C’est moi la maman/le papa à la maison : quand les parents laissent beaucoup de responsabilités à leurs ainés

Blog C’est moi la maman/le papa à la maison : quand les parents laissent beaucoup de responsabilités à leurs ainés

Par Milla Di Gregorio le

enfant ainé

Changer les couches, lire une histoire, préparer les repas, donner le bain… élever un bébé et un petit enfant en plus de l’amour que nous lui offrons, demande aussi beaucoup de temps et de responsabilités. Et pourquoi ne pas demander de l’aide à notre aîné si la différence d’âge le permet ? Une bonne ou une mauvaise idée ?

Avons-nous la même relation avec chacun de nos enfants ?

D’une manière inconsciente, la relation que nous avons avec chacun de nos enfants n’est pas la même et cela façonne leur personnalité, leurs habitudes et leur comportement. Notre enfant ainé est pour nous une découverte, le pas vers notre transformation en parent, il nous aide à apprendre et à comprendre beaucoup sur nous-mêmes. Les soins permanents, les pleurs, les nuits courtes, la compréhension de son comportement… Avec lui nous apprenons à devenir parent tout en cherchant à nous occuper de lui de la meilleure manière possible. C’est l’aîné qui donne le rôle de parent aux parents.

Le premier enfant de la fratrie découvre rapidement qu’il est très important pour ses parents et qu’il reçoit toute leur attention et affection. Il n’a pas besoin de partager l’amour de ses parents avec un frère ou une sœur, et il vit une relation dans la plupart des cas sereine avec sa famille. Pour les parents, l’ainé est souvent l’objet de toutes les projections et doit être parfait – il doit être beau, bien habillé, poli, bon exemple pour ses frères et sœurs.

Avec l’arrivée du deuxième enfant, les parents se sentent plus détendus, il y a moins d’inconnu et la pression qu’ils exercent sur eux-mêmes est moindre. Le deuxième enfant et tous ceux qui suivront ne seront plus l’enfant « unique ». Contrairement à leur aîné, ils n’auront jamais leurs parents « pour eux tout seuls ». Une attention particulière doit être portée aux enfants arrivés après l’ainé, surtout s’il s’avère un leader, pour éviter que ses sœurs et frères vivent dans son ombre. Les parents doivent leur expliquer à tous que chacun d’eux a sa propre place dans la famille, qu’ils sont des personnalités différentes, mais qu’ils sont tous autant aimés.

être l'ainé de la fratrie

Quand l’aîné devient deuxième parent

Aujourd’hui les parents sont souvent exposés à un stress permanent de la part de la société qui conditionne leur rôle – ils doivent avoir du temps pour leurs épanouissement personnel et leur vie professionnelle, et être parfaits en tout. Au moment où les parents commencent à tomber dans le piège de cette perfection, s’aperçoivent que d’être parfait n’est pas aussi une bonne chose. Il y a beaucoup de personnes qui par obligation et à cause d’un programme surchargé, s’investissent beaucoup plus dans leur travail, que dans la famille où les jugements sont moins difficiles à accepter.

Un jour, on découvre que notre bébé pleure moins quand notre ainé lui parle, lui fait un câlin et lui sourit. Un instant magique qui nous fait du bien de voir nos enfants aussi proches, mais aussi un moment qui nous permet de mettre la table, de faire le programme de la semaine ou juste d’avoir quelques minutes pour soi. En grandissant, on se voit confier des responsabilités différentes à notre premier enfant – donner un coup de main avec le bain du bébé, changer sa couche, étendre son linge, faire son lit, le bercer pour l’endormir, ou bien juste le surveiller quelque temps… Plus l’ainé prend soin du reste de la fratrie, plus les parents trouvent le temps d’avoir d’autres occupations ou de se reposer. Parfois, l’enfant ainé devient un vrai pilier des parents.

Il y a des cultures et des familles où l’enfant ainé hérite du « devoir » de s’occuper de ses frères et soeurs – une fonction qui peut le transformer en enfant autoritaire et quelque part responsable du sort de ses frères et sœurs. Observez le comportement de vos enfants et si un tel rapport hiérarchique commence à s’installer, intervenez pour préserver la bonne entente familiale.

ainé de la fratrie

 

Bénéfices et points d’attention à avoir envers l’aîné, le chef de la fratrie

Etre le premier né de la fratrie peut avoir des avantages, mais peut aussi entraîner certains déséquilibres qui méritent votre attention afin de faire perdurer l’harmonie familiale et l’épanouissement de chacun.

Les avantages à être l’aîné de la fratrie :

  • Les responsabilités que l’on confie à l’aîné permettent d’élargir ses capacités et connaissances sur la vie quotidienne
  • Il gagne de la maturité
  • Il peut avoir une relation plus mûre avec ses parents

Les points à surveiller :

  • Donner plus de responsabilités à l’aîné peut donner un sentiment d’inégalité aux autres enfants et peut impacter leurs relations ainsi que celles avec leurs parents, notamment avec la naissance de la jalousie
  • Trop de responsabilités peut amener l’aîné à se sentir plus parent qu’enfant, et il pourrait manquer de moments d’insouciance avec ses frères et sœurs
  • Lorsque les parents sont peu présents, l’ainé peut compenser cette absence et exercer à tort son autorité

Comment favoriser une bonne entente entre ses enfants

Il n’y a rien de mieux pour une famille que de vivre dans l’amour et dans une ambiance sereine qui favorise un bon développement des enfants, et une vie de famille épanouie au quotidien. Apprendre à ses enfants à vivre dans la coopération est très important non seulement pour la relation entre eux, mais aussi pour leur future vie d’adulte.

Avant l’âge de 6-7 ans, vous pouvez faire participer votre ainé dans certaines petites tâches comme mettre et enlever les couverts de son petit frère ou sœur, lui donner le repas, jouer avec lui/elle au moment du bain, lui raconter une histoire, lui chanter une chanson… Vous l’aidez ainsi à devenir plus autonome et favorisez la bonne relation entre lui et son cadet.

Plus grand, vous pouvez confier un peu plus de tâches à votre enfant, comme de surveiller quelques instants son frère ou sa sœur, en faisant attention de ne pas abuser de son aide et et de sa patience.

La différence d’âge entre vos enfants joue aussi un rôle dans les relations entre la fratrie. Il y a un risque de rivalité entre les enfants si l’écart d’âge n’est pas très important. « L’autorité » de l’ainé serait mieux acceptée s’il a au moins de 5 ans de plus que son cadet.

Tout châtiment corporel (fessées, gifles, etc…) et psychologique (cris, humiliations, punitions…), peu importe la perception des parents sur l’éducation, sont à proscrire. D’une part, punir son ainé pour les erreurs de ses frères et sœurs sous prétexte de donner un mauvais exemple va à l’encontre de l’éducation bienveillante où chaque enfant doit comprendre ses propres erreurs pour apprendre à les éviter. Et d’une autre part, la manière dont nous éduquons notre premier enfant, posera la ligne d’éducation sur nos autres enfants.

bonne entente fratrie

Comment établir un bon équilibre entre nos enfants et dans la famille ?

A la recherche de l’harmonie et du bon équilibre dans la famille, nous devrions d’abord être bien avec nous-mêmes. Concilier notre vie personnelle et professionnelle n’est pas impossible, à condition d’être concentré sur le moment présent. Consacrer du temps à chacun de vos enfants et jouer avec eux, sans être pressé ou penser à ce que vous devez faire plus tard, rendra vos enfants très heureux.

La relation que vous avez avec votre aîné est très importante, c’est vous qui posez les règles de la bonne entente. Vous pouvez compter sur lui sans trop le responsabiliser ni le faire culpabiliser, il est avant tout un enfant et il a besoin de vivre son enfance en tant qu’enfant. Il est bien de le soutenir et de le valoriser, de lui montrer que son travail est apprécié et que vous êtes fier de lui. Savoir que bientôt il pourra jouer avec sa petite sœur ou son petit frère sans être considéré en tant que « deuxième parent », mais comme un enfant comme les autres, donnera plus de sens et l’envie d’offrir son aide spontanément, tout en développant son autonomie.

Considérer et aimer ses enfants de la même manière crée une complicité entre eux et leur donne aussi l’exemple de l’harmonie et de l’équilibre de la famille. Le terreau le plus fertile au développement des enfants c’est l’amour.

Milla Di Gregorio – Psychopraticienne

Milla est spécialisée en parentalité, adoption et traumatismes psychologiques. Formatrice et conférencière, elle reçoit des adultes, adolescents, parents et futurs parents.

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