Le smartphone : un « doudou » toxique pour les oreilles de nos ados ?

Blog Le smartphone : un « doudou » toxique pour les oreilles de nos ados ?

Par Nathalie Brunissen le

Le smartphone est l’objet connecté le plus présent dans notre quotidien. Il constitue tout à la fois un objet personnel, un objet de loisirs et de lien social. C’est particulièrement vrai pour nos ados, qui reçoivent leur premier smartphone à leur entrée en 6ème pour la plupart d’entre eux. Ils passent des heures leur smartphone vissé à l’oreille, pour écouter de la musique principalement. Ce nouveau doudou menace-t-il la santé auditive de nos enfants ? Voici trois raisons de s’inquiéter.

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La précocité de l’usage du téléphone portable

Selon Médiamétrie, l’âge moyen d’acquisition du 1er smartphone ne cesse de baisser. Il est aujourd’hui de 11 ans en France… mais de 7 ans aux Etats- Unis ! Or, plus un usage est précoce, plus le risque d’usage abusif et de dépendance augmente. Selon le professeur Jean-Luc Puel, président de l’association JNA1, « le mode de consommation des smartphones questionne surtout au sein de la génération Z qui est née alors que ce matériel était déjà bien implanté au sein de la population. »

L’exposition intensive

Dès 10 ans, le smartphone est un objet de communication quotidien. Ce doudou sert à écouter de la musique, regarder des vidéos, téléphoner à ses amis. A 12 ans, ils sont 30 % à déclarer écouter de la musique au moment du coucher, ils sont plus de 40 % à le faire deux ans plus tard. 1 jeune sur 3 écoute de la musique 2 à 3h par jour et 2 jeunes sur 3 de 1 à 2h par jour. 1 jeune sur 2 a déjà ressenti une douleur dans l’oreille.

L’utilisation du casque et des oreillettes

Cette pratique incite tout d’abord à monter le son. Ensuite, le casque augmente la pression du bruit sur l’oreille interne. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de limiter la durée d’écoute avec un casque audio à une heure par jour. Ce cocktail peut devenir explosif car notre système auditif n’est pas capable de supporter une telle sollicitation ni dans sa durée ni dans son intensité. Il n’a pas opéré de mutation biologique pour s’adapter aux évolutions de nos pratiques sonores.

L’utilisation d’oreillettes est encore pire : cette pratique augmente en effet les risques auditifs, du fait de l’introduction des oreillettes dans le creux du conduit auditif.

Résultat : des troubles de l’audition de plus en plus précoces

L’écoute intensive de musique sur smartphone provoque des dégâts insidieux mais irréversibles (une fatigue auditive pouvant conduire à une perte d’audition précoce) mais aussi des traumatismes sonores (acouphènes, hyperacousie…). Selon une enquête IFOP, 26 % des 15-17 ans ont déjà ressenti des acouphènes. A cela s’ajoute les effets extra-auditifs sur le sommeil, le stress, l’hypertension, etc.

Comme toujours, ce que vous dites à vos ados entre par une oreille… et ressort par l’autre. Et même s’ils entendent vos injonctions à baisser le son, ils n’en font pas moins à leur tête. Mais ça vaut le coup de leur casser un peu les oreilles, à défaut des pieds…

La Journée Nationale de l’Audition aura lieu le 9 mars 2017.
Tests de dépistage, conférences, expositions, concerts pédagogiques… Retrouvez la liste des participants dans chaque région sur le site www.journee-audition.org.

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  1. A mon sens, le téléphone portable et les écrans de manière générale doivent être mis hors service au moins une heure avant de dormir.
    Expliquer le plus tôt possible, avec bienveillance, à un enfant les dégâts causés par les écouteurs peut leur permettre d’apprendre à se préserver.

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