L’attendrissant long-métrage finlandais Le Monde de Wishy, que l’on doit aux studios Anima Vitae qui avaient déjà conçu la série de films Niko, petit renne, prend comme personnage principal un jeune garçon de douze ans qu’un accident va rendre paraplégique et qui va, grâce à ses incursions dans le virtuel, trouver les ressources pour se réinventer autrement.
Le Monde de Wishy : l’histoire
Dernier enfant d’une fratrie de trois, Thomas, douze ans, est frustré d’être toujours à la traine par rapport à son frère et sa sœur, plus âgés. Il aimerait tant partager leurs activités, leurs secrets et leur « coolitude ». Un jour, en voulant les suivre dans l’une de leurs sorties, il joue la forte tête, tente le défi très risqué qui consiste à aller toucher une lampe placée sur des planches en équilibre instable dans une usine désaffectée, perd l’équilibre et fait une très lourde chute.
A l’hôpital, alors qu’il trouve à son réveil ses parents éplorés, Thomas se rend compte qu’il ne peut plus bouger les jambes et qu’il est désormais paralysé. A sa sortie et lors de son retour à la maison, il réalise que plus rien ne pourra être désormais pareil et bascule dans la colère, au point de refuser de continuer sa rééducation auprès de son kiné.
Mais le quotidien de Thomas va être chamboulé par l’apparition d’une créature rose et poilue, qui lui était déjà apparue en rêve. Aussi facétieux qu’indiscipliné et farouche, cet étrange animal le fait entrer dans une dimension parallèle. Dans cet autre monde, Thomas retrouve la capacité de se tenir debout et de marcher. Par un enchainement de circonstances, Wishy se mue ensuite en un antagoniste inquiétant. Or, pour vaincre cet être qui menace de tout dévorer, Thomas doit choisir de renoncer à cette faculté avec laquelle il avait renoué et faire équipe avec ses ainés, à qui il en veut beaucoup parce qu’ils l’ont toujours ignoré…
A partir de quel âge ?
On peut aller voir Le Monde de Wishy vers 7-8 ans au minimum, pour bien comprendre la thématique abordée et ses enjeux.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Les fictions sur le handicap peinent souvent à trouver le juste ton et versent soit dans le sentimentalisme, soit dans l’héroïsation de leurs personnages. Ce ne sont heureusement pas des écueils auxquels cède cet opus. Le monde de Wishy, qui faisait partie cette année de la sélection officielle du Festival international d’animation d’Annecy, ne passe pas non plus sous silence les difficultés d’adopter ce corps diminué. Et une manière de fonctionner bien différente de ce que l’on avait projeté d’avoir, si éloignée aussi de tous les possibles et la liberté qu’on s’apprêtait à embrasser au moment d’aborder l’adolescence.
On sent bien ici l’amertume de Thomas, sa volonté de se replier sur lui-même. Puis le parcours qu’il effectue pour admettre qu’il ne sera plus jamais exactement celui qu’il a été, ou celui qu’il pensait qu’il deviendrait plus tard, en grandissant. Il montre aussi à quel point c’est difficile pour le frère et la sœur de Thomas d’intégrer cette réalité familiale qui les empêche d’être aussi insouciants qu’ils le souhaiteraient. La symbolique du film est également intéressante car au fond, ce monstre turbulent et attachant qui accompagne Thomas est peut-être l’incarnation du « nouveau soi » qu’il doit apprivoiser
S’il n’apporte rien de disruptif ou d’original, le graphisme du Monde de Wishy accompagne joliment le scénario, le passage entre les sphères du fantastique et de la vraie vie. Il personnifie aussi de façon éloquente les émotions et les sentiments de Thomas. C’est assez classique mais réussi. Ce film mérite d’autant plus d’être soutenu qu’il émane d’un studio européen, qui ne dispose ni des moyens financiers ni des outils de promotion des géants américains.
Le Monde de Wishy
Réalisé par : Jens Møller
Genre : Animation
Durée : 1h23
Sortie au cinéma : le 13 août 2025
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