Accueil > Mes Enfants > Le piège du “bon élève” : quand la pression de réussir étouffe les ados

Le piège du “bon élève” : quand la pression de réussir étouffe les ados

Par Lorène de Vaulx - Mise à jour le

vie scolaire comment ne pas mettre la pression à ses enfants

Toujours appliqué, motivé, autonome… On pourrait croire que les bons élèves vivent une scolarité paisible. Et pourtant, beaucoup d’entre eux avancent sous tension, hantés par la peur de l’échec ou de décevoir leurs parents ou leurs professeurs. Derrière les résultats exemplaires se cachent parfois le perfectionnisme, la culpabilité, et une pression intérieure qui les épuise peu à peu et peut même mener jusqu’au décrochage scolaire.

La peur de décevoir : un moteur à double tranchant

Certains adolescents grandissent avec l’idée que leurs bonnes notes font leur valeur. Ils s’appliquent, anticipent, visent toujours plus haut — mais au prix d’une anxiété constante. Quand tout repose sur la performance, chaque note devient un enjeu personnel. Julia, lycéenne en 1ère, confie : « Si j’ai moins de 16, je me dis que j’ai raté. J’ai peur que mes parents soient déçus. » Son exigence la pousse à travailler dur, mais elle ne se permet plus l’erreur, ni le relâchement.
Ce perfectionnisme, souvent renforcé par le regard parental ou éducatif, conduit à un cercle vicieux : bonnes notes → attentes élevées → peur de décevoir → surinvestissement → fatigue et perte de plaisir.

Le rôle des parents : accompagner sans nourrir la pression

Les parents jouent un rôle central dans ce système : sans le vouloir, leurs compliments, leurs attentes ou leurs inquiétudes peuvent accentuer la pression.

Valoriser le chemin plutôt que le résultat

Féliciter l’effort, la curiosité, la persévérance. Dire « je suis fier de la manière dont tu t’es investi » plutôt que « je suis fier que tu aies eu 18 ». Cela aide le jeune à relier la réussite à son travail et non à sa valeur personnelle.

Accueillir les baisses de régime comme normales

Tout adolescent traverse des périodes de fatigue ou de démotivation. Plutôt que de s’en alarmer, il s’agit d’en parler avec bienveillance : « Tu sembles fatigué en ce moment, de quoi aurais-tu besoin pour retrouver de l’énergie ? »

Montrer l’exemple

En acceptant vous-même l’imperfection et le droit à l’erreur. Un parent qui reconnaît ses limites et prend soin de lui alors même qu’il peut vivre du stress au travail donne un modèle d’équilibre bien plus fort qu’un discours.

Retrouver un équilibre : l’exercice du carré de vie

Pour aider son ado à lâcher-prise, on peut aussi lui proposer l’exercice du carré de vie. Sur une feuille, il trace un carré qu’il divise en quatre zones :

● Vie scolaire ou académique (études, devoirs, révisions)
● Vie personnelle (familiale, amicale, lieux de vie)
● Vie sociale (relations, sorties, loisirs, engagements)
● Vie intérieure (spiritualité, santé, activités artistiques…)

En écrivant tout ce qui nourrit chacune de ces quatre zones, l’objectif est de visualiser où il met aujourd’hui son énergie, et éventuellement rééquilibrer les différents domaines pour trouver son juste équilibre de vie. Cela aide à relativiser le poids de l’école et à redonner de la place à d’autres sources d’épanouissement, et donc à évacuer le surplus de stress.

Des outils concrets pour éviter l’épuisement

Intégrer des temps de plaisir dans son planning

Planifier les temps de détente comme des rendez-vous obligatoires. Regarder un film, dessiner, faire du sport, appeler un ami — La détente n’est pas “du temps perdu” pour les lycéens, c’est un carburant essentiel à la motivation et à la performance.

Préserver le sommeil

Beaucoup de jeunes s’épuisent par manque de récupération. Fixer ensemble une heure de “coupure écran” le soir ou instaurer une vraie pause avant le coucher peut transformer leur niveau d’énergie et vaincre la fatigue nerveuse.

Apprendre à apaiser le stress

La respiration consciente (inspiration 4 secondes, blocage 4 secondes, expiration 6 secondes) ou la cohérence cardiaque sont des outils simples et efficaces avant un examen ou une évaluation.

Autoriser le plaisir et la fierté

Les bons élèves s’autorisent rarement à célébrer leurs réussites au cours de leur parcours scolaire. Prenez le temps de marquer les succès, même petits. Cela nourrit leur motivation et renforce leur estime d’eux-mêmes.

Le faire rire

En stimulant le système parasympathique et en augmentant la production d’endorphines, le rire relâche la tension musculaire et régule la fréquence cardiaque. Une façon amusante de retrouver plus de sérénité !

Redonner du sens à la réussite

Gérer son stress demande néanmoins un travail plus approfondi que des exercices ponctuels de relaxation. Accompagner un jeune “bon élève”, c’est l’aider à comprendre que sa valeur ne dépend pas de ses résultats, mais de qui il est : ses qualités, ses relations, ses talents, sa manière d’apprendre. En coaching, ce travail consiste souvent à reconnecter le jeune à ses envies, à ses forces et à ce qui lui procure du plaisir. Lorsqu’il redonne du sens à ses efforts, la pression s’allège, et la motivation devient plus durable.

Si votre adolescent, derrière ses excellents bulletins, vit avec une peur silencieuse de décevoir, vous pouvez jouer un rôle clé : celui de l’aider à relativiser et à se rappeler qu’il n’est sont pas seulement un “bon élève”, mais un jeune en devenir, riche de sa personnalité et de ses passions.

LORÈNE DE VAULX
Coach certifiée spécialisée dans l’accompagnement des jeunes de 15 à 25 ans.
www.magic-me.com

Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?

Articles en relation

Envie de réagir à cet article, de donner votre avis ou de partager votre expérience ? Je prends la parole !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

A lire aussi dans la rubrique Mes Enfants

Plus d’articles sur MAFAMILLEZEN