Comment élever un ado d’appartement 2.0., l’hymne à l’humour d’Anne de Rancourt 

Blog Comment élever un ado d’appartement 2.0., l’hymne à l’humour d’Anne de Rancourt 

Par Bénédicte Flye Sainte Marie le

Comment elever un ado d'appartement 2.0 Anne de Rancourt

Treize ans après la sortie de Comment élever un ado d’appartement, la réjouissante auteure Anne de Rancourt nous livre Comment élever un ado d’appartement 2.0., une version revue, modernisée mais toujours aussi hilarante de son best-seller. L’occasion pour cette maman de quatre (grands) garçons de nous faire rire des travers de la chair de notre chair et de nos angoisses de parents.

Vos fils approchent aujourd’hui la trentaine, voire l’ont dépassée pour certains. Se replonger dans les affres de l’adolescence, c’est du masochisme ?

Non, c’est plutôt un moment de sociologie car je ne suis plus concernée maintenant. Non seulement, je ne suis plus maman d’ados mais je ne suis plus prof d’ados non plus…. Et c’est moins risqué. La probabilité que je me fasse lyncher par mes fils diminue car ils n’ont plus à se demander s’ils sont cités dans mon livre. Cette fois, mes cobayes ont été les enfants de mes copines !

Qu’est-ce qui caractérise les ados aujourd’hui et en quoi différent-ils de leurs « congénères » d’il y a une décennie ou une décennie et demie ?

Par rapport aux générations précédentes, j’ai l’impression qu’il n’y a plus de distance entre eux et les adultes, celle qu’on qualifiait autrefois de respectueuse. Ils ont aussi perdu une forme d’insouciance parce qu’ils naviguent à vue, ils pressentent qu’ils n’auront pas de retraite, pas d’allocations chômage plus tard. Et il y a aussi le changement climatique, les phénomènes migratoires… Les attentats se banalisent également. Il y a une sorte de normalisation de la haine et de la possibilité de la catastrophe.

Qu’est-ce qui a été le plus délicat à actualiser dans cet « Ado d’appartement 2.0 » par rapport à ce que vous aviez écrit en 2006 ?

Principalement le fait que je ne connaisse absolument rien à leur monde numérique, à part Facebook sur lequel je suis depuis un an ! Pour moi, c’est comme un iceberg dont je ne perçois que quelques pointes. J’ignore tout par exemple des questions d’hacking ou de la surveillance permanente qui est de mise sur Internet

Est-ce que l’explosion des familles recomposées que vous évoquez a complexifié la problématique de l’adolescence ?

Oui, moi-même qui suis remariée, je ne crois pas que j’aurais pu supporter cette « reconfiguration ». Car il ne faut pas se voiler la face, les principes d’éducation ne sont jamais les mêmes d’une famille à l’autre. Alors, chercher à mélanger tout ça, c’est périlleux. J’adore mes beaux-enfants mais je suis contente qu’ils aient pris leur indépendance avant que j’épouse leur père et vice-versa…

N’avez-vous pas songé à faire un ouvrage qui s’adresserait non pas exclusivement aux mamans mais également aux papas ? Parce qu’en pleine bataille pour l’égalité des sexes, ça fait mauvais genre, non ?

Un petit peu. Mais c’est un choix délibéré, d’abord parce que globalement, ce sont souvent encore les mères qui gèrent leurs ados. Alors, je n’avais pas envie de pratiquer le politiquement correct à ce sujet, ça ne fait pas partie de mon ADN. Et puis j’ai horreur de l’écriture inclusive, j’ai évité l’obstacle en choisissant le féminin (rires). Plus sérieusement, cet ouvrage est « générique », il s’adresse à l’espèce du parent d’ado au sens large.

Avez-vous fait valider vos écrits par des représentants de l’adolescence eux-mêmes, afin d’être sûre de ne pas être larguée ?

Surtout pas ! Je revendique ma subjectivité et ma mauvaise foi. Et je me fais fort de dire tout haut ce que beaucoup d’entre nous pensent tout bas. Mon livre ne sert à rien mais il fait du bien, il permet de rire de choses qui ne sont pas, dans l’absolu, extrêmement drôles. Et les ados ne m’en voudront pas car eux-mêmes sont très trashs et très cash !

Que préconisez-vous pour celles qui sont inquiètes de constater que leur spécimen d’ado ne correspond pas à l’archétype que vous décrivez, ni odorant, ni flemmard, ni malotru ?

Il faut absolument aller consulter ! Si un ado de 15 ans dit « il faut que je rentre chez moi parce que je ne peux laisser ma maman toute seule », c’est très inquiétant. C’est très sain qu’un enfant s’émancipe et très salutaire que ses parents ne sachent pas tout de sa vie.

Comment élever un ado d’appartement 2.O, d’Anne de Rancourt,
Editions Leduc, 17 euros – Commander

Le premier manuel de survie pour parents… au bord de la crise de nerfs ! Un guide humoristique pour aider les parents à comprendre leur adolescent, et les aider à gérer les situations compliquées.

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