SOS, je ne comprends plus mon ado !

Blog SOS, je ne comprends plus mon ado !

Par Marie-Charlotte CLERF le

lol dans le sableMDR, PTDR, OMG… ou encore « t’inquiète », « il est swag » ou « j’ai l’seum », mais aussi « ma petite couille », « mon gros connard »… Non, je n’ai pas décidé de vous insulter, mais de parler « ado ». Compliqué pour les parents de comprendre le langage de leurs ados. Et compliqué de comprendre leurs abréviations. Comme si les ados souhaitaient ne pas être compris des adultes, bizarre… Bizarre, vraiment ? Décryptage.

 

Adolescents : comment se séparer des parents ?

L’un des signes les plus importants de l’adolescence, c’est la place que l’on donne aux copains, à « la bande ». Ils deviennent LA référence pour nos ados plus ou moins révoltés, à la place des parents (en tout cas dans ce qu’ils en disent, la réalité est un peu différente). Difficile alors pour les parents de trouver leur place.

Donc pour se séparer des parents (qui sont tombés de leur piédestal : aucun ado ne trouve plus sa mère « la plus jolie du monde », ni ne veut encore se « marier avec papa car c’est lui le plus fort »), il convient de rejeter leurs valeurs.parle poliment s’il te plait, dis bonjour à la dame, merci qui ?… » STOP ! on n’en peut plus de vos messages ! C’est bon, on les a COMPRIS »).

Et ce n’est pas tout : il s’agit également de trouver un langage identifiant le groupe. Un langage que seuls les ados connaissent, une sorte de signe de reconnaissance et d’appartenance. D’ailleurs, rappelez-vous lorsque vous-même étiez ado, n’avez-vous jamais parlé « verlan » ?

A chaque génération son langage

Aujourd’hui, l’ère du numérique et des SMS a fourni les abréviations. Certaines commencent d’ailleurs à dater.  Le film « LOL » est sorti… en 2008 (lol = laughing out loud) ! Peu après sont arrivés les MDR et PTDR (= mort de rire et pété de rire),  et aujourd’hui nous sommes plus dans l’ère de la BFF (best friend forever) ou de OMG (oh my god !). On constate que l’anglais a pris une part importante dans le langage abrégé de nos ados.

Le verlan n’a jamais perdu sa valeur : caillera pour racaille, relou pour lourd, teuf pour fête, et plus actuel tèje pour jeter, envoyer balader.

Mais ce qui est nouveau, c’est l’utilisation de gros mots dont ils s’affublent entre eux. Ils ne vous le diront pas, mais entre eux il en va des « connards,…. ». Quelle ne fut pas la surprise de cette maman quand son fils lui dit « p’tite couil.. , tu peux me donner… ». S’arrêtant net, il se repris « oh pardon maman ! je croyais parler à mon pote ». C’est « sympathique » vous diront ils. « On s’aime bien, t’inquiète (une autre de leur expression favorite), tout le monde se parle comme ça ! ». Oui, peut être, mais malgré tout, c’étaient des insultes il y a encore peu de temps !

Langage ado : leur faire comprendre la portée des mots

Ne pas tenter d’imiter : vous leur donneriez le « seum » et seriez ridicule. Le but, je vous le rappelle, est de se démarquer de vous, alors si vous tentez de parler comme eux, que peuvent-ils faire ? Se parler encore plus mal, pour que VRAIMENT, VRAIMENT vous leur fichiez la paix et ne tentiez plus de les imiter… Peu de risques en effet que les adultes s’affublent de ces surnoms « René la taupe » « petite bite » ou « gros du cul »…

Cependant, il me semble qu’il est important, en tant qu’éducateurs, de rappeler à nos enfants que les mots ont un sens et une valeur. Ce n’est pas la même chose de s’entendre appeler « chéri » ou « connard », même si le deuxième mot est dit gentiment.

Comme, en plus, les surnoms sont souvent trouvés par rapport à une caractéristique physique, morale ou sociale du jeune auquel ils s’adressent, c’est « appuyer là où ça fait mal » (il n’y a pas de fumée sans feu dit-on aussi…). Appeler quelqu’un de mince « mon gros » risque de faire moins mal que « mon gros » répété à quelqu’un qui souffre d’obésité. Et fera semblant de rire pour ne pas être ridicule, pour ne pas être rejeté par le groupe, avant, peut être, de pleurer le soir chez lui, ou de s’endurcir pour ne plus sentir la souffrance.

Il me semble qu’il serait bon de rappeler ces éléments à nos ados. De leur apprendre à se mettre à la place de l’autre, par exemple en disant « et si toi tu étais en surpoids, et que toute la journée je t’appelais « mon gros », comment le prendrais tu ? ».  Sans oublier que c’est étiqueter les gens que de faire cela. Or on le sait, le poids des étiquettes est lourd, très lourd : il faut ensuite beaucoup de temps, de patience, de volonté pour réussir à s’en sortir.

Alors prenons le temps de rappeler ces quelques règles de bon sens à nos ados. Peut être qu’ils nous enverront promener, mais croyez-le, ce que vous dites a de la valeur pour eux et peut les faire réfléchir. Même s’ils ne vous l’avoueront jamais.

Et pour finir, quelques expressions utilisées en ce moment par les ados et traduites, non pas pour les utiliser, mais pour s’amuser !

C’est swagg vient de l’anglais «to swagger » : se pavaner. S’utilise pour dire c’est cool, c’est classe.
C’est chelou : c’est louche
Téma : mater, regarder.
Meuf : femme
Pécho : sortir avec (coucher avec)
Relou : lourd, qui prend la tête.
Teuf : fête.
Tune : argent
Vénère : verlan de énervé.
WTF : abréviation de « what the fuck » : c’est bizarre…
Trop chambé : c’est un truc improbable
J’avoue : utilisé toutes les phrases, pour dire « OK » ou « c’est vrai »
J’ai le seum : ça m’énerve
Biatch : vient de « bitch » en anglais… disons gentiment « pétasse »
Vas-y : salut, à plus tard, au revoir

Vous avez des questions ? Marie-Charlotte Clerc vous répond sur notre forum de discussion.

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  1. merci beaucoup dorénavant je suis capable d’utiliser a ma guise le terme « swag »

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