’argument souvent avancé par les ados. Mais cette perception minimise plusieurs risques réels, notamment :
- Une dépendance rapide à la nicotine, surtout avec les modèles à capsules très concentrés.
- Des effets néfastes sur le cerveau en développement, en particulier sur la mémoire, l’attention et la gestion des émotions.
- Un impact sur la santé respiratoire, avec des risques d’irritations pulmonaires et d’asthme.
- Un effet passerelle vers le tabac : vapoter augmente les chances d’essayer – puis d’adopter – la cigarette classique.
L’e-cigarette n’est donc pas un gadget inoffensif. Et c’est bien pour ça qu’il faut en parler.
Comment aborder le sujet avec son ado sans braquer ?
On le sait : plus on dramatise un sujet, plus il devient tentant. À l’inverse, faire comme si ce n’était « pas si grave » peut aussi être interprété comme une forme d’acceptation. L’équilibre est subtil, mais possible.
Choisissez le bon moment (et le bon ton)
Pas besoin d’attendre qu’il y ait un problème pour ouvrir la discussion. Un article, une pub, une vidéo TikTok… autant d’occasions d’aborder la cigarette électronique sans que ce soit une « intervention ». L’idée est de discuter, pas de sermonner.
Posez des questions ouvertes
Plutôt que d’affirmer, demandez-lui ce qu’il en pense. Par exemple : « Tu as déjà vu des élèves vapoter au collège ? » , « Qu’est-ce que tu en penses, toi ?« , « Tu sais ce qu’il y a dedans, au juste ? » Cela montre que vous vous intéressez sincèrement à son point de vue, et pas seulement à ce qu’il « fait ou ne fait pas ».
Apportez des infos claires, sans dramatiser
Expliquez-lui que la nicotine agit différemment sur un cerveau en croissance. Et que certaines e-cigarettes, même « sans nicotine », peuvent contenir des substances nocives. On peut aussi rappeler que la dépendance peut s’installer en quelques semaines seulement, sans forcément s’en rendre compte.
Et s’il ou elle vapote déjà ? Pas de panique, mais…
Votre ado vous dit qu’il vapote ? Ou vous avez trouvé une puff dans sa poche ? Pas besoin de tout de suite crier à la catastrophe. Mais il faut en parler, calmement.
Commencez par comprendre pourquoi il/elle a commencé : effet de groupe, curiosité, stress, envie de s’affirmer ? Puis, proposez d’en discuter ensemble, sans jugement. L’objectif n’est pas de punir mais d’aider à prendre du recul.
Vous pouvez aussi proposer un accompagnement médical, par exemple en passant par le médecin généraliste, la vie scolaire ou un service de santé scolaire. Le sevrage est possible, surtout s’il est précoce.
La cigarette électronique s’est banalisée, mais elle n’est pas sans risque. Et rappelons au passage que la vente des produits du tabac et du vapotage aux mineurs est interdite. En tant que parent, notre rôle n’est pas de contrôler, mais d’éduquer. Ouvrir le dialogue, donner les bonnes infos, rester vigilant sans devenir soupçonneux… C’est tout sauf évident, mais c’est essentiel. Et rassurez-vous : parler de vape à son ado, ça ne veut pas dire valider.
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