
Qui dit « rentrée scolaire », dit forcément « organisation » et « to do » liste. Finies les vacances, il faut se remettre dans le bain. Vous êtes à jour sur les fournitures scolaires, les inscriptions au sport, les rendez-vous médicaux, la tenue de rentrée tant demandée par vos loulous. Vous avez également géré le coiffeur pour la coupe de rafraichissement. Bravo ! Parlons maintenant de l’organisation familiale. Surtout après une séparation, vous devez penser et organiser l’échange des enfants. Voilà un sujet qui peut vite être conflictuel s’il n’est pas bien défini.
C’est quelquefois le sujet que vous mettez de côté car vous savez déjà que cela ne va pas être si simple. Trop d’émotions à gérer, vous ne voulez certainement pas croiser votre ex. Tout vous semble insurmontable et vous ne savez pas comment y remédier. Alors étape par étape, je vous explique ce qui peut coincer et je vous suggère quelques astuces qui peuvent vous aider pour cette organisation familiale. Vous serez alors fin prêt à attaquer la rentrée.
Une bonne organisation familiale nécessite un cadre
Pourquoi passer devant un juge aux affaires familiales ?
La séparation est une véritable épreuve dans la vie de famille. Tout le monde en prend pour son grade : celui qui est quitté, celui qui quitte et bien sûr les enfants. Je vous conseille de passer devant un juge aux affaires familiales (JAF). Il mettra les choses à plat concernant les enfants. Même si vous n’avez pas été mariés et même si vous vous quittez en bon terme. Le JAF va fixer un cadre et les modalités de garde et de gestions financières.
Si les parents sont à l’avance d’accord, cela ne sera qu’une simple formalité. Pour autant, passer devant le juge peut s’avérer utile pour les mois ou années à venir. Il veillera à ce qu’aucun parent ne soit lésé. Il s’assurera qu’il n’y a pas de pressions psychologiques exercées par l’un ou l’autre des parents. En effet, celui qui prend la décision de partir se sent souvent fautif. Il peut minimiser ce dont il a besoin pour bien s’occuper de ses enfants. Celui qui est quitté peut-être en colère et faire comprendre qu’il ne laissera rien. Une situation momentanément déséquilibrée psychologiquement et émotionnellement. Il faut donc quelqu’un de neutre.
Avant l’étape du juge, vous pouvez faire appel à un médiateur et trouver un terrain d’entente. Le juge tranche avec les éléments en sa possession. Il se peut que cela n’aille pas dans votre sens. Un sentiment d’injustice vous submerge. Cela peut vous prendre du temps pour digérer cette décision.
Quand les émotions compliquent l’échange des enfants
Peu importe le mode de garde, il faudra s’organiser pour l’échange des enfants sur un rythme régulier. Lors de l’échange, c’est bien souvent vos émotions qui vont parler à votre place. Il y aura comme de l’électricité dans l’air. Vos attitudes, vos remarques, le ton utilisé, vos mimiques vont dominer les échanges. Dans des cas extrêmes, il peut y avoir des violences verbales et/ou physiques.
L’organisation familiale doit être bénéfique pour tout le monde
Pour éviter de subir une situation et rendre l’échange des enfants serein, il faut respecter et s’adapter aux contraintes de chacun. Voici 3 suggestions qui vous aideront à modeler éventuellement le cadre que le juge a fixé pour vous.
Adapter le jour de la garde
Le mode de garde a peut-être été fixé du dimanche au dimanche ou du vendredi au vendredi pour une garde alternée. Sachez que le JAF fixe un minima et un cadre. Vous pouvez très bien convenir l’un et l’autre de choisir un autre jour. Certains ne vont pas aimer se voir à la fin du week-end et préféreront le vendredi par exemple. Le mercredi peut s’avérer être plus convenable suivant les situations professionnelles ou personnelles.
Choisir un lieu neutre pour l’échange
Vous n’êtes pas obligés de vous rendre au domicile de l’un ou l’autre. Vous pouvez très bien choisir d’un commun accord d’aller chercher vos enfants chez la nourrice, la crèche ou à l’école le soir. Ce sont des endroits neutres et vous éviterez de vous croiser. Vos enfants seront moins tiraillés entre la tristesse de quitter un des parents et la joie de voir l’autre. L’enfant aura eu le temps de penser à autre chose avant de voir le deuxième parent.
Les zones de rencontre sécurisées
En cas de violences verbales ou physiques, il y a un processus qui est encore en phase d’expérimentation. C’est un lieu de rencontre nommé « Zone de rencontre neutre ». Cet emplacement est stratégique, filmé par des caméras et relié directement à la gendarmerie. A ce jour, il n’y a que 5 communes de concernées par ce système. Espérons que cela se développe rapidement pour permettre aux familles dans le besoin de les utiliser. Sans ces zones, vous pouvez tout même décider d’échanger les enfants en face du commissariat. C’est plutôt dissuasif pour des comportements à débordement.
Se détacher pour moins subir sa propre situation
Le vrai sens du détachement
Le détachement, ce n’est pas être détaché des gens et n’en avoir plus rien à faire. Le détachement, c’est la fin des réactions disproportionnés, la fin des emprises émotionnelles excessives.
L’histoire d’Elodie
Je vous livre l’histoire d’Elodie. Elle a eu du mal à accepter que son ex ne prenne pas leur fille comme le jugement le stipulait. Elodie a fait des séances de coaching. Elle voulait se sentir apaisée en travaillant sur ses émotions qui la submergeaient. Elle n’arrivait pas à contenir sa colère à chaque fois que son ex venait chercher leur fille. Des reproches, du sarcasme fusaient devant l’enfant. Cela rendait l’échange compliqué et une anxiété s’installait plusieurs jours avant le moment de l’échange.
Quand les décisions ne sont pas respectées
Le juge avait accordé la garde à Elodie et le papa avait sa fille un mercredi et un week-end sur deux. Une pension alimentaire a été également fixée. Après quelques mois, le papa n’a plus pris sa fille les mercredis. Il la voyait seulement sur ses week-ends. Il évoquait des raisons professionnelles à ces empêchements. Ce rythme s’est finalement installé de façon définitive. Elodie lui a rappelé plusieurs fois que ses obligations étaient de la prendre un mercredi sur deux.
Par la suite il a stoppé le paiement de la pension alimentaire et les week-ends sur deux sont passés à un week-end par mois. Difficile pour Elodie de rester impassible. Elle s’est renseignée auprès d’une avocate. Celle-ci lui a répondu que les mercredis sur deux ne sont pas une obligation. C’est le minimum fixé par le juge. Si les ex-conjoints s’entendent bien, le père peut même voir sa fille plus qu’un mercredi sur deux. En revanche la mère ne peut pas lui enlever son droit de voir sa fille moins d’un mercredi sur deux. C’est la nuance. Si le père ne veut pas prendre sa fille au minimum de ce que la loi lui autorise, il a le droit.
Bien sûr en ce qui concerne la pension alimentaire, c’est une obligation et il a dû rembourser ce qu’il n’avait pas versé.
Trouver son équilibre
Elodie a su apprendre à se détacher. Elle a travaillé sur cette colère, pour la comprendre, la maitriser et l’apaiser. La solution d’aller chercher l’enfant à l’école directement et ne plus se voir a été salvatrice. Ils ont trouvé leur rythme pour se préserver et préserver leur fille.
Alors pour cette rentrée essayez de penser une organisation pour que tout le monde s’y retrouve. Il faut des aménagements et parfois des compromis. Certaines personnes ne seront pas prêtes à faire ces efforts. Elles appliqueront de facto ce que le jugement stipule. Elles ne voudront pas arranger l’autre parent, car pour elles, qui dit « arrangement » dit « faveur ». Mon conseil dans ces cas-là ? Ce qui est valable aujourd’hui, ne l’est pas demain. Vous pourrez proposer plus tard ce changement si vraiment vous sentez un frein à ce jour. Ne forcez pas les choses et laisser passer le temps. Il y a des blessures qui mettent du temps à cicatriser. Il faut que chacun travaille sur soi pour être dans l’acceptation d’un quelconque changement.
Je vous souhaite une belle rentrée.
Estelle Jouquan est coach de vie. Maman de 2 enfants et belle maman de 3, elle a également grandi avec des parents séparés depuis l’âge de 6 ans. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est orientée vers le coaching familial avec une prédisposition pour le coaching en famille recomposée.
Par son expérience de vie, elle comprend les problématiques que traversent les enfants avec des parents séparés. Mais également les problématiques de couples, de coparentalité et tout ce qui peut être source de conflits. Elle propose des accompagnements personnalisés à distance.
Pour la contacter : www.jedeveloppement.fr/
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