
« Trop ceci, et pas assez cela », les diktats de normes nous malmènent dès le plus jeune âge, et à l’adolescence, se sentir différent peut devenir très pesant. On a sélectionné pour vous des romans ados qui parlent des différences et questionnent les normes. Car on a tous et toutes une place à se faire dans ce vaste monde !
Swimming pool : comment trouver sa place dans un nouveau pays (Rageot)
Kasienka est polonaise et elle vient d’arriver en Angleterre avec sa mère. Mais la vie ici n’a rien d’une vie rêvée. Heureusement, il y a la piscine, il y a l’eau. Et dans l’équipe de natation, il y a William…Une histoire d’amour et de liberté sous la plume ciselée de Sarah Crossan.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Comment se construire un avenir dans un pays qui semble ne pas vouloir de nous ? Kasienka, une jeune fille polonaise d’une douzaine d’années, arrive en Angleterre avec sa mère pour rejoindre son père, parti des années plus tôt… mais une fois sur place, son père ne les y attend pas. Dans ce nouveau pays étranger, elle affronte l’isolement, les moqueries à l’école pour son accent et son apparence, et le harcèlement.
Pour échapper à cette dure réalité et canaliser sa colère, Kasienka se réfugie dans la natation, une passion qu’elle cultive intensivement à la piscine locale. À travers l’eau, elle trouve une forme de liberté et de force.
Le roman suit son parcours d’intégration, ses premières amours naissantes et sa quête d’identité. Écrit en vers libres, ce roman ado adopte une forme poétique qui rend le récit fluide et émouvant, comme les mouvements de l’eau.
Swimming pool, de Sarah Crossan, Rageot Poche, septembre 2025, 8 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : immigration / exil, harcèlement
À partir de 12 ans
Célèbre à en mourir : quelle place pour l’IA dans notre société ? (Syros)
Le visage d’une jeune fille apparaît simultanément sur tous les écrans du monde pendant quelques secondes : les smartphones, les télés, les ordinateurs et même les outils de surveillance militaire. Signe divin ou complot, les rumeurs les plus folles se mettent à enfler. Du jour au lendemain, Laura devient la fille la plus célèbre de la planète. Pourtant, avant cet événement renommé « l’Apparition », sa vie était celle d’une ado comme les autres. Elle-même ignore pourquoi elle se retrouve au cœur de ce piratage, qu’on attribue à une IA. Quand Laura se voit forcée de se retrancher dans la maison ultrasécurisée d’un milliardaire américain, elle décide de chercher à comprendre…
L’avis de MAFAMILLEZEN
Après le roman dystopique « Cogito » de Victor Dixen sorti en 2019, ce nouveau roman ado se penche également avec brio sur la problématique de la place de l’intelligence artificielle dans nos vies. Dans l’ouvrage de Dixen, le monde du futur est ultra-connecté, la population subit le diktat des IA. Ici, dans le roman d’Alain Gagnol, elles sont aussi ultra présentes, mais ont obtenu un statut de respectabilité. Les IA sont des ENUVI, entités numériques vivantes ayant une identité propre, comme chaque humain. Mais voilà qu’un bug mondial vient déstabiliser l’ordre établi et mettre en avant les faiblesses de cette société dopée à l’IA.
Lycéenne tranquille à Paris, Laura voit son visage s’afficher simultanément sur tous les écrans du monde. Exfiltrée de cours par l’armée pour assurer sa protection, elle est traquée par tous : si certains sont des admirateurs, d’autres (des incels) voient en elle une proie à abattre. Avec sa famille, elle est prise en charge par les Autorités puis confiée à un multimilliardaire américain, qui la prend sous son aile. Mais si cette protection n’était pas si altruiste que cela ?
Dans ce thriller angoissant, il est question de la célébrité et du revers de la médaille, de la manipulation de l’image et de ses conséquences, du pouvoir de l’argent… et au final, de la société dans laquelle on souhaite vivre. Glaçant !
Célèbre à en mourir, d’Alain Gagnol, Syros, septembre 2025, 17,95 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : IA, célébrité : rêve ou cauchemar
À partir de 13 ans
Entrouverte : l’histoire d’un amour bancal entre deux jeunes filles (Scripto)
Elza et Céleste s’aiment depuis la fin du lycée. Alors qu’elles entrent à l’université, elles peuvent enfin partager cette première histoire d’amour qui les fait pourtant souffrir. Céleste, extravertie et trop sensible, ne se sent jamais assez aimée. Elza, plus renfermée, se cherche et étouffe silencieusement. La vie d’adulte commence, les repères changent… mais comment avancer alors qu’on ne sait pas encore qui l’on est ?
L’avis de MAFAMILLEZEN
Ce roman pour adolescents est une histoire du quotidien d’un amour naissant, sublimée par une narration en vers. Zoé Le Priol nous propulse en douceur dans la vie d’un jeune couple, tout juste entré à la fac : Elza et Céleste. C’est d’ailleurs Elza qui dévoile, jour après jour, leurs émotions, leurs habitudes qui s’installent, leurs doutes, leurs amitiés, leur train-train quotidien.
Avec des flash back très réussis sur leur amour naissant au lycée, l’autrice interroge les relations amoureuses, la montée du désir et aussi le passage de l’adolescence à la vie adulte. Un tourbillon d’émotions !
Entrouverte, de Zoé Le Priol, Scripto, février 2025, 12,50 € – version numérique 8,99 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : homosexualité, amour, sexe
À partir de 13 ans
The Great Misfortune of Stella Sedgwick : peut-on forcer le destin ? (Slalom)
L’Angleterre de la fin du XIXe siècle offre peu d’opportunités à une jeune orpheline noire. Stella a la langue bien pendue et la plume acérée, elle est déterminée à se faire une place en tant que journaliste dans l’un des grands quotidiens londoniens. Or une chance inespérée soudain lui sourit, qui fait basculer sa vie. Stella devient du jour au lendemain l’héritière la plus convoitée de la capitale. La voilà à devoir tout à la fois faire son entrée dans la haute société, tenir tête aux prétendants qui affluent et affronter le racisme des gens qui l’entourent. Au milieu de ces turbulences, Nathaniel devient son point d’ancrage. Ami perdu de vue depuis l’enfance et héritier légitime du domaine de Stella, leur relation est houleuse, malgré une complicité presque… amoureuse ?
L’avis de MAFAMILLEZEN
Ce roman ado sort de l’invisibilité les femmes racisées de l’époque victorienne en Angleterre. À travers le parcours de Stella, jeune femme d’origine jamaïcaine qui a décidé très tôt dans la vie qu’on ne lui marcherait pas sur les pieds, c’est un hommage à toutes ces femmes dont on ne parle jamais. Bien sûr, il s’agit d’une fiction, mais l’autrice s’est appuyée sur de longues recherches sur cette période de l’histoire pour donner la parole à ces femmes.
Quand on découvre Stella, elle ne croit pas en l’amour et aux futilités de la bonne société londonienne (badinage, opéra, belles robes, etc.). Mais l’annonce d’un héritage improbable va rebattre les cartes et faire découvrir à Stella un monde qu’elle méconnaît. Le roman offre alors un tourbillon de rebondissements, entre romance, destin personnel, émancipation et critique sociale. Si votre ado aime l’univers de Jane Austen, elle sera comblée par cette lecture !
The Great Misfortune of Stella Sedgwick, de S. Isabelle, Slalom, juin 2025, grand format 19,95 € – version numérique 14,99 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : racisme, pouvoir, féminisme
À partir de 13 ans
Veda s’en va : un roman initiatique sur une quête d’identité (Albin Michel)
« Chaque fois que je vois Frankie, mon ventre se tord, comme si j’avais très faim. Sauf que je ne pourrais rien avaler. Je l’ai aimée en une seconde. Mais avant de vous parler de Frankie, des drag-kings et de pourquoi j’ai décidé d’embarquer sur un voilier d’exploration glaciaire, il faut que je vous parle de l’enveloppe. Celle sur laquelle j’ai écrit « Bye bye Dunkerque ». C’était le soir de mes dix-sept ans. »
L’avis de MAFAMILLEZEN
Comment trouver sa place et oser l’assumer quand on ne correspond pas aux codes sociaux qui nous entourent ? Alors qu’elle est en première, Veda vit des montagnes russes côté émotions. Sa meilleure amie s’est suicidée, son crush n’est peut-être pas celui dont elle rêve, ses aspirations pour l’avenir sont plus que vagues. Véda rêve d’un avenir qui lui ressemble vraiment, mais elle se sent prisonnière de sa routine à Dunkerque.
Tout bascule avec l’arrivée de Frankie, une nouvelle lycéenne venue de Berlin : ouverte, lesbienne assumée et artiste de drag king. Cette rencontre bouleverse l’existence de Véda, qui va peu à peu se découvrir, s’affirmer et explorer ses sentiments naissants.
Au-delà d’une romance queer tendre et addictive, ce récit d’apprentissage aborde avec sensibilité les thèmes de la famille, de la liberté, de l’audace et des rencontres qui changent tout. Il est aussi question d’amitié, de deuil, de choix. La vie est là, avec ses peines et ses joies, et le roman nous invite à être nous-mêmes.
Veda s’en va, Sarah Maeght, Albin Michel Jeunesse, mars 2025, grand format 16,90 € – version numérique 11,99 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : homosexualité, identité, passage à l’âge adulte
À partir de 13 ans
Hyper : un roman ado émouvant sur la santé mentale (PKJ)
Miriam tient deux journaux intimes : l’officiel pour sa mère et l’officieux qui contient toute la vérité… ou presque. « Je ne suis qu’une grousse de dix-sept ans. C’est Dimitri, un mec de ma classe, qui a inventé le terme. Grosse + rousse = grousse. C’est aussi lui qui a lancé mon surnom officiel : » MiamMiam » au lieu de » Miriam « . Bien trouvé, non ? Et sinon, je m’habille comme un maître-chien, parce que ma mère dit qu’avec ma morphologie, faut éviter les motifs et les couleurs. Je hais le lycée. Au pire, on m’y déteste, au mieux, on m’y méprise. J’ai le coeur dur et la peau molle alors que ça devrait être l’inverse. Je m’aime pas. Je m’aime plus. Alors je veux juste rompre. »
L’avis de MAFAMILLEZEN
Miriam sait soigner les apparences : en thérapie suite à une tentative de suicide, elle doit tenir un journal quotidien pour libérer sa parole… et elle doit tenir ce carnet de bord, en double exemplaire : l’un, rédigé pour plaire à sa mère, l’autre, beaucoup plus trash avec ce qu’elle ressent vraiment. Et la différence de ton et de sentiments est abyssale !
Comment survivre quand on pense que chaque jour est le pire qu’on puisse vivre ? Comment faire face à la grossophobie qui rythme son quotidien ? Comment vivre quand on se sent fracassée ? Que cache Miriam au plus profond d’elle ?
Hyper, c’est l’histoire d’un chagrin incommensurable, d’une perte, d’une colère enfouie, d’une relation mère/fille sur le fil du rasoir. C’est un cri de détresse XXL. Ce roman valorise le travail d’un accompagnement quand la santé mentale vacille, sans enjoliver la situation. Il est hyper émouvant et salutaire !
Hyper, Emilie Chazerand, PKJ, mai 2025, 16,50 € – version numérique 11,99 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : thérapie, mensonge, santé mentale
À partir de 13 ans
You could be so pretty – La beauté a un prix – Et quelqu’un doit le payer : une dystopie sur le culte de l’apparence et du porno (Nathan)
Dans le monde de Joni et de Belle, il n’y a que deux options lorsqu’on est une fille. La première : accepter de se transformer pour répondre aux envies masculines et espérer, comme Belle, être remarquée pour sa beauté. Peu importe les sacrifices, la douleur, les agressions, tant qu’on suit la Doctrine… La seconde est de faire comme Joni : casser les codes pour être juste soi-même… au risque de tout perdre. Famille, amis, avenir, en somme toute existence sociale. Une troisième voie est-elle possible, celle de la révolution ?
L’avis de MAFAMILLEZEN
Dans un monde où la beauté est une obligation imposée par « la Doctrine », les filles n’ont que deux choix : se conformer ou se rebeller.
Belle Gentle est l’incarnation de la conformité à cette doctrine. Elle suit scrupuleusement les règles : elle applique quotidiennement son « Masque », participe aux « Cérémonies » où les plus jolies sont couronnées et récompensées, et aspire à avoir une vie bien payée grâce à une silhouette irréprochable. À 17 ans, elle est sur le point de remporter la grande Cérémonie et d’accomplir sa destinée. Mais sous cette façade parfaite, la pression est insoutenable : normes corporelles impossibles, violence sexuelle normalisée, et un culte de l’apparence qui brise les esprits.
Joni est son opposée : une « Gênante » qui refuse de se maquiller, rejette les rituels de la Doctrine et travaille dur pour s’échapper vers « l’Éducation » – un campus universitaire où la liberté intellectuelle est de mise. Rejetée par la société, elle a choisi de vivre à la marge pour rester elle-même.
Mais dans la vie, rien n’est figé. Avec un twist qu’on ne dévoilera pas ici, l’histoire explore comment la beauté devient une arme de contrôle, et combien ce monde dystopique ressemble étrangement au nôtre.
Holly Bourne, l’autrice, excelle à disséquer les pressions invisibles sur les jeunes filles : les standards de beauté toxiques, le body shaming, les troubles alimentaires, le porno banalisé, le sexisme. Elle apporte aussi une note d’espoir, véritable plaidoyer pour faire bouger les lignes grâce à la solidarité, la bienveillance et la sororité.
Un roman ado militant qui secoue et invite la société à faire une introspection avant que les femmes soient broyées par les injonctions qui les étouffent à petit feu.
You could be so pretty – La beauté a un prix – Et quelqu’un doit le payer, de Holly Bourne, Nathan, juin 2025, 17,95 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : diktats de la beauté, adolescence
TW : porno, violences sexuelles, troubles alimentaires
À partir de 14 ans
Very bad romance : un roman qui détricote la dark romance (Le Muscadier)
Angèle est lycéenne et fan de dark romance. Sur les réseaux sociaux, son pseudo est @thekoolgirl, et elle échange régulièrement autour de sa passion pour l’autrice Lara Nevens avec ses deux copines, Léa et Ayana. Quand Bradley, un nouvel élève aux allures de bad boy, apparaît dans sa classe, c’est le coup de foudre. La réalité rejoint la fiction mais, bientôt, le rêve devient un cauchemar.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Si votre ado s’est lancée dans la lecture de dark romance ou avant qu’elle ne le fasse, offrez-lui ce roman tout en nuances de Mabrouck Rachedi. Il raconte l’histoire de trois ados, archifans de ce type de littérature (en cachette), qui vont se découvrir dans la vraie vie après avoir échangé en ligne durant des mois sur leur dernière lecture. Leur obsession ? Les bad boys torturés, les relations intenses, les clichés romancés. Sauf que la réalité n’a rien d’un roman. Et la suite ne va pas se dérouler comme prévu.
Durant la lecture, on alterne des courts chapitres de dark romance et des chapitres de leur quotidien. Tout tourne autour de l’impact de ces lectures sur le choix des jeunes filles.
L’auteur interroge sur les relations toxiques, les red flags, les fantasmes, l’emprise. Dans un monde où les tropes de dark romance cartonnent, ce roman pose des questions essentielles et tente d’y répondre : pourquoi ces histoires plaisent-elles autant ? Comment façonnent-elles nos attentes amoureuses ? C’est un appel à ouvrir les yeux, sans jamais être moralisateur.
Very bad romance, Mabrouck Rachedi, Le Muscadier, septembre 2025, 16,50 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : influence de la dark romance, patriarcat
À partir de 13 ans
Hé, petite ! : un roman sur les complexes (La Martinière Jeunesse)
Comment s’imposer quand on mesure 1,47m ? Yaël Hassan revient sur ce complexe qui a marqué son adolescence. Très tôt, les médecins lui expliquent qu’elle ne fera jamais plus d’1,50m. Quand l’adolescence pointe le bout de son nez, elle voit tout le monde grandir, sauf elle, « Pitchounette !« . Au collège, elle ne supporte plus qu’on la réduise à sa petite taille. Sa colère et sa détermination atteignent des sommets. Son objectif ? Prouver que la taille ne détermine en rien la grandeur d’une personne.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Avant d’être une immense autrice pour la jeunesse, Yaël Hassan a bataillé ferme avec sa taille (1,47m). Alors qu’elle se sentait à l’aise et bien dans sa peau quand elle était une jeune enfant, l’autrice raconte combien son complexe de taille s’est développé et lui a pesé, de son entrée à l’école jusqu’à la fin du lycée. En cause ? Les remèdes « miracles », les petites remarques « pour rire », les injonctions de la société à être dans la « norme », etc.
Avec humour et tendresse, Yaël Hassan évoque les moqueries des camarades, les moments de doute, mais aussi les adultes bienveillants qui l’aident à traverser ces années compliquées. Pas de misérabilisme ici : c’est dynamique, candide, et ça se termine sur une note positive. Aujourd’hui, tout va bien, et elle est toujours aussi petite, mais sa taille ne la définit plus.
Cette autobiographie, directe, sensible, est un condensé d’optimisme pour tous ceux et celles que l’on fait se sentir différent ou différente. Chaque école devrait avoir son exemplaire !
Hé, petite !, Yaël Hassan, La Martinière Jeunesse, février 2025, 10,90 € – version Kindle 7,99 € – Commander sur Amazon
Sujets abordés : complexe de taille, adolescence
À partir de 10 ans
Hikikomorie : comment trouver sa place dans un monde si dur ? (Albin Michel)
Sasha est une hikikomori : comme des milliers de jeunes, cela fait des mois qu’elle n’a pas mis le pied hors de sa chambre, ni croisé un regard. Bientôt, elle fêtera ses 16 ans, mais impossible pour elle de rejoindre sa famille pour déguster le traditionnel gâteau. Que s’est-il passé pour qu’elle s’enferme telle une princesse dans son donjon ? Pour qu’elle ait si peur de sortir ? Comment retrouver la Sasha joyeuse, fêtarde, libre ? Dans sa chambre, Sasha laisse venir à elle les souvenirs, les nouveaux amis, la tendresse. Parviendra-t-elle à reprendre le cours de sa vie ?
L’avis de MAFAMILLEZEN
Sasha, une adolescente de 16 ans est devenue une hikikomori – un terme japonais désignant ces jeunes qui s’enferment volontairement dans leur chambre pendant des semaines, des mois, voire des années, pour se protéger d’un monde extérieur perçu comme hostile et oppressant. Cela fait huit mois qu’elle n’a pas franchi le seuil de sa chambre, évitant tout contact, y compris avec sa famille. Ses parents, désemparés, ont tout essayé pour la faire sortir, tandis que sa petite sœur grandit de l’autre côté de la porte, dans une maison divisée par ce silence pesant.
À travers des flashbacks émouvants, ce roman ado dévoile progressivement les traumatismes et l’hypersensibilité de Sasha qui l’ont menée à cet isolement extrême. Dans le cocon de sa chambre, elle laisse affluer les souvenirs, rencontre virtuellement de nouveaux amis, et redécouvre la tendresse enfouie au fond d’elle. Mais arrivera-t-elle à s’en sortir ?
Sophie Carquain explore avec finesse ce phénomène sociétal et met en lumière les évolutions positives dans la prise en charge, comme les interventions psychologiques à domicile et les groupes de paroles entre jeunes.
Hikikomorie, Sophie Carquain, Albin Michel Jeunesse, octobre 2024, 14,90 € – version Kindle 9,99 €– Commander sur Amazon
Sujets abordés : solitude, isolement, relations aux autres, deuil
À partir de 13 ans
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