Dyslexie, des solutions pour vivre avec

Blog Dyslexie, des solutions pour vivre avec

Par Céline CONTE le Mis à jour le 15/02/2022

dyslexie

Un diagnostic de dyslexie et toute la famille passe en mode « dys ». Les missions se multiplient : coopérer lors des devoirs ; créer une alliance avec orthophonistes, enseignants voire orthoptistes ; soutenir constamment les progrès. Car en cas de mauvaises notes à répétition, la motivation risque de sérieuses altérations. Et des troubles du comportement d’apparaître. Quelques pistes pour transformer sacrifices en bénéfices et décupler les chances de réussite.

Comment aider un enfant dyslexique ?

Vous avez un enfant dyslexique ? Quelle conduite adopter ? Excuser les erreurs en vertu des troubles diagnostiqués ? S’acharner jusqu’à atteindre les mêmes résultats que les autres ? L’équilibre entre bienveillance et exigence demande une réelle prise de conscience des potentialités et des limites inhérentes à la pathologie. S’informer et surtout sensibiliser dès le plus jeune âge éclaire et rassure. Ainsi, le contrôle du sommeil et des écrans par exemple prennent sens et s’acceptent davantage.

Un livre pour dédramatiser la dyslexie

Des livres bien conçus s’adressent directement aux enfants dyslexiques pour les aider à comprendre leur pathologie. Le tiroir coincé : Comment expliquer la dyslexie aux enfants, permet d’ouvrir le dialogue, y compris en classe, et surtout, déculpabilise. On y apprend à devenir son propre avocat, face à d’éventuelles remarques désobligeantes. On y comprend aussi l’importance d’aider à trouver et à cultiver des talents spécifiques. Des activités extra-scolaires dans lesquelles le dyslexique pourra devenir quelqu’un de reconnu, voire d’admiré.

Lire aussi : La musique et ses effets sur l’apprentissage des enfants dyslexiques

Tester des méthodes alternatives lors des devoirs

Tout d’abord, le temps d’étude gagne à se dérouler dans une atmosphère détendue. On pourra donc commencer par une activité relaxante.

Puis, pour que devoir ne rime pas avec cauchemar, l’essentiel consiste à explorer d’autres canaux d’apprentissage que la lecture. Par exemple, transformer des textes en schémas, cartes mentales, frises, graphiques. Si possible sur des feuilles de grand format. Ou encore enregistrer les leçons sur dictaphone.

Adapter la leçon en une séquence de mouvements rend la mémorisation encore plus performante. Gestes, chant, théâtre. « Un garçon dyslexique a appris la forme des lettres en marchant sur leur tracé dessiné sur le sol » relate Dr Anne-Marie Montarnal dans Mon enfant est dyslexique.

Un système de jeu de cartes pour réviser le vocabulaire rend ludique et attractive l’épreuve.

Pour faciliter la lecture, les couleurs distinctes pour chaque groupe de mots ou chaque syllabe représentent une aide précieuse à la compréhension. On peut aussi lire ensemble, de façon alternée ou à deux voix. En veillant à garder une dimension plaisir par l’intermédiaire d’ouvrages en lien avec les thèmes de prédilection.

Comme davantage de temps est requis pour apprendre et que la fatigue survient vite, on parle de sur-apprentissage (over-learning) : révisions courtes, répétées, sous différentes formes, jusqu’à l’assimilation parfaite des notions.

Compenser grâce à l’informatique

Tout d’abord, l’usage du clavier facilite beaucoup l’écriture, surtout avec l’aide d’un correcteur orthographique personnalisé.

Certains outils de reconnaissance vocale comme Dragon naturally speaking, fonctionnent bien, même s’il faut un certain temps pour que le logiciel reconnaisse correctement sa diction.

Par ailleurs, des polices de caractère ont été créées pour éviter la confusion entre les lettres. Par exemple, la gratuite et plébiscitée Opendyslexic. La police Andika, espacée, revient également souvent dans les sites de référence.

Sur le site de l’APEDA (Association française de parents d’enfants en difficulté d’apprentissage du langage écrit et oral) figure une série de logiciels utiles. On pourrait y rajouter la plateforme AidOdys. Celle-ci permet d’adapter la mise en page de tous les types de supports pédagogiques en fonction des troubles spécifiques des apprentissages (espacement des mots, repères de couleurs sur les sons et les syllabes …).

police d'écriture dyslexie

Polices favorables à la lecture

Comprendre « ce qui se passe » dans le cadre de son apprentissage, développer des compétences parallèles, servent à sauvegarder et à développer l’indispensable estime de soi. De même, savoir que de nombreuses personnalités (Bill Gates, Tom Cruise, Luc Besson, Walt Disney, Léonard de Vinci, entre autres) ont connu la dyslexie, donne des perspectives positives pour l’avenir. La Nasa emploierait 50 à 60% de dyslexiques en raison de leurs dons en mathématiques. Si les dyslexiques semblent parfois dans la lune, peut-être nous y propulseront-ils un jour ?

Pour aller plus loin

Association française de parents d’enfants en difficulté d’apprentissage du langage écrit et oral
www.apeda-france.com

Fédération des établissements scolarisant des enfants dyslexiques
https://feedfrance.fr

Une application intelligente qui s’adapte aux types de trouble
www.aidodys.com
www.youtube.com

Des cours transformés en dessins animés
www.brainpop.fr

Côté livres :

Le tiroir coincé : Comment expliquer la dyslexie aux enfants. Anne-Marie Montarnal. Editions Tom Pousse. 11 €.
Mon enfant est dyslexique. Anne-Marie Montarnal. Editions Tom Pousse. 11 €.
100 idées pour venir en aide aux élèves dyslexiques. Gavin Reid & Shannon Green. Editions Tom Pousse. 14,50 €.
Série d’ouvrages pour enfants de la collection « délie mes mots », Editions Auzou : Victor et la petite souris (Coll. «  »Délie mes mots » »), 13,20 €.

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  1. SCHUTT Sandrine

    Je trouve votre article particulièrement vrai. Étant moi même dyslexique, garde un très mauvais souvenir des dictées où les points finissaient par devenir négatifs. Aujourd’hui encore, en première année de prépa intégrée, lorsque l’on nous propose des dictées je ressent cette même angoisse que lorsque j’étais en primaire. Pour ma part, mon frère et mon père le sont également donc il n’y a pas eu de vrai travail de dédramatisation . J’ai été suivie par une orthophoniste qui utilisait beaucoup l’ordinateur mais également les images pour que l’on puisse associer l’orthographe d’un mot à cette dernière. Je pense que ce fut une bonne solution pour moi, même si la dyslexie ne se corrige pas totalement . Je pense que l’entourage des parents lors des devoirs est particulièrement important. Personnellement, ma mère nous a beaucoup suivit mon frère et moi lorsque nous étions en primaire et même au collège. Pour l’apprentissage des leçons nous testions plusieurs méthodes: les fiches , les dessins pour se souvenir de la poésie, écouter le cours enregistré … Je pense par contre que la dyslexie de l’enfant ne doit surtout pas être mise en avant comme prétexte à une mauvaise note. Elle doit être prise en compte, mais on ne doit pas répéter à l’enfant  » c’est pas grave, c’est parce que tu es dyslexique « . Il ne faut pas montrer la dyslexie comme un handicape insurrmontable à l’enfant au risque de bloquer lui même sa progression. Je me souviens que les images , les jeux de mémoire m’ont particulièrement aidés à corriger ma dyslexie. Aujourd’hui je pense que c’est lorsque je sui fatiguée qu’elle ressort le plus, je risque d’écrire un b à la place d’un p ou bien un v à la place d’un b en espagnol.

    La dyslexie n’est rien de dramatique, il faut juste apprendre à se connaître pour savoir comment se corriger.

  2. Côté livres il y a également les éditions du Miroir aux troubles. Ils viennent de sortir un roman steampunk pour les + de 9 ans adapté aux dyslexiques.

Les commentaires sont clos.

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