Peut-on vraiment rendre ses enfants heureux ?

Blog Peut-on vraiment rendre ses enfants heureux ?

Par Marie-Charlotte CLERF le

rendre ses enfants heureux

Lorsque l’on interroge les parents sur ce qu’ils souhaitent le plus pour leurs enfants, la réponse est presque toujours la même : « qu’ils soient heureux ». Peut-on rendre nos enfants heureux ? Ou peut-on simplement leur donner les outils qui leur permettra d’être heureux… ou non… ?

Rendre ses enfants heureux : ce qui est du ressort des parents

1 – Aimer ses enfants de façon inconditionnelle

Pouvoir dire à son enfant : « je t’aime, tel que tu es, quoi que tu fasses, qui que tu deviennes et ce 24h sur 24 » est le plus beau cadeau qu’on peut leur faire… pour leur apprendre à s’aimer.

2 – Mettre un cadre bienveillant

Cela sécurise les enfants de savoir qu’à la maison, il y a des interdits, des choses « non négociables », d’autres qui sont « négociables » et des choses « libres »… comme dans la vie. Sans cadre, l’enfant se sent perdu, abandonné, pas aimé… Un cadre trop restrictif lui donne le sentiment qu’il n’est pas capable de décider par lui-même, qu’il est « nul » et donc ce n’est pas très adapté pour le bonheur !

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3 – Leur faire vivre les conséquences de leurs actes

Par exemple lui faire réparer ses bêtises, au lieu de le punir, souvent de façon peu adaptée car fait sous l’effet de la colère, pour lui permettre de comprendre ce qu’il fait de mal…et de bien… et pour lui permettre de réparer.

4 – Leur apprendre à surmonter leurs échecs

« Echouer, c’est s’arrêter avant d’avoir réussi »… Vivre un échec comme définitif rend pessimiste et malheureux. Aller chercher en soi les ressorts pour rebondir est un bon outil vers le bonheur.

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5 – Les encourager

Dans les moments difficiles, croire en ses enfants (sans faire peser non plus des attentes irréalistes sur leurs épaules). Même quand le monde entier ne croit plus en eux, leur dire et leur redire qu’avec des efforts, en changeant quelque chose dans leur comportement, vous savez qu’ils sont capables de réussir.

6 – Les aider à vivre leurs rêves

Sans jugement sur leurs rêves… Votre enfant rêve d’être astronaute ? Comment l’aider ? Il rêve d’être chanteur ? Comment l’accompagner -sans oublier de « sécuriser » son avenir. Par exemple en disant « si tu as les capacités de devenir chanteur, je t’aiderais. Mais comme peu de chanteurs vivent de leur activité, j’ai besoin que tu « assures tes arrières » avec une formation qui t’aidera à vivre au quotidien. Que veux-tu faire comme études ? »

7 – Les valoriser

Sans les comparer, être capable de leur dire ce que l’on aime chez eux, les efforts que l’on a remarqués qu’ils ont fait… même s’ils ne sont pas suivis de résultats… Reconnaitre leurs forces, leurs atouts, leurs spécificités… pour qu’ils sachent s’appuyer dessus.

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8 – Ne pas les enfermer – ou les laisser être enfermés – dans une étiquette

Comment être heureux quand tout le monde pense que vous êtes « une brute », « un imbécile »,« trop lent », « trop… trop… trop… » ou « pas assez… » ? Montrez à votre enfant qu’il est autre chose qu’une simple étiquette et que la vision qu’ont certains de lui… ne parle que de celui qui la met.

9 – Leur apprendre à traverser leurs émotions

Les crises émotionnelles, il vaut mieux qu’ils apprennent à les gérer à la maison, là ou ils seront toujours aimés quoi qu’ils fassent… C’est de notre ressort de leur donner des outils pour que la colère ne se transforme pas en violence, la tristesse en dépression, la peur en angoisse… Formons-nous et accompagnons-les dans l’apprentissage de la vie émotionnelle !

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10 – Etre heureux soi-même

Montrer à son enfant ce que l’on aime dans sa vie, aussi difficile soit-elle, est le plus beau cadeau et le meilleur exemple que l’on peut lui donner.

Rendre ses enfants heureux : ce qui n’est pas du ressort des parents

1 – Ce qu’est le bonheur pour eux

Si pour nous c’est avoir un travail épanouissant, pour votre enfant, ce sera peut-être avoir une vie de famille épanouissante et un « job alimentaire »… ou l’inverse. Personne ne peut imposer sa vision du bonheur à l’autre. Et c’est en ça que c’est compliqué pour les parents, quand l’enfant n’a pas les mêmes priorités.

2 – La façon dont nos enfants vivent les événements

Quelque chose qui peut nous sembler anodin peut être un drame pour eux… ou l’inverse. Nous ne sommes pas maîtres de ce qui se passe dans leur tête et dans leur cœur…

3 – Comment ils traversent leurs émotions

Même si on leur a donné des outils, on les a accompagnés pour savoir comment se remettre d’un chagrin, d’une colère… au moment où ils les vivent ces sacrées émotions, ils sont seuls à les ressentir. Et ils sont seuls à réagir et face à cela. Nous parents sommes bien impuissants.

4 – Voir le verre à moitié plein ou à moitié vide…

Une partie de l’optimisme est génétique. Une autre partie s’apprend. Malheureusement, là encore, j’ai beau avoir usé de tous les stratagèmes pour montrer à mes enfants les bons côtés de la vie, de la situation, c’est leur choix à eux de voir les choses… en rose ou en noir.

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5 – Les événements à traverser, les épreuves à surmonter

Nous aimerions tant protéger nos enfants des difficultés et des échecs. Pourtant, on grandit plus et plus vite lorsque l’on surmonte quelque chose de difficile, lorsque le chemin est ardu, que lorsqu’il est plat et sans difficultés…

6 – La capacité de résilience

Apprendre à se remettre des difficultés, à pardonner, à résister aux chocs de la vie… Nous ne sommes pas tous égaux pour se faire. Pourtant, il est toujours possible d’apprendre, avec un thérapeute par exemple. Mais on ne peut pas forcer un enfant ou un ado à accrocher et à se livrer avec le thérapeute…

7  – Leur tempérament…

Officiellement, on ne parle pas de « tempérament » avant 25 ans… Et pourtant dès que nos enfants sont tout petits, on repère leur façon d’être « au » monde, de réagir face aux événements, leur sociabilité… cela a forcément un impact sur la façon dont ils voient la vie.

8 – La génétique

La longueur de notre gène 5HTT conditionne notre prédisposition génétique au bonheur. Forcément, puisque c’est génétique, ils tiennent un peu de nous ou de l’autre parent. Mais ça peut être un mélange des deux aussi. Ceci dit, ce gène ne représente que moins de 50% de notre capacité à être heureux. Le reste se partage entre : les événements de la vie, les facteurs extérieurs (10%), notre comportement et le choix que nous posons sur les événements traversés (+ de 40%)…

En conclusion

Il est certain qu’un enfant qui n’est pas aimé de ses parents, qui est critiqué en permanence, qui vit dans des conditions misérables, qui est en mauvaise santé… devrait avoir plus de difficultés que celui qui est beau, riche, intelligent, gentil… Et pourtant… Et pourtant… Toutes les études prouvent que ce sont les personnes qui ont traversé le plus de difficultés qui s’estiment souvent les plus heureuses. Et de cela, nous ne sommes pas maîtres. Accepter d’avoir des enfants heureux, ou malheureux, c’est ça l’amour parental !

Marie-Charlotte Clerf – Coach et formatrice en éducation bienveillante

Marie-Charlotte accompagne des parents et des professionnels de l’éducation pour les aider dans leur tâche d’éducateurs. Elle est formée au coaching, à la thérapie et crée des formations dans ce domaine. Depuis quelques années, elle se spécialise également dans l’accompagnement des enfants / ados harcelés à l’école, et dans la mise en place de politiques plus globales de prévention et de traitement du harcèlement dans les écoles, collèges et lycées.

Pour la contacter : contact@coach-famille.fr
www.coach-famille.fr
www.mêmepaspeur-coaching.com

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