
Les enfants ont à peine fini leur année scolaire qu’on leur parle déjà de devoirs de vacances. Doivent-ils impérativement revoir les programmes pendant les vacances ? Brigitte Prot, psychopédagogue nous dit les comportements à éviter et nous donne d’autres pistes pour apprendre mine de rien.
Quel constat, aujourd’hui, concernant les devoirs de vacances ?
Nous vivons actuellement une forme de « délire », concernant les devoirs de vacances qui, parfois, relèvent du marathon. À l’origine, une angoisse des adultes, quant à la réussite scolaire de leurs enfants.
Ce qu’il faut surtout éviter ?
Pour organiser les devoirs de vacances, une règle : ne jamais refaire l’année scolaire en juillet et août, pression à la clé ! Considérer d’abord les vacances pour ce qu’elles sont : un temps pour autre chose que l’école. Cela signifie qu’en vacances, d’autres apprentissages sont à l’œuvre, au hasard de balades en famille, d’activités avec d’autres, de visites et de découvertes diverses et multiples. On n’apprend pas qu’à l’école.
On le sait aujourd’hui, participer à un jeu de société en famille permet d’en apprendre bien plus que lire seul les mêmes informations. Par ailleurs, celui qui apprend, c’est celui qui parle, qui participe. Habituer ses enfants à s’exprimer et à être écoutés. Ainsi, les devoirs de vacances auront leur juste place : ni dramatisés, ni banalisés.
Que proposez-vous pour remplacer les devoirs de vacances ?
Avant le 15 juillet, faire autre chose que les devoirs, pour une coupure avec l’année scolaire. Et ne pas tout concentrer juste avant la rentrée, soit la dernière semaine du mois d’août ! Que les devoirs de vacances demeurent quelque chose d’agréable et de libérateur : Virginie n’avait pas compris les fractions ; elle a eu le déclic le 25 juillet, grâce à son cahier de vacances.
À la mi-juillet, s’y mettre, en fonction de besoins réels. À partir du travail de l’année, repérer les matières et points à revoir, sur lesquels s’entraîner. Ne pas systématiquement suivre tous les chapitres d’un cahier de vacances, avec l’objectif de l’avoir terminé le 31 août.
Instaurer un rituel (tous les deux jours, la même durée, à la même heure) qui installe ce travail dans un temps « naturel », vécu comme toutes les autres activités de la journée. D’un quart d’heure à une demi-heure, selon les niveaux de classe, s’il s’agit d’un simple entraînement.
Si l’enfant ou l’adolescent a envie d’aller plus loin, d’en « faire » davantage, évidemment, il s’agit de l’encourager. Enfin, si Bastien doit passer un examen ou un test début septembre, il ne se trouve plus dans la logique des devoirs de vacances, mais d’un objectif de réussite à court terme qui suppose un autre rythme.
Brigitte Prot
Psychopédagogue, enseignante, formatrice, conférencière et essayiste. Auteure de la méthode du Bilan&Itinéraire de Motivation et d’Orientation® adressée aux collégiens, lycéens, étudiants et professionnels.
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