Être prof, un fabuleux condensé d’humanité

Blog Être prof, un fabuleux condensé d’humanité

Par Bénédicte Flye Sainte Marie le

Etre prof film avis

Après Mon maitre d’école, Emilie Thérond continue son exploration de la vocation d’enseignant(e ) en signant Etre prof, un documentaire qui suit des professeures qui exercent dans les zones les plus reculées de la planète. Un opus magnifique qui mérite d’être regardé autant pour ses trois extraordinaires protagonistes que pour les messages qu’il véhicule.

Etre prof : l’histoire

Dans Etre prof, elles sont trois, habitent aux antipodes les unes des autres, mais ont la même passion : donner aux élèves auprès de qui elles travaillent, les armes pour apprendre jour après jour et grandir dans tous les sens du terme. Burkinabaise, Sandrine Zongo vient ainsi d’obtenir le diplôme de l’ENEP (École Nationale de l’Enseignement Primaire) et est envoyée, pour sa première affection, dans une école de brousse à six cent kilomètres de Ouagadougou où elle réside habituellement. Décontenancée au départ par les installations et le logement sommaires qu’on met à sa disposition, la classe très nombreuse qu’on lui confie, et le fait que sur les cinquante enfants, seule une poignée parle le français, elle va pourtant rapidement trouver ses marques et faire preuve d’une énergie à toute épreuve afin de les faire progresser.

Quant à Taslima Akter, professeure d’une vingtaine d’années qui vit dans le Nord du Bangladesh, elle enseigne à bord d’un bateau et se bat contre certains archaïsmes de la société qui veulent notamment que les filles soient mieux à la maison à aider leurs mères, que devant leurs ardoises, et qu’elles soient mariées sitôt pubères.

Enfin, Sveltana Vassileva, qui se déplace avec son mari éleveur de rennes, ses chiens de traineau et tout l’équipement nécessaire à l’agencement d’un établissement mobile, propose une école nomade aux petits Evenks dans les plaines glaciales et enneigées de la Sibérie.

A partir de quel âge ?

Etre prof sera conseillé à partir de 8 ans, pour bien saisir les enjeux de ce film, qui démontre qu’au-delà des savoirs que Sandrine, Taslima et Svetlana transmettent, c’est sont des avenirs qu’elles permettent de construire.

L’avis de MAFAMILLEZEN

Dans Mon maitre d’école, sorti en 2016, Emilie Thérond filmait avec émotion Jean-Michel Burel, dit « Bubu » son ancien instituteur, pendant les derniers mois qu’il passait auprès de ses élèves avant de prendre sa retraite. Elle nous livre une partition tout aussi bouleversante avec son film Être prof. Car les trois femmes qu’elle a choisi d’y mettre en exergue sont incroyables d’engagement et d’obstination comme si rien, même pas les obstacles pratiques et financiers (le froid en Sibérie, l’école qui n’a ni électricité ni fenêtre ni matériel dédié au Burkina-Faso, etc…), le poids des traditions et l’éloignement de leur famille, ne pouvait les dissuader de mener à bien leur mission pédagogique. Chacune a sa profession chevillée au corps.

Si dans le long-métrage Etre prof, porté par la voix de Karin Viard, tout évoque cette flamme qui anime les trois professeures, deux moments en témoignent tout particulièrement : celui où le petit Yves, l’élève de Sandrine qui avait commencé son année scolaire dans la plus grande des difficultés parce qu’il ne comprenait pas le français et peinait à suivre même les moins avancés de ses camarades, termine l’année scolaire en étant récompensé lors la remise des prix qui la clôture. Et lorsque, malgré son extrême jeunesse et sa frêle carrure, Taslima, féministe sans le revendiquer ouvertement, réussit à arracher à une maman bangladaise l’autorisation que Yasmine, sa fille qu’elle souhaitait voir convoler au plus vite avec un homme plus âgé, puisse poursuivre sa scolarité au collège. Pendant des mois, Taslima lui avait auparavant aussi livré bataille pour que l’adolescente continue à assister à ses cours.

La force de leur conviction, leur implication et les résultats qu’elles génèrent sont plus beaux à voir que n’importe quel happy end de fiction !

Être prof
Réalisé par : Emilie Thérond
Avec la voix de Karin Viard
Genre : Documentaire
Durée : 1h22
Sortie au cinéma le 5 octobre
Dès 8 ans

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