Le sommeil de l’ado expliqué aux parents

Blog Le sommeil de l’ado expliqué aux parents

Par Bénédicte Flye Sainte Marie le Mis à jour le 13/03/2021

comprendre sommeil ado

En matière de sommeil, votre ado vous donne l’impression d’être un extra-terrestre qui arriverait d’une lointaine galaxie ? Voici quelques clés pour combattre les idées reçues et comprendre la teneur de ses relations (pas si complexes) avec Morphée. 

C’est normal s’il faut lever votre ado au tractopelle le matin pour le collège/ le lycée et s’il dort jusqu’à treize heures le week-end. Et non, les grasses matinées extrêmement rebondies de la chair de votre chair ne sont pas un signe de mauvaise volonté, ni ne traduisent de problème physique ou psychologique de sa part. Si le réveil est un supplice pour lui du lundi au vendredi, et que vous avez le temps de faire un footing, les courses pour quinze personnes et vos comptes des six derniers mois avant qu’il n’émerge chaque samedi, pas de panique ! C’est juste que l’organisme de votre ado ne fonctionne pas de la même façon que celui du commun des mortels, notamment que le vôtre. On vous explique comment fonctionne le sommeil ado.

Sommeil ado… une question d’hormones

Le pic de sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil que le corps commence normalement à produire dans la soirée, lorsque la lumière décroit, survient plus tard dans la journée chez l’adolescent. Rien de plus normal, donc, dans le fait qu’il tienne une forme olympique à minuit moins le quart, quand vous avez déjà la tête sur l’oreiller (ou rêveriez de le faire). Le week-end, montrez-vous donc compréhensif s’il joue les prolongations sous la couette.

Vous pouvez même vous dire que c’est pour son bien : une étude du Stress Resarch Institute en Suède, publiée par The Journal of Sleep Research cette année, montre que les grasses matinées augmentent l’espérance de vie !

Lire aussi : Problème de sommeil ? Nous avons testé Homeband et Morphée pour mieux dormir

Votre ado est vraiment épuisé la semaine, ce n’est pas pour vous exaspérer

A cause du phénomène préalablement décrit, à quoi se rajoute l’influence des écrans dont nos juniors sont grands consommateurs et qui surstimulent leur cerveau en fin de soirée au moment où leurs neurones devraient effectuer leur retour au calme, il est très fréquent que les ados ne dorment pas assez. Ils ne se couchent qu’au moment où ils se sentent très fatigués, donc très tard et sont en revanche littéralement harassés quand le réveil fait entendre son cri odieux à l’aube, tout simplement parce qu’ils n’ont pas leur compte de sommeil.

Un sondage IPSOS de 2015 a montré qu’en moyenne, un adolescent dort 7 heures et 51 minutes, alors qu’il lui est conseillé d’en dormir au moins neuf. Sur une durée hebdomadaire, il lui manque ainsi l’équivalent d’un vol long-courrier passé à dormir ! D ‘où le « jet-lag », les somnolences et les déficits d’attention qu’il présente parfois ensuite dans la journée.

Faire démarrer les cours plus tard, une solution ?

Si elle est (très) loin d’être envisagée par l’Education Nationale, la bonne solution serait peut-être, pour respecter leur chronobiologie, de faire débuter leurs cours plus tard. En 2016, des travaux du Centre pour la Prévention et le Contrôle des Maladies et de l’Académie Américaine de Médecine du Sommeil, ont montré que si ce « départ décalé » n’avait pas de résultats très probants sur leurs performances scolaires, il permet néanmoins d’avoir des élèves plus en forme et plus investis. Et dans un pays où l’on peut obtenir son permis de conduire dès seize ans, il abaisse enfin notablement le nombre d’accidents de voiture.

Contrairement aux apparences, un ado ne peut pas dormir n’importe où

En bons parents, afin de lui permettre de profiter de nuits plus longues et plus réparatrices, vous pouvez certes vous montrer vigilants sur ses heures de coucher, veiller à minorer son usage des tablettes et autres téléphones en soirée (et lui demander de les mettre complètement sur off la nuit) et limiter sa consommation de boissons excitantes, type cola. Mais vous lui rendriez également un fier service en lui rachetant un lit plutôt que de le laisser dans celui qu’il a depuis qu’il a sept ans et dans lequel il se sent peut-être à l’étroit !

A travers leur protocole clinique Actijeune, le Professeur Damien Léger et le Docteur François Duforez du Centre du Sommeil de l’Hôtel-Dieu de Paris en 2014 ont constaté que leurs « cobayes » avaient gagné trente minutes de sommeil par nuit et se sont endormis deux fois plus vite à partir du moment où ils ont été pourvus d’une literie neuve et de grande taille…

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