Ski ne rime pas forcément avec écologie… Mais il est possible de profiter de la montagne et des joies des sports d’hiver tout en pensant à la planète. Comment passer des vacances au ski plus écologiques ? MAFAMILLEZEN a déniché quelques bonnes idées pour partir à la neige plus vert cet hiver.
Lors d’un séjour en montagne pour la saison hivernale, les principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre demeurent le transport, l’alimentation et le logement (respectivement 62%, 20% et 5% dans le bilan carbone de La Plagne, réalisé à l’automne 2022 par le cabinet Utopies). Comment optimiser ses vacances au ski pour un séjour plus écologique ?
Venir en montagne : les alternatives à la voiture
Arriver sur son lieu de villégiature en montagne n’est pas toujours aisé. L’Agence Savoie Mont-Blanc (112 stations en Savoie et Haute-Savoie) l’a bien compris. Elle simplifie la vie des voyageurs en leur permettant de réserver tous leurs titres de transport en un clic. La solution Go Savoie Mont Blanc regroupe toutes les offres de transports vers les stations de montagne (train, avion, lignes Altibus, ski bus, location de voiture), dans un panier unique avec un seul paiement. Pour chaque itinéraire, le calcul d’émissions de CO2 est indiqué afin de permettre au voyageur de choisir cette option ou non.
Les bons plans des stations pour des vacances au ski plus écologiques
Une fois sur place, de nombreuses stations des Alpes se mobilisent pour donner l’opportunité aux vacanciers de passer des vacances au ski plus écologiques. Par exemple en installant des bornes de recharge pour voiture électrique, ou encore en proposant des navettes gratuites, pour des vacances sans voiture. À Megève, le ski-bus mègevan est équipé au gaz naturel (GNC), une première mondiale en station. Du côté de Val D’Isère, les Valbus roulent au biocarburant de synthèse HVO, un premier pas pour le « zéro carbone à l’horizon 2030 ».
D’autres stations de montagne créent même des zones d’auto-stop (le Rézo Pouce) comme dans la vallée des Belleville, ou encore des lignes de co-voiturage comme dans la vallée de Bozel et Courchevel (Covoit’Go). Dans la vallée de Chamonix, les hébergeurs distribuent des « cartes d’hôte » qui donnent accès gratuitement aux Chamonix Bus (pour les domaines skiables) ainsi qu’au Mont-Blanc Express, le train qui dessert les gares entre Servoz et Vallorcine. Et pour une aventure digne des contes de fées, c’est à Avoriaz qu’il faut se rendre pour faire un tour dans un traineau tiré par des chevaux.
Pour un séjour unique, loin des sentiers battus, on passe la frontière, direction la Vallée d’Aoste et la commune la plus haute d’Italie : Chamois. Le village traditionnel est accessible uniquement à pied ou en télésiège, au cœur d’une nature préservée, avec des hébergements pour tous les budgets.
Choisir un hébergement de montagne éco-responsable
Certaines stations dites « intégrées » ont l’avantage de simplifier les déplacements (à pied ou par ascenseur), comme Avoriaz, La Plagne Aime 2000 ou encore Flaine. Cette dernière a été la première station de montagne équipée en gaz de ville, première à enterrer les câbles électriques, à recevoir la télévision par câble. Aux Arcs, le village d’Arc 1600 bénéficie d’une chaufferie au bois énergie (qui diminue le rejet de CO2 de 1800 tonnes équivalent CO2/an). Un peu partout, de nouveaux logements fleurissent, hôtels, résidences… des rénovations de l’existant ou des constructions neuves, toutes plus respectueuses de l’environnement. Au cœur de la station d’Auris en Oisans, la toute nouvelle résidence Les Ecrins d’Auris a été conçue dans une démarche éco-responsable.
Des hébergements de montagne labellisés pour des vacances au ski écologiques
Certains labels permettent aussi de mieux choisir. Chez Gîtes de France, « Ecogîtes » certifie les hébergements de Haute Qualité Environnementale, qui préservent les ressources naturelles et minimisent les impacts négatifs du tourisme sur l’environnement. Quant au label Clef Verte, il impose le respect de la nature et des personnes. À Chamonix, le Hameau Albert 1er affiche notamment ce label. Du côté des Contamines, la chambre d’hôtes Lou Becus a obtenu la certification Vaolo, décernée par une plateforme collaborative qui met l’humain au cœur du voyage, pour les voyageurs soucieux de leur impact.
Et avant de partir, on pense à sa poubelle. En appartement ou en gite, on se renseigne sur les consignes de tri. Certains hébergements disposent de leur propre composteur et certaines communes ont mis en place des composteurs collectifs.
Skier… sur piste verte
Une avalanche verte arrive aussi du côté des domaines skiables. Certaines stations de ski s’équipent de dameuses intelligentes (Valloire, Val Thorens…) ou de carburants vertueux (Monts Jura, Val d’Isère…) afin d’alléger le bilan carbone du damage. Aux Portes du Mont-Blanc, en cas de chutes de neige, certaines pistes (rouges et noires) sont laissées en poudreuse. Afin d’optimiser les économies d’énergie, on adapte également la vitesse des installations au regard de la fréquentation, comme à Monts Jura où l’impact est inférieur à une minute sur le temps de trajet.
Côté forfait, c’est La Sagets (domaine skiable et de loisirs des Gets) qui fait le buzz cet hiver avec son forfait conçu en bois de hêtre. Un Pass rechargeable qui remplacera bientôt tous les forfaits plastiques en circulation.
Par ailleurs de nombreux domaines skiables recyclent les forfaits : Les 3 Vallées, Paradiski, Les Saisies… Du côté des Bauges, à Savoie Grand Revard, on fait le pari inverse en misant sur un forfait que l’on a envie de garder, avec un joli visuel imaginé par l’illustrateur local, Black Peuf.
Savourer ses vacances au ski en mangeant local
Un des plaisirs des vacances se trouve souvent dans l’assiette (et dans le verre). Même en vacances, on garde ses bonnes habitudes et on met dans sa valise sa gourde et son thermos, afin d’éviter, une fois sur place, d’acheter des bouteilles d’eau ou autres contenants à usage unique. Et l’eau de montagne est bien souvent de très bonne qualité. Aux Ménuires, on peut, depuis cette année, apporter son propre contenant pour les chocolats et vins chauds du pot d’accueil.
Du côté des restaurants, comme pour l’hébergement, on peut se fier aux labels. Il y a l’incontournable « Maître restaurateur », qui garantit une cuisine authentique avec une traçabilité des produits. La même exigence se retrouve pour le label Ecotable (producteurs locaux et produits français uniquement, avec un effort sur le zéro déchet). Aux 2 Alpes, le restaurant des pistes Le Diable au Cœur affiche cette nouvelle distinction, notamment pour son travail avec les producteurs de l’Oisans. Le guide Michelin souligne également cet effort avec une nouvelle étoile verte. Ce macaron green salue La table du Toî du Monde dans le Val d’Arly. En Haute-Tarentaise, à Tignes, l’étoile verte vient récompenser le travail de Clément Bouvier, chef étoilé qui propose plusieurs adresses, de la table gastronomique au café de l’épicerie, en passant par le self, afin de savourer la Savoie pour tous les budgets.
On apprécie aussi les établissements qui font attention à leurs déchets, ceux équipés de composteurs (comme Pépé Nicolas à Val Thorens) ou encore partenaires d’Ecotrivélo, comme le Plan B à Chamonix. Cette association collecte à vélo les biodéchets et les huiles usagées du restaurant.
Et rapporter de bons produits locaux dans ses valises
Qui dit vacances dit… souvenirs. Exit les produits made in China, on opte pour les artisans locaux. Afin d’être certains de faire plaisir, on pousse la porte des producteurs : sucreries, fromages, boissons (bières artisanales, vin des pentes, liqueur aux herbes de montagne…)… Les idées ne manquent pas.
Et pour ceux qui auraient trouvé portes closes, plusieurs coopératives laitières de Savoie ont mis en place un distributeur « SOS Beaufort », afin d’acheter son morceau de fromage sous vide à toute heure (à retrouver notamment à Moûtiers, Aime, Bourg-St-Maurice, aux Sybelles…)
Certains producteurs poussent le circuit court à son paroxysme. A Pralognan-la-Vanoise, la chèvrerie récupère les sapins de Noël pour les chèvres, qui rongent jusqu’à l’écorce. A Valmeinier, la ferme du Mont Thabor récupère les drèches de la micro-brasserie La Gwape (résidus de la brasserie) pour les donner à manger aux cochons avec le petit lait de la fabrication des fromages (au lieu de le jeter).
Se fier au label Flocon Vert pour choisir sa station
Choisir sa destination n’est pas toujours facile avec une offre bien étoffée dans les différents massifs français. De plus en plus de stations de montagne affichent le « Flocon Vert », gage d’une destination qui souhaite agir en faveur de la planète. Aujourd’hui, 20 stations de ski de toutes tailles et représentant plusieurs massifs Français sont déjà labellisées, et plus de 10% des stations de montagne françaises ont engagé la démarche. Ce label est à la fois une distinction et une démarche de progrès. Il a pour objectif d’engager, de structurer la transition écologique des stations, et de donner une ligne de conduite à l’ensemble des décisions politiques qui seront prises. Le Flocon Vert est renouvelable tous les 3 ans.
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