Ce n’est plus un sujet tabou : on en parle même de plus en plus ! La ménopause, avec son lot de symptômes désagréables, peut pourtant s’aborder avec le sourire. On apprend à ne plus en subir les désagréments, et on n’en garde que le meilleur. Car elle a aussi ses avantages! Suivez nos conseils de spécialistes…
1- Ne la cachez pas : la ménopause, on en parle !
Rien de honteux à être ménopausée, la preuve : on n’en a jamais autant parlé ! Le compte Instagram @a-ton-age, créé par Virginie Florin, est suivi par plus de 42 000 personnes, et le podcast La Fin des règles, lancé par Aude Hayot, qui recueille déjà plus de 40 témoignages de femmes et interviews d’experts (un par semaine) rencontre un grand succès*. Les livres se multiplient, comme celui de la journaliste Élise Thiébaut, « Ménopause, andropause et autres aventures climatiques », sorti en mars, ou en mai celui de Virginie Florin, intitulé avec optimisme « 50 ans et la vie est belle ! » Même Emmanuel Macron a évoqué le sujet en mai, dans une interview au magazine Elle, et annoncé la création d’une mission parlementaire pour dresser « l’état des lieux de la prise en charge actuelle de la ménopause (traitements, accompagnement, ostéoporose, suivis cardio et psychologique) et des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi ».
Ce phénomène reste encore « un vrai tabou de la société », a-t-il souligné. Un tabou en voie d’être levé, et par les femmes elles-mêmes. « Dire qu’on était ménopausée c’était presque un gros mot autrefois, je pense qu’on est la première génération de femmes à en parler, et je suis très contente quand j’entends des femmes de 40 ans me dire « vivement mon tour », se félicite Virginie Florin.
Trouver des solutions pour mieux la vivre
Mais beaucoup d’autres continuent pourtant de se plaindre : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale ou de la peau, prise de poids, perte de désir sexuel, problèmes de sommeil, sont les problèmes les plus souvent évoqués, et peuvent parfois mener à la dépression, jusqu’à des envies de suicide, selon certaines.
Pourtant, tous ces problèmes ont déjà des solutions médicales, et elles seront encore plus nombreuses demain : la fondation Foch vient de lancer un grand programme de recherche, inédit, qui commencera par le recensement de toutes les salariées de la fonction publique ayant atteint la cinquantaine, afin de leur proposer de participer à l’étude. Celle-ci sera pilotée par le département de santé publique de l’hôpital Foch de Suresnes, en coopération avec le Ministère de la fonction publique. Tout cela aide à libérer la parole, et c’est tant mieux. « La ménopause est un chamboulement comparable à la puberté et aux grossesses, qui s’accompagne même de modifications du cerveau. Alors pourquoi les femmes vivent-elles comme si tout cela n’existait pas ? » s’interroge Aude Hayot. L’évoquer, au contraire, c’est ouvrir la porte aux solutions, comme le souligne Virginie Florin : « C’est important d’en parler et d’informer car il y a autant de ménopauses que de femmes… et autant de solutions ! »
2- Ne la considérez plus comme la fin de tout… au contraire !
« L’arrêt de la fonction ovarienne ne signifie pas l’arrêt de la vie ! », s’exclame le Professeur Jean-Marc Ayoubi, chirurgien obstétricien, spécialiste de la fertilité et de la greffe utérine à l’hôpital Foch. « Cinquante ans, c’était l’espérance de vie du siècle dernier, mais aujourd’hui il en reste plus de trente pour les femmes. Donc il faut au contraire la considérer comme une nouvelle période, qui sera peut-être la plus épanouissante ! »
Son conseil : en profiter pour recentrer l’attention sur soi-même, faire un bilan médical et un bilan de vie. « A cinquante ans, on vit un nouveau démarrage », assure également Virginie Florin. « Je le constate chez celles qui suivent mon compte Instagram : en général à cet âge là on est bien installée professionnellement, on n’a plus le souci des enfants, on entame une nouvelle vie ! La femme de cinquante ans n’est pas qu’une femme ménopausée. Et puis, il faut le rappeler, c’est un énorme privilège de pouvoir vieillir ! »
7- Non, la ménopause n’est pas une maladie… mais faites-en l’occasion d’un check-up complet !
« La ménopause ne se limite pas à une ordonnance ou à un traitement médical, le traitement éventuel ne viendra qu’en dernier lieu, l’important c’est d’abord l’écoute, l’exploration », explique le professeur Ayubi. « Cette période est l’occasion, pour une femme qui souvent a fait passer son couple, ses enfants, son travail, avant sa santé, de faire enfin un bilan biologique, un arrêt sur image… pour mieux envisager le reste de sa vie. » Beaucoup de médecins insistent sur l’importance d’aller consulter. Ainsi, le Dr Brigitte Letombe, éminente gynécologue qui a écrit un livre intitulé “Femmes réveillez-vous”, se désole que trop souvent, les femmes délaissent les cabinets médicaux pour suivre plutôt des conseils d’influenceuses.
Les médecins sont d’ailleurs unanimes à mettre en garde contre des alternatives « naturelles » qui n’ont pas prouvé leur efficacité : si certaines plantes peuvent aider, par exemple contre les bouffées de chaleur, d’autres sont de véritables poudres de perlimpipin vendues à prix d’or. Se faire une infusion de sauge peut être utile et ne coûte pas grand-chose, par contre mieux vaut faire des analyses médicales sérieuses et poussées pour évaluer ses propres facteurs de risque et de prédisposition à certains problèmes de santé sérieux qui peuvent se déclencher ou s’aggraver brusquement à la ménopause, comme les problèmes cardiovasculaires ou l’ostéoporose. Interrogée sur le podcast « La fin des règles », Brigitte Letombe martèle : « Il faudrait que la majorité des femmes puissent au moins faire au moment de la ménopause un bilan de densitométrie minérale osseuse, c’est très important car la fragilité osseuse va s’aggraver dès les premières années de ménopause. »
4- Osez évoquer tous les petits soucis, même intimes : les effets de la ménopause, ça se soigne !
« D’après tout ce que j’ai entendu », résume Aude Hayot, « si je ne devais donner qu’un conseil ce serait… de se trouver un bon gynécologue, habitué à la prise en charge de la ménopause, qui se forme et qui s’informe et ne reste pas sur des savoirs périmés ! Quelqu’un qui soit à l’écoute des femmes dans toutes les dimensions ou qui sache orienter pour trouver le bon soutien. » Car même si le traitement hormonal de substitution n’a pas bonne presse, il peut apporter un vrai soulagement à la plupart des symptômes et prévenir efficacement l’ostéoporose.
Traitement hormonal de substitution, relativiser les risques
Nombre de gynécologues en relativisent les risques : « Les avantages des traitements, c’est un peu moins que ce qui est vanté par les laboratoires mais beaucoup plus que ce que croient les femmes », selon le professeur Jean-Marc Ayoubi. « Le cancer du sein c’est 1 femme sur 8 et ce chiffre a augmenté malgré la chute de prescription du THM ces 20 dernières années ! Donc pour moi, ce n’est pas lié », assure le Dr Brigitte Latombe.
Car la très vaste étude américaine randomisée, qui démontrait le risque accru de cancer du sein et l’absence de protection cardiovasculaire, voire une aggravation de ce risque, a eu ses conséquences immédiates : en France, on ne traite plus que 6 % des femmes ménopausées contre 30 % avant l’étude en question, publiée en 2002. « Les conclusions de l’étude américaine ont conduit les média, la communauté scientifique, les agences responsables de la sécurité des produits pharmacologiques et les femmes elles-mêmes à une remise en cause massive du rapport bénéfice-risque du traitement hormonal », résume un rapport de l’INSERM. « Or, cette remise en cause soulève des problèmes importants en termes de prise en charge des femmes ménopausées. Il n’existe en particulier à ce jour aucun autre traitement efficace contre les symptômes vasomoteurs, et la prévention de l’ostéoporose chez les femmes à risque en début de ménopause devient très difficile à mettre en œuvre. »
Les médecins essaient donc de mettre en évidence l’intérêt du traitement quand le bénéfice est supérieur au risque, comme chez les femmes prédisposées à l’ostéoporose. « Bien sûr le THM va se rajouter aux autres facteurs de risque de cancer du sein », concède le Dr Latombe, d’autant que ce risque dépend notamment de la fenêtre oestrogénique de chaque femme : c’est-à-dire la durée selon laquelle on a secrété des oestrogènes, plus ou moins grande selon l’âge des premières règles, mais aussi l’âge du premier enfant, ou le fait d’avoir allaité (l’allaitement, sur une longue durée, aurait un effet protecteur.) Prendre un traitement hormonal de substitution rallonge donc cette « fenêtre » et s’ajoute aux autres facteurs aggravants, comme le surpoids ou l’obésité, le tabac, l’alcool, la prise de contraception hormonale… « Mais c’est assez minime », assure Brigitte Latombe. « Il ne faut pas comparer avec la pilule, qui est un ajout d’hormones bloquant un processus naturel dans le corps, alors que le THM se contente de remplacer une absence de production ! »
5- Changez vos petites habitudes : la ménopause, c’est le moment pour plus bouger et mieux manger !
« Si on n’a pas commencé à faire du sport, à avoir une hygiène de vie, une nutrition équilibrée, c’est vraiment le moment d’y penser, soit pour prévenir, soit pour ralentir et stopper l’évolution de maladies chroniques, cancers, problèmes cardiaques ! » avertit le professeur Ayoubi. « Il faut changer ses habitudes » renchérit Virginie Florin. « D’abord par le mouvement, gage d’un corps qui fonctionne mieux. Ne serait-ce que commencer à marcher un peu plus chaque jour. La femme ménopausée voit son métabolisme changer, elle ne perd plus que 200 calories par jour au repos, donc très peu : si on ne fait rien on va forcément prendre du poids, en particulier de la graisse viscérale, ce qui est très néfaste pour la santé. Trouver un sport qu’on pratique avec plaisir, c’est majeur. L’alimentation joue beaucoup aussi. C’est une période durant laquelle on peut avoir des douleurs diverses et variées, une alimentation anti inflammatoire est donc importante à ce moment de la vie. Si on ne l’a pas fait avant, il faut s’y mettre ! »
La plupart des spécialistes insistent beaucoup sur l’exercice physique, comme facteur majeur de prévention des pathologies cardio vasculaires, de l’ostéoporose, du déclin cognitif et de nombre de cancers dont l’incidence augmente avec l’âge. Sa pratique régulière, au minimum deux fois par semaine (avec une fréquence optimale de 4 séances hebdomadaires) permet de prévenir bien des désagréments de la pré-ménopause et encore davantage en post-ménopause. A contrario, le premier écueil à éviter est celui des régimes restrictifs : ils sont à la fois source de malnutrition (carence en nutriments), de frustrations et de compensation ultérieure qui aboutissent nécessairement à une amplification de la prise de poids, au profit de la masse grasse abdominale.
6- Prenez cure de vous : mettez-vous en bons « thermes » avec la ménopause !
« Bien que la parole se libère, il reste beaucoup à faire pour apporter du confort à celles qui traversent ces phases de pré-ménopause et de ménopause dans une société dominée par la culture du jeunisme », estime le docteur Brigitte Letombe, qui en tant que membre du bureau de la Société Nationale de Ménopause Française (le GEMVI) a validé la cure Méno’Pause lancée cette année par les Thermes de Brides-les-Bains. Ce séjour thermal spécifique, à vocation thérapeutique mais aussi préventive, vise à aider les femmes à mieux appréhender et comprendre cette étape de leur vie mais aussi à amorcer certains changements… et tout simplement à se sentir mieux dans leur tête.
Car l’aspect psychologique est un facteur important pour mieux vivre sa ménopause : se réconcilier avec son corps apporte un réel mieux-être psychique. Les Thermes de Brides-les-Bains ont déjà une grande expertise dans la lutte contre la prise de poids, puisqu’ils sont connus pour leurs cures d’amaigrissement, associant l’eau thermale (en boisson et en soins) et les ateliers aidant à repenser son alimentation, son mode de vie. Ce nouveau programme en neuf jours baptisé Méno’Pause vise aussi à traiter spécifiquement les symptômes et les effets secondaires du bouleversement hormonal, mieux gérer les troubles vasomoteurs et le stress. « Une prise en charge globale est toujours souhaitable parce que les effets secondaires de la ménopause ne sont pas tous inéluctables, et une activité physique assortie d’une alimentation adaptée peuvent éviter bien des désagréments. Il est tout aussi important de penser, quelle que soit l’étape de la vie, à s’aménager des plages de détente, rien que pour soi, car le stress n’est pas anodin. Il a en effet des répercussions sur le risque cardiovasculaire avec l’amplification de la répartition abdominale des graisses, l’aggravation de l’ostéoporose et l’action sur le moral. Enfin, peut-être devons-nous, à l’instar des tribus indiennes, considérer cette période de la vie autrement, ne plus la voir comme un fardeau mais plutôt comme l’accomplissement de toute une vie et une véritable libération » résume le docteur Brigitte Letombe.
7- Vivez un nouveau printemps !
Autrefois, on parlait de « retour d’âge », comme le rappelle Elise Thiebault dans son livre sur la ménopause. Plus joliment, les traditions chinoises taoïstes voient dans cette période « le nouveau printemps de la femme » ou « l’art de relancer le tigre ». Et si vous adoptiez cette belle philosophie ? Voir les choses du bon côté, c’est le meilleur des placebos ! Fixez-vous des défis, prenez des nouveaux départs… dans votre vie professionnelle, privée ou sentimentale. Celle-ci ne fait peut-être que commencer ! « Au XVIIIe siècle, au théâtre ou à l’opéra, dans les salons ou à la cour, les hommes en quête d’aventures amoureuses cherchaient les femmes mûres, qui agitaient leur éventail pour chasser leurs bouffées de chaleur », rappelle Elise Thiebault. Libérées du fardeau de la maternité et des menstruations, un nombre conséquent de femmes, si elles étaient en bonne santé, trouvaient en effet un regain d’énergie, un goût ravivé pour les choses du sexe, tandis qu’elles étaient encore séduisantes et désirantes, mais protégées de la grossesse, devenue impossible.
« Le retour d’âge était la promesse de relations sexuelles avec des femmes averties et audacieuses, qui se hâtaient de cueillir les fruits mûrs de l’amour grâce auxquels elles voyaient reculer l’âge de la vieillesse. C’est le temps des veuves joyeuses, libérées du joug conjugal et des risques de grossesse. » Et si on en faisait autant ? Pas besoin forcément d’être veuve… Aude Hayot, la créatrice du podcast « La Fin des Règles », nous l’assure : aujourd’hui aussi, « les femmes sont plus heureuses à la ménopause, plus sûres d’elles-mêmes et de leurs choix malgré tous les symptômes et désagréments qu’elles vivent. » Et elle ajoute : « La ménopause c’est d’abord une reconquête de soi et les femmes en ont parfaitement conscience, je dirais que c’est la société qui ne le sait pas ! »
La cure Méno’Pause à Brides-les-Bains
Séjour conçu pour aider les femmes à gérer les impacts de la ménopause dans la vie de tous les jours et à retrouver la sérénité au quotidien.
Neuf jours, 27 soins thermaux et esthétiques spécifiques, accès aux infrastructures du Grand Spa Thermal de Brides-les-Bains. Ateliers cuisine (prévention cardiovasculaire et ostéoporose, qualité de la peau et alimentation), activité physique, outils pour gérer différents effets de la ménopause (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sautes d’humeur…) notamment en améliorant son sommeil et en régulant son stress, qui amplifie ces symptômes.
Date de début des sessions 2024 : les lundis à partir du 22 avril, puis tous les 15 jours. 1385 € les 9 jours hors hébergement.
Des livres pour aller plus loin :
Ménopause, andropause et autres aventures climatiques , Élise Thiébaut, Le Diable Vauvert, mars 2024, 20 € – Commander sur Amazon
50 ans et la vie est belle !, Virginie Florin, Larousse, mai 2024, 18,95 € – Commander sur Amazon
La Révolution ménopause. Face aux tabous, comment alléger votre tête et votre corps, Laurence Haura, Collection Dr Good, Solar, septembre 2023, 17,90 € – Commander sur AmazonLe podcast La fin des règles :
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