Continuer à mener une vie de collégien ou de lycéen lorsqu’on évolue dans l’élite mondiale ou nationale de sa discipline sportive s’avère complexe. Alors comment concilier études et sport de haut niveau ? Focus sur ce que l’Education Nationale met sur pied pour permettre aux très jeunes champions de gagner sur tous les tableaux.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », dit Rodrigue dans Le Cid. Près de quatre cents après la naissance de la pièce de Corneille, des prodiges du sport français illustrent particulièrement bien cet adage. Le pongiste virtuose Félix Lebrun, dix-sept ans seulement, qui s’est imposé aux Jeux Européens en juin 2023 et fait partie du Top 10 planétaire du tennis de table, la grimpeuse Oriane Bertone, née en 2005, qui a déjà gagné son billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, et Justine Lavit, membre de l’équipe de France de gymnastique rythmique, qui est actuellement en terminale, tous ces jeunes sportifs de haut niveau pourraient porter très haut les couleurs de la France aux J.O. qui s’ouvrent fin juillet 2024. Au même âge, Warren Zaïre-Emery, titulaire au PSG, a déjà décroché sa première sélection et marqué son premier but chez les Bleus.
Au-delà de leurs performances dans les salles et sur les terrains de sport, ces jeunes virtuoses accomplissent une autre sorte de prouesse, à savoir de conjuguer les impératifs du sport de très haut niveau avec leur scolarité. On estime ainsi que sur dix ans, le temps passé sur les bancs de l’école représente 9 000 heures passées au total, tandis que la pratique sportive de haut niveau en requiert 10 000. Et ces adolescents n’ont généralement pas la possibilité de rattraper le temps perdu pendant les vacances, car celles-ci sont généralement consacrées aux entrainements sportifs, tournois, critériums et autres matchs auxquels ils participent.
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Concilier au mieux les études et le sport de haut niveau
Pour s’adapter à au profil singulier des jeunes sportifs de haut niveau, l’Education Nationale a mis sur pied un système qui leur est dévolu, le double cursus de formation vers l’excellence. Peuvent entrer dans cette catégories les sportives et sportifs inscrits sur les listes ministérielles dans les catégories Élite, Senior, Relève et Reconversion, la liste des sportifs Espoirs, la liste des sportifs des collectifs nationaux, celles et ceux qui appartiennent à des structures d’entraînement reconnues dans le Parcours de performance fédéral (PPF), et les footballeurs et footballeuses des centre de formation de clubs professionnels.
Cette aide à la scolarisation des sportifs de haut niveau leur permet d’obtenir des aménagements du programme des journées et des semaines de cours. Elle leur permet également d’annualiser le temps d’enseignement dans les diverses matières, voire de l’étaler sur plusieurs années. Les dates d’examens peuvent par ailleurs être avancées ou retardées, pour s’ajuster au calendrier des compétitions sportives, et les notes obtenues lors des examens gardées sur des sessions différentes.
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Une scolarité qui doit s’adapter aux contraintes sportives
Les ESHN ( Elèves Sportifs de haut niveau) bénéficient par ailleurs de dérogations par rapport à la carte scolaire et de places prioritaires en internat. Les CREPS (Centres de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive) de l’Hexagone offrent de nombreuses places à ce type de pensionnaires au niveau collège et lycée.
Dans son rapport Les dispositifs scolaires et sportifs favorisant l’accès au sport de haut niveau et à la haute performance de novembre 2022, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche propose à travers la mission qu’elle mène à ce sujet « un changement de paradigme en plaçant le sportif de haut niveau au centre de son projet de vie. La réussite dans le double cursus scolaire et sportif implique désormais que la scolarité et la formation s’organisent en s’adaptant aux contraintes sportives et non plus l’inverse ». Un enseignement à distance peut aussi être mis en place, via le CNED ainsi que des examens digitalisés.
Un(e) cas(e) à part sur Parcoursup
Enfin, la plateforme Parcoursup prévoit un onglet dédié aux jeunes sportifs de haut niveau, afin qu’ils puissent intégrer post-bac des filières aménageables en fonction de leur planning. Car il existe dans le Supérieur des écoles qui accueillent ainsi plus de dix sportifs de haut niveau ( KEGDE, Audencia Business School, Polytech Nantes, INSA Strasbourg…),voire plus de cinquante ( les INSA, Grenoble Ecole de Management…). Certaines ont même un éventail de formations conçues spécialement pour eux, comme l’INSA Lyon ou Sciences Po, afin de faciliter non seulement le déroulement de leurs études pendant leur carrière sportive, mais aussi préparer et faciliter leur reconversion après leur « retraite » sportive.
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Pour plus d’information :
Site du Ministère de l’éducation nationale : https://eduscol.education.fr
Site du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : www.etudiant.gouv.fr
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